Du nouveau sur la carte

A l’unité, nouvellement structurée, du calendrier monté des 3, 4 et 5 ans (N.D.L.R. : voir, à ce sujet, notre édition datée de mardi), fait écho celle des participants aux deux premières étapes de la filière des 4 et 5 ans, programmées, ce vendredi, à Vincennes. Ceux-ci se partagent, en effet, ici et là, de la même façon, entre compétiteurs chevronnés à ce niveau et nouveaux venus aux ambitions tant affirmées que, le plus souvent, génétiquement avérées. Unité de lieu, dans le temple du trot, unité de temps, l’antépénultième jour du mois d’avril, et unité d’action, dans la course à l’Etrier. Un premier acte aux accents, en tous points, classiques, appelé à se jouer entre « anciens » et « modernes ».

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L’union fait la force et l’unité avec elle. L’alignement du programme de sélection des 3, 4 et 5 ans montés sur celui de ses homologues attelés, via la filière menant aux Critériums, et sur celui des chevaux d’âge, au travers des Prix d'Amérique et Cornulier Races, est un parachèvement logique de l’ensemble, touche finale et cerise sur le gâteau tout à la fois. En se calquant, de la sorte, sur la filière attelée, la discipline du trot monté, labellisée « Etrier », en est valorisée et mieux balisée, plus lisible, aussi, aux yeux du grand public.
La notion de circuit qualificatif –les trois premiers de chaque course de la filière, menant, aussi bien, au Prix d’Essai qu’aux Prix du Président de la République et de Normandie, sont prioritairement qualifiés pour les trois finales– se substitue à celle d’épreuves préparatoires et les courses concernées ont tout à y gagner, en termes de transparence et d’émulation sportive.

Dans la perspective du Prix d’Essai-Finale Etrier 3 Ans, les plus jeunes ont ouvert le bal, mâles et femelles séparément, respectivement dans les Prix Félicien Gauvreau (Groupe 2) et Ali Hawas (Groupe 2), puis dans les Prix Gai Brillant (Groupe 2) et Hémine (Groupe 2). Dans celle des Prix du Président de la République-Etrier Finale 4 Ans et de Normandie-Etrier Finale 5 Ans, les Prix René Palyart-Etrier 4 Ans Qualif 1 et Louis Forcinal-Etrier 5 Ans Qualif 1, inscrits au programme de la réunion de vendredi, à Vincennes, poursuivent le périple qui mène à la grand-messe de l’Etrier du dimanche 25 juin.


Le Prix René Palyart-Etrier 4 Ans Qualif 1 (Groupe 2, 2.175 mètres) réunit douze candidats. Jélyson (Timoko) est le seul gagnant de Groupe 1 au départ, ayant fait sien le classique Prix d’Essai, en 2022. Il n’a cependant pas été revu depuis sa disqualification dans le Prix de Vincennes (Groupe 1), en décembre dernier. Il fait partie, si l’on peut dire, pour des sujets encore jeunes, de la vieille garde habituée des tournois de haut niveau dans la discipline de l’Etrier, avec les Joyeuse (First de Retz), restant sur sa deuxième place du Prix des Centaures (Groupe 1), derrière son aînée, Hanna des Molles, Jakartas des Prés (Scipion du Goutier), troisième du Prix de Vincennes (Groupe 1), J’Adore (Goetmals Wood), gagnante, cet hiver, du semi-classique Prix Louis Le Bourg (Groupe 2), et autres Junon du Léard (Briac Dark), qui fut la première à régner sur ses contemporaines, sous la selle, l’an passé, à la faveur de ses victoires dans les Prix Holly du Locton (Groupe 3) et Ali Hawas (Groupe 2), mais qui a besoin de rassurer, après une longue absence et deux courses de remise en route, à l’attelage.

Des néophytes avec l’aptitude en héritage

En regard, les jeunes loups, aux dents longues, cela va de soi, sont emmenés par Jean Balthazar (Alto de Viette), gagnant de Groupe 3, attelé, et qui débute, ou quasiment, monté, Jadrius de Guez (Shadow d’Odyssée), autre vainqueur de Groupe 3, à l’attelage, et qui vient, pour ses premiers pas sous la selle, de conclure au second rang, ou encore et, surtout, Jodie du Vivier (Orlando Vici), lauréate à trois reprises, en quatre sorties, dans la spécialité de l’Etrier, et dont le dernier succès, sur le pied de 1'12’’7 (2.200 mètres, grande et petite piste), a été spécialement impressionnant. Ces trois-là, en particulier, frappe à la porte de la grande cour des compétiteurs montés, à l’occasion de ce Prix René Palyart-Etrier 4 Ans Qualif 1, et ils ont, par avance, des arguments, y compris génétiques, la pouliche étant la propre sœur du valeureux porteur d’homme, Diable du Vivier (sept victoires et 125.000 euros), tandis que les deux poulains se recommandent, pour le premier, de la famille maternelle de l’illustre Chambon P (Saint-Léger des Trotteurs, deuxième du Prix de Vincennes) et, pour le second, d’un père issu de l’une des plus fameuses souches montées contemporaines. Néophyte, donc, ce trio, si l’on veut, mais avec l’aptitude en héritage.

