Président du GAET (Groupement pour l’Amélioration de l’Elevage du Trotteur Français) depuis 2019, Albéric Valais réagit à notre dossier bilan de la saison de monte 2020, présenté dans nos deux précédents numéros.
Petit rappel : la saison de monte trotteuse 2020 a été marquée une baisse très significative du nombre de juments saillies (13 624 contre 14 626), soit une baisse de 1 000 unités, représentant 7 % du volume. Quant au nombre d’étalons qui ont travaillé cette année, il s’établit à 412 et diminue d’une trentaine d’individus par rapport à 2019.
Quelle analyse dressez-vous de la saison 2020 ?
Il faut d’abord dire qu’il y a le phénomène Covid qui a pesé un peu sur la saison de monte. Ceci dit, la tendance à la baisse du nombre de juments saillies était claire depuis quelques années. Pendant longtemps, on était à 11 500 naissances et, sur la lettre "I", on a dû passer à 10 500 (10 444 produits déclarés au SIRE). Il y a deux façons d’analyser les choses, soit par l’approche génétique, soit par l’approche économique.
Commençons par l’angle génétique. Que faut-il en dire ?
Ce n’est pas un bon signe pour la race du trotteur français parce que la sélection d’une race est d’autant plus facile que celle-ci est nombreuse. La baisse de la population ne fait qu’accentuer les phénomènes de concentration que vous avez pointés dans votre étude. Notamment sur la descendance de Ready Cash. On est quand même sur une race où les gênes sont en train de se concentrer sur un effectif de moins en moins important. Faut-il faire des ouvertures vers des génétiques étrangères ? Ce n’est pas simple d’autant plus que les pedigrees étrangers se ressemblent aussi de plus en plus, avec les mêmes phénomènes de concentration. Ouvrir n’est pas la panacée. Cela impose d’avoir une réflexion de race au sens plus large.
Et si on parlait d’enrichissement par des courants extérieurs ?
Cet enrichissement par des courants extérieurs, aujourd’hui, quand on y regarde d’un peu près, n’est pas si... riche que cela. Le vivier d’étalons étrangers pour un renouvellement n’est pas si important que cela d’autant plus les étrangers sont très infusés du sang français. Ca fait un paquet de temps qu’on insémine des juments étrangères avec des doses d’étalons français. On peut dire que les français sont de moins en moins français et les étrangers de plus en plus français. Pour les étalons, on va trouver des fils de Muscle Hill sur des juments par Coktail Jet ou quelque chose du genre.
Parlons de l’angle économique. Votre décryptage ?
Posons quelques chiffres. Si on prend qu’une jument, c’est a minima 5 000 € de chiffre d’affaires pour la filière par an, en incluant saillie, entretien, frais vétérinaires, transport, etc. Sur cette moyenne basse, si on l’applique aux mille juments saillies en moins en 2020, on arrive à 5 millions d’euros (5 M€). Cela fait 5 M€ qui ont disparu de la filière. Est-ce que c’est bien ? D’un côté, on peut dire c’est 5 M€ d’économies faites par les éleveurs, dans une logique de gestion. Mais d’un autre côté, c’est 5 M€ de chiffre d’affaires en moins qui n’irrigue pas les acteurs de la filière : les fournisseurs, les haras, etc. On peut aussi dire qu’on produit assez chaque année avec 10 000 naissances. Même à 9 000 naissances, voire un peu moins, cela peut suffire pour alimenter les courses de trot.
Il y a cette espèce de dualité entre les intérêts économiques et génétiques qui ne vont pas tous dans le même sens. On pourrait dire aussi que la baisse des volumes va soutenir le marché - avec plus de sélection et qualité. Sous l’angle économique, il y a un effet balance entre les plus et les moins qui dépend comment on aborde la question.
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