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Actualité - 23.04.2023

Étonnant The Artist

On se perd en superlatifs ! Etonnant se relève de tout, non seulement des défaites ou des échecs, mais de la maladie, comme cette affection, dite de Lyme, qui l’a spolié de son hiver. Depuis son retour, à la mi-mars, voilà qu’il a aligné trois succès. Et de quelle manière ! Sa cagoule bleue, dardant les pelotons, n’est pas sans en rappeler d’autres, parmi celles des plus grands.

Du jaune au bleu, en passant par le rouge
Il y avait, jadis, le bonnet jaune de Masina, puis, naguère, le bonnet rouge de Bellino II. Il y a, maintenant, les œillères bleues d’Etonnant ! Trois couleurs, trois phénomènes ! Chacun dans son genre, certes, mais avec pour trait commun, en plus d’un même imposant gabarit, leur formidable capacité à prendre la course à leur compte et à s’adapter à toutes les circonstances, y compris embarrassantes, comme ce numéro 8 derrière l’autostart, cadeau empoisonné dont Etonnant a fait fi, samedi. Une broutille ! Comme lorsque Masina compromettait ses chances au départ, sur faute, et avalait ensuite le peloton par l’extérieur pour gagner en toute quiétude ; on n’avait d’yeux que pour un bonnet jaune. Comme lorsque Bellino II faisait le tour de Fakir du Vivier, dans l’ancienne montée de Vincennes, puis résistait vaillamment à Eléazar, pour aller quérir son troisième Prix d’Amérique consécutif ; on n’avait d’yeux que pour un bonnet rouge. Samedi, à Enghien, on n’a vu qu’une tête encapuchonnée de bleu. Etonnant est de la trempe des plus grands et n’a de cesse de le prouver. Il est en route, maintenant, vers un deuxième Elitloppet.

Dans les pas de son père

Si Masina ne figure pas au palmarès du Prix de l’Atlantique –elle se contentera de la deuxième place, derrière Le Roi d’Atout D, en 1961–, Bellino II y a inscrit trois fois son nom, de 1975 à 1977. C’est moins bien qu’Ourasi, quatre fois vainqueur, de 1986 à 1989, mais c’est aussi bien qu’Une de Mai, lauréate en 1969, 1971 et 1972, et que Jag de Bellouet, gagnant en 2004, 2005 et 2006. Aucun de ceux-là ne s’est, cependant, imposé dans l’Elitloppet.

Etonnant, lui, ne compte, pour l’heure, qu’un Prix de l’Atlantique à son actif –après ses deuxièmes places, derrière Vivid Wise As, en 2021 et 2022–, mais il a déjà vaincu dans le championnat de Solvalla. Dans les pas de son père, Timoko, il va tenter de bisser le dernier dimanche de mai. Cela étant, le doublé, la même année, du Prix de l’Atlantique et de l’Elitloppet, n’est pas forcément chose aisée. Timoko, par exemple, ne l’a pas fait. Vainqueur à Solvalla en 2014 et en 2017, il n’avait pas remporté le Prix de l’Atlantique ces printemps-là. En 2013, il avait bel et bien gagné à Enghien, mais n’avait pu, ensuite, "que" se classer troisième en Suède.

Pour faire le cinquième

En vérité, il n’y a, jusqu’alors, sauf erreur ou omission, que quatre champions à avoir pu enchaîner, au cours de la même saison, un Prix de l’Atlantique et un Elitloppet victorieux. Historiquement, la première est l’américaine Elma, c’était en 1965. A Enghien, elle battait les deux précédents lauréats, Elaine Rodney (1964) et Olten L (1963) ; à Solvalla, elle devançait, à nouveau, Elaine Rodney. En 1967, c’est une autre jument d’exception qui faisait le coup de deux en Roquépine, aux dépens de Seigneur et Pick Wick, en France, puis de Spin Speed et Lansing Hanover, en Suède. Il faudra attendre, ensuite, près de trente ans pour que le doublé annuel soit, une nouvelle fois, mené à bien, par Coktail Jet en l’occurrence –dont, soit dit au passage, l’arrière-grand-mère est une propre sœur de la susnommée Elma–, « tombeur » d’Activity et Courlis du Pont, dans l’ « Atlantique », et de Zoogin et Bicycle, dans l’Elitloppet. En 2008, enfin, c’est Exploit Caf qui réussit la passe de deux, s’imposant à Opus Viervil et à Nouba du Saptel, pour commencer, puis à Oiseau de Feux et à Enough Talk, pour terminer. En 2006, Jag de Bellouet était, lui aussi, parvenu à doubler la mise sur le terrain, mais il sera disqualifié, en Suède, pour contrôle antidopage positif.


