Hippodromes et gestion de l'eau : des engagements d'actualité

Alors que l’État a annoncé ce jeudi son "plan eau" pour améliorer la gestion de la ressource en France dans un contexte mondial où l’eau est l’un des principaux enjeux du réchauffement climatique, la filière hippique via la Fédération Nationale des Courses Hippiques a annoncé parallèlement la mise en place d'une Charte nationale des hippodromes pour la préservation de la ressource en eau.

L'année 2022 a été la plus chaude jamais connue, avec ses conséquences dramatiques symbolisées par l'incendie de dizaines de milliers d'hectares en Gironde et dans le Gard principalement mais aussi dans les Pays de Loire ou en Bretagne par exemple. Notre maison brûle et nous avons de moins en moins de ressources pour éteindre l’incendie. De l’eau en l’occurrence. Il est temps en effet de prendre conscience de la situation et surtout de celle qui est devant nous. La filière hippique ne pouvait faire plus longtemps l’économie de s’interroger sur l’évolution qui doit être la sienne afin de la maîtriser. L'été dernier, alors que des restrictions d'eau étaient prises par les autorités ce qui entraînait des impossibilités de courir sur certains hippodromes et donc à des modifications du calendrier, nous écrivions ainsi dans Province Courses l'Hebdo : "On voit bien cet été que la ressource "eau" devient l’un des plus grands défis qu’il va falloir relever. Les quelque deux cent trente hippodromes de France sont l’une des richesses des courses françaises. Nous avons défendu plus d’une fois cette diversité à laquelle nous sommes très sensibles. Mais force est de constater que ce patrimoine ne devient-il pas justement dans le contexte actuel un handicap ? Le calendrier hippique a été construit sur la base d’une offre multiple sur la période estivale durant laquelle nombre d’entraîneurs réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires annuel. Or, c’est précisément à cette période que le manque d’eau se fait déjà ressentir le plus. Ne sont pas concernés uniquement les "petits" hippodromes dotées de piste en herbe qui se battent pour tenter de présenter le meilleur terrain possible à des professionnels. Tout cela à une période où le bien-être équin est érigé en cause nationale.". Il fallait donc instaurer de bonnes pratiques.

C'est justement la raison d'être de la Charte nationale des hippodromes pour la préservation de la ressource en eau dont la F.N.C.H. a annoncé le lancement jeudi. "Pour pérenniser l’activité, la filière des courses hippiques souhaite réduire sa vulnérabilité à ces épisodes secs, anticiper les mesures nécessaires à la préservation de la ressource en eau et accélérer la mise en œuvre d’une gestion raisonnée de l’eau sur les hippodromes. Le bien-être du cheval est au coeur de cette démarche, à l’entraînement comme en course, conformément à l’ambition #RaceAndCare de la filière", est-il mentionné dans la publication de cette charte qui oblige ses signataires à respecter des engagements sur le suivi de la consommation de l'eau, sur les eaux rejetées et la sensibilisation des acteurs et du public. L’engagement, que constituent la signature de cette Charte à court terme et la labellisation EquuRES de tous les hippodromes à fin 2024, est présentée comme "une démarche majeure de la filière des courses hippiques pour affirmer sa prise de conscience de la nécessité absolue de mieux gérer l’eau et sa volonté d’appliquer sur le terrain les meilleures pratiques possibles".
Retrouvez en début de semaine une interview de Pierre Préaud, le secrétaire général de la Fédération Nationale.