L'annonce faite ce mercredi par les organismes de ventes au trot du passage de 8,3 % HT à 5 % HT du taux de commissions versées aux intermédiaires (entraîneurs publics et courtiers) est présenté comme le résultat "d’un long travail de concertation menée auprès des différents acteurs concernés".
Relancé en fin d’année dernière dans un contexte tendu pour les éleveurs-vendeurs en raison d’une forte inflation de leurs coûts de production (alimentation, transport, énergie, etc.), et alors qu'Auctav avait annoncé seule il y a une dizaine une propre démarche analogue, le sujet qui agite le milieu du trot depuis déjà un certain temps a donc débouché sur un consensus plus large, suite à une démarche entamée il y a plusieurs mois. "Il s’agit d’une prise de décision collective pour rendre le coût des transactions moins onéreux et plus compétitif, qui soutiendra la confiance dans les ventes publiques, générant un potentiel développement des volumes profitables à l’ensemble", estiment les différents organismes. Cela aligne ce taux sur celui déjà pratiqué depuis plusieurs années au galop. "Il s’agit d’une décision faisant l’objet d’un véritable travail de consultation préalable et prise auprès de toutes les différentes parties prenantes, commente à ce sujet Hugues Rousseau, le directeur général d'Arqana Trot. Nous avions pour notre part réuni en janvier dernier notre Comité Vendeurs, et les principaux préparateurs des ventes de yearlings, qui motivaient unanimement la demande de cette réforme. Déjà adopté lors de la vente des "48h d’Angers", observons que ce taux ne fera que s’aligner pour plus d’équité sur celui pratiqué communément au Galop, et ainsi adresser un signal encourageant à l’adresse de tous les éleveurs vendeurs, dans le contexte d’une baisse progressive du nombre des naissances au Trot en France."
Parmi les éleveurs-vendeurs les plus importants, l'élevage de la Tour de Vandel, par les voix d'Antoine et Marc-Antoine Bernard, salue cette décision : "Nous ne pouvons que saluer cette baisse, qui permet de rendre les transactions moins onéreuses et d'encourager les éleveurs à continuer d’investir. Ce sujet maintes fois débattu et écarté trouve enfin une issue favorable".
De nombreuses réactions ont été diffusées dans le cadre de cette information. Nous avons décidé de vous les proposer telles quelles en intégralité.
Stéphane Meunier - Président du SEDJ
"Dans un constat de baisse des effectifs souligné lors de la dernière Commission de l’élevage Le Trot où l’aspect financier était le principal frein à la mise à la reproduction, et d’une demande récurrente des vendeurs de réduire les frais de vente , le SEDJ souhaite réagir en appuyant la nécessité d’un retour plus important pour les éleveurs et que la commission d’intervention et les frais de vente puissent être réduits. Les entraineurs interviennent en tant qu’acheteur mais aussi vendeur en alimentant les ventes de chevaux à l’entrainement et il est important de redonner un nouveau souffle aux ventes et à l’élevage."
Thomas Bernereau - Courtier et éleveur
"Ayant pour ma part différentes activités de courtier, propriétaire et éleveur, je reconnais que cette mesure prise s’inscrit comme une avancée qui ne pourra pas forcément satisfaire toutes les parties. Pour certains ce pourra être considéré comme une perte sèche de revenus à déplorer, pour d’autres d’un simple effet de vases communiquants..."
Florent Fonteyne - Trotting Bloodstock
"Je suis favorable à cette mesure depuis quelques temps. Intervenant également en tant que courtier au galop, je me suis toujours interrogé sur cette différence du taux des commissions intermédiaires. De plus, la différence de taux entre les produits dits d’élevage et ceux de course était à mon sens difficilement perceptible. Cette décision ne fait pas l’unanimité auprès des acheteurs mais cette mesure à l’initiative des agences de vente est un signal fort envers notre filière et notamment envers les éleveurs. Nous devons raisonner et agir pour l’intérêt commun afin de donner une nouvelle impulsion à notre industrie."
Thierry Andrieu - Société du Cheval Anglo-Normand (Ventes de Caen)
"Validée par le bureau de l'Association des Éleveurs Normands à l'issue l'assemblée générale de la Société du Cheval Anglo-Normand du 3 mars dernier, il s’agit d’une mesure prise très en faveur des éleveurs, petits et grands, que nous avons toujours soutenu en priorité. Le contexte économique actuel est particulièrement pesant pour tous les acteurs de notre filière, et cette avancée ne devrait d’aucune façon nuire au commerce. Beaucoup d’entraineurs sont par ailleurs producteurs, et chacun comprendra du bon sens de se soutenir collectivement."
l’initiative des agences de vente est un signal fort envers notre filière et notamment envers les éleveurs
Florent Fonteyne
Notre vente communément appelée la Vente du Marault pratiquera également dès 2023 ce taux corrigé à la baisse
Daniel Burlin (AETCE)
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