Etonnant est de la trempe des plus grands et n’a de cesse de le prouver

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Deux rares séquences

Cela dit, la séquence réussie par Etonnant, l’an passé –soit une place de deuxième dans le Prix de l’Atlantique, suivie d’une victoire dans l’Elitloppet– n’est pas davantage répandue, apanage, pareillement, avant lui, de quatre individualités, toutes françaises en l’espèce, qu’il s’agisse d’Ozo, Tidalium Pélo, Eléazar ou Hadol du Vivier. En 1963, en effet, Ozo bute sur Olten L dans le Prix de l’Atlantique, puis s’en va gagner à Solvalla, tandis qu’en 1971, Tidalium Pélo s’incline, face à Une de Mai, à Enghien, mais prend sa revanche dans l’Elitloppet, où Dart Hanover s’insère entre eux. En prolongement, en 1977, Eléazar est deuxième de Bellino II, chez nous, avant de s’imposer en Scandinavie ; l’année suivante, il gagne à Enghien, devant Hadol du Vivier, mais c’est celui-ci qui lui dame le pion à Solvalla.

D’ambitieux challengers

Cette année, Go On Boy (Password) est dans cette position de challenger qui était celle d’Etonnant, l’an passé. Sa deuxième place de samedi laisse augurer le meilleur, dans un mois, pour ce spécialiste des tournois de vitesse, avec lequel Romain Derieux aura pour objectif de rééditer l’exploit de Dijon, en 2019. Autre métronome dans l’exercice de la célérité, Hohneck (Royal Dream), excellent troisième, après avoir supporté le poids de la course et subi la pression d’Etonnant tout au long de la ligne opposée, sera, pareillement, un atout tricolore non négligeable le jour J, au même titre qu’un Horsy Dream (Scipion du Goutier) qui a séduit, lui aussi, à la quatrième place. Autrement dit, Etonnant ne sera pas seul, en Suède, le mois prochain, où il emmènera une délégation "atlantique" des plus convaincantes.

Tout terrain
Cette édition 2023 du Prix de l’Atlantique est le cinquième Groupe 1 remporté par Etonnant. Les précédents sont le Prix de Paris-Marathon Race, en 2021, ainsi que le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur, l’Elitloppet et le Grand Prix de Wallonie, en 2022. Ces cinq victoires ont été enregistrées sur cinq hippodromes différents –Vincennes, Cagnes-sur-Mer, Solvalla, Mons et Enghien– et sur un éventail de distances allant de 1.609 mètres à 4.150 mètres, avec ou sans autostart. Etonnant sait tout faire –d’autant qu’il est aussi, rappelons-le, quadruple placé de Groupe 1 monté– et ce palmarès affiché au plus haut niveau en est l’exact reflet.


Le cinquième à 9 ans
En s’imposant dans le Prix de l’Atlantique à l’âge, tout de même avancé, de 9 ans, Etonnant rejoint un club très fermé, constitué de Bellino II, lauréat à cet âge, en 1976, Ourasi, qui a fait de même en 1989, Fan Idole, qui les a imités en 2002, et Jag de Bellouet, au palmarès de la course, au même âge, en 2006. C’est un joli quinté, dont les membres, hormis Etonnant, ont, du reste, gagné le championnat d’Enghien à plusieurs reprises. On l’a dit, par ailleurs, d’Ourasi, Bellino II et Jag de Bellouet, on l’ajoutera quant à Fan Idole, à l’honneur en 2000, avant son succès de 2002. Si Etonnant veut, à cet égard, les rejoindre, il faudra qu’il vainque, à nouveau, l’an prochain, avant d’être atteint par la limite d’âge. Or, il n’y en a qu’un qui, jusqu’à maintenant, a pu faire sien le Prix de l’Atlantique à 10 ans : c’est Bellino II. On y revient : du rouge au bleu, il n’y a qu’un pas !


Toujours les mêmes lignées mâles
Trois lignées mâles se partagent le podium de ce Prix de l’Atlantique et, en bonne logique, ce sont les plus en vue du moment, Etonnant représentant celle de Viking’s Way, Go On Boy, celle de Goetmals Wood, et Hohneck celle de Coktail Jet. L’empreinte de Goetmals Wood, via Scipion du Goutier, et de son père, And Arifant, via Fortuna Fant et Rêve de Beylev, s’augmente de la quatrième place d’Horsy Dream, et de la cinquième d’Elvis du Vallon.

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