Eric The Eel l'Européen remporte le Harper Hanovers

Plus qu'un clin d'oeil, c'est un véritable symbole. L'hymne de la Ligue des Champions a retenti au retour d'Eric The Eel (Muscle Hill) dans le cercle des vainqueurs. Ce trotteur est tellement européen.

Comme d'ailleurs son entraîneur Tomas Malmqvist, un Suédois installé en Normandie. Eric The Eel est lui né et élevé au Danemark : il décroche samedi le Harper Hanovers, qu'on décrivait hier comme la course liant la France à la Suède, par son nom (hommage au premier cheval entraîné en Suède au départ de notre Prix d'Amérique en 1939) et son palmarès. Ce succès est donc tout un symbole de l'Europe du trot.
Un voyage en première classe
C'est souvent une question de qualité du voyage. Les 3140m du Harper Hanovers (Gr.1) de Solvalla impliquent nécessairement un bon déroulement de course pour prétendre à la victoire. Et la voiture de course qu'est Eric The Eel (Muscle Hill) est d'évidence parfaitement adapté pour cela. Fallait-il encore qu'il affiche son meilleur niveau pour viser une place sur le podium et plus si affinités. Avec le concours de Magnus Djuse, l'une des meilleures mains scandinaves et même considéré comme LA relève des meilleurs, la condition si ne qua non a été respectée. Eric The Eel a voyagé en première classe dès lors que la course s'est accélérée, et c'est dans le plus pur style scandinave, pratiquement sans bouger sur son sulky, que le pilote de 23 ans a conclu son parcours. Pour la plus grande joie de l'entraîneur lauréat, aux anges quelques minutes après la course quand nous l'avons interviewé : "Le cheval a été très bon, bien sûr, son driver lui a donné un excellent parcours. Dans le dernier tournant quand il l’a sorti, il a montré une vraie accélération. C’était le meilleur cheval de la course !"

Les Ducs comme rampe de lancement
En remportant le Groupe 1 du samedi du week-end de l'Elitloppet, Eric The Eel met à l'honneur le Prix des Ducs de Normandie, théâtre de sa dernière performance : en finissant 6ème et en produisant un effort très encourageant, ce trotteur de 7 ans avait conforter dans son idée Tomas Malmqvist : "Avant Caen, j’avais déjà l’idée de courir ici. Ensuite, il y a tellement bien couru qu'après la course j’ai pris la décision de venir à Solvalla. Et heureusement, j’avais raison !" Ce jour-là, Eric The Eel concluait à quelques sulkys d'Hokkaido Jiel, 2ème hier soir du crack Idao de Tillard à Vincennes, mais aussi de Hohneck et d'Étonnant qu'on attend demain au départ de l'Elitloppet avec des ambitions justifiées et renforcées.

Au coeur de l'Europe
En termes de voyages, Tomas Malmqvist en connait un rayon. Ce Suédois de 55 ans a su faire, défaire, poser et reposer ses valises en fonction des expériences qui se présentaient à lui. Il exerce sa profession en France depuis un peu plus de cinq ans comme il nous le rappelle : "Je suis avec Hunter Valley depuis trois ans et demi. Avant, j’avais une petite écurie à Grosbois pendant 18 mois. Je fais les choses sérieusement depuis trois ans et demi ; avant cela, j’avais seulement quelques chevaux mais j’ai eu de la réussite, alors j’ai reçu de plus en plus de chevaux." Avec Eric The Eel, il fait aussi briller le Danemark, pays de naissance du cheval et où sont stationnés ses propriétaires-éleveurs : "Panamera Racing est un couple danois qui font beaucoup d’élevage et qui ont quelques chevaux à l’entraînement chez moi, comme Howdy Partner. Ils élèvent des cracks. Évidemment, c’est une victoire européenne. Aujourd’hui, je me sens suédois et français. Quand j’arrive à Solvalla, ils m’installent avec les entraîneurs français. C’est un beau résultat pour la France..." et pour la Suède, son pays natal : "C’est fantastique. Gagner pendant ce week-end est la meilleure chose que vous pouvez faire en Suède. Il y a de belles courses ce week-end et, si vous réussissez à remporter un Groupe 1, c’est vraiment le top. Il y a aussi le Derby et d’autres rendez-vous, mais gagner ici fait vraiment partie des meilleurs résultats possibles."

Aujourd’hui, je me sens suédois et français. Quand j’arrive à Solvalla, ils m’installent avec les entraîneurs français. C’est un beau résultat pour la France.
Tomas Malmqvist

Fakir de Mahey et Hatchet Man pas dans le coup
Ce qui pourrait en revanche ne pas contribuer à la bonne entente franco-suédoise du côté des professionnels, c'est la sanction prise à l'encontre de Fakir de Mahey (Rêve de Beylev), fautif alors qu'il se rapprochait et considéré par les commissaires suédois comme devant passer par une épreuve de requalification s'il veut recourir, jugeant semble-t-il le cheval pas assez en capacité à réaliser sa meilleure valeur. Fakir de Mahey a reçu une interdiction de courir : reste à définir si celle-ci s'appliquera aussi en France (fonction de la rédaction de ladite décision). Quant à Hatchet Man (Goetmals Wood), lent au départ, il n'a jamais pu se rapprocher utilement.



Dans le clan français
Tomas Malmqvist aura été l'homme du jour dans le clan de l'entraînement français. Plus tôt dans la journée, il avait vu Invictus Madiba (Booster Winner) gagner sa qualificative de la Sweden Cup. Callmethebreeze (Trixton) pour Philippe Allaire a lui conclu 2ème (voir pages suivantes et sur nos réseaux sociaux). Ce sont les sources de satisfactions principales dans les connexions françaises avec le succès d'un produit de Bird Parker qui n'est pas passé inaperçu, Readly Lavec. Et pour cause : le pedigree de Readly Lavec est frappé du sceau de deux phénomènes, français et américain : Ready Cash 1’10’’, auteur de son père, Bird Parker 1’09’’, et Mack Lobell 1’09’’, frère utérin de son arrière-grand-mère, crack international, vainqueur, pour ne s’en tenir qu’au présent contexte, de deux Elitloppet, dès l’âge de 4 ans, puis à 6 ans, et fameux rival d’Ourasi.



Avec nos correspondants sur place : Audrey Fournier-Laville, Pauline Lefaucheux et Guillaume Herrault

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