Au départ du Prix Louis Forcinal-Etrier 5 Ans Qualif 1 (Groupe 2, 2.850 mètres), où les mâles font un retour en force, face aux femelles, à six contre deux, c’est le tandem composé d’Ibiki de Houelle (Love You) et d’Ivrig Viking (Rocklyn) qui fait office de possible empêcheur de trotter en rond, pour les éprouvés Inshore (Real de Lou), capable du meilleur (victoires dans les Groupes 2 Prix Camille de Wazières, Philippe du Rozier et Paul Bastard), comme du pire (disqualifications dans les Prix de Vincennes et Jag de Bellouet-Cornulier Races Q 1), et Ina du Rib (Uhlan du Val), régulière, à souhait, dans les classiques et semi-classiques, depuis l’hiver, et dont la mère, Tina du Rib, fut, pareillement, classique sous la selle. Il est évident que l’expérience et la maîtrise de la discipline du fils de Real de Lou et de la fille d’Uhlan du Val plaident en leur faveur.
Pour autant, Ibiki de Houelle et Ivrig Viking ne sont-ils pas nés « coiffés » ; celui-là en tant que fils de Sawasdee de Houelle, quadruple placée de Groupe 1, montée, dans les Prix de Vincennes, des Centaures, du Président de la République et des Elites ; celui-ci revendiquant, quant à lui, d’avoir pour mère une sœur utérine de la gagnante des championnats sous la selle Prix de Cornulier et de Normandie, Olga du Biwetz. Tout, sauf des voyageurs sans bagages, par conséquent, ces deux-là, surtout que les récents débuts d’Ibiki de Houelle dans la spécialité qui nous occupe, ont été tout à fait concluants, à la troisième, puis à la première place, alors qu’Ivrig Viking compte un succès et deux accessits, en trois tentatives, dans la discipline.


Ils ne sont pas nombreux, au départ du Prix Louis Forcinal-Etrier 5 Ans Qualif 1, à avoir déjà performé, montés, sur le tracé imposé, soit les 2.850 mètres de la grande piste de Vincennes. A ce jeu, Inshore, cinquième du Prix Olry-Roederer (Groupe 3), en octobre de l’année dernière, sur le pied de 1’13’’8, doit céder nettement sa place à Irina de Bailly (Look de Star), quatrième, ce jour-là, en 1’13’’4.









Les précédentes compétitions réservées à cette promotion disputées dans la spécialité ont fait la part belle aux femelles. Entre Intuition (Brillantissime) et Idéale du Chêne (Bird Parker), toutes deux absentes, les pouliches comptent ainsi quatre victoires de Groupe 1 sur les six disputés jusqu'ici dans cette promotion. Ces dominations en résultats sont aussi la résultante d'une majorité en nombre lors des dernières courses de sélection disputées. Avec l'arrivée de nouveaux venus comme précisé plus haut et la montée en puissance d'Inshore, nous verrons si la tendance peut s'inverser.

Des itinéraires modulés jusqu'aux Finales

Si les 4 ans commencent leur circuit qualificatif à l’Etrier dédié à leur génération sur la courte distance de 2.175 mètres, ce vendredi, à Vincennes, ils allongeront, ensuite, progressivement, le tir, jusqu’à la finale, proposée sur les 2.850 mètres du Prix du Président de la République (Groupe 1). Ainsi seront-ils soumis aux 2.450 mètres du Prix Henri Ballière-Qualif 2 (Groupe 2), à la mi-mai, à Caen, puis aux 2.700 mètres du Prix Lavater-Qualif 3 (Groupe 2), lors des premiers jours de juin, à Vincennes. Les 5 ans, de leur côté, débutent sur la longue distance de 2.850 mètres, puis sont raccourcis, en mai, sur les 2.175 mètres du Prix Jean Gauvreau-Qualif 2 (Groupe 2), avant de revenir sur plus long, à savoir sur 2.700 mètres, dans le Prix Victor Cavey-Qualif 3 (Groupe 2), au début du mois de juin, cela en guise d’avant-goût à leur finale, sur les 3.000 mètres du Prix de Normandie (Groupe 1).