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Actualité - 12.12.2020

L’empreinte italienne sur les Prix d'Amérique Races ZEturf

La Prix d’Amérique Races ZEturf Qualif #2 promet beaucoup avec l’entrée dans le tourbillon américain de Face Time Bourbon. Tout se passe à Vincennes évidemment avec le Prix d’Amérique à l’horizon, à la fin du mois de janvier. Pourtant, cette année, il y a beaucoup de données italiennes dans l’équation américaine. Plusieurs protagonistes sont passés par la botte transalpine, les candidats et les casaques transalpines sont nombreuses. Bref, il y a comme une empreinte italienne, plus forte que d’habitude, cette année sur les Prix d’Amérique Races ZEturf.

Le compte à rebours est parti. Le Prix du Bourbonnais (Gr.2) va jouer pleinement son rôle ce dimanche pour, d'une part, faire monter d’un cran les organismes en préparation et, d’autre part, distribuer des places au départ de la Legend Race, à la fin du mois de janvier. Pourtant, plusieurs participants naturels ne seront pas de la partie ce dimanche. Billie de Montfort et Tony Gio sont de ceux. Ils ont préféré aller se produire dans le Grand Prix des Nations (Gr.1) la semaine dernière à Milan. Un bon choix pour la jument qui est revenue avec un titre de Groupe 1 supplémentaire à son palmarès. Les deux trotteurs entraînés par Sébastien Guarato y ont d’ailleurs croisé le fer avec Zacon Gio et Vivid Wise As, autres possibles participants au Prix d’Amérique. L’Italie se transforme en marche vers l’Amérique. Ce n’est pas nouveau [lire en page 3 notre rétrospective sur le sujet].
Mais il y a cette année un parfum italien supplémentaire. Ce dimanche, on trouve deux candidats transalpins au départ du Prix d’Amérique Races ZEturf Qualif #2, les deux entraînés par Jean-Michel Bazire : Valzer di Poggio (Love You) et Victor Ferm (Nad Al Sheba). Le premier a été l’une des sensations de l’année avec une séie de 11 sorties sans défaite. Il cherchera, cette fois encore, avec l’aide de JMB au sulky, de décrocher son pass pour le Prix d’Amérique.

L’Italie du trot, c’est aussi Face Time Bourbon
Et plus que tout, l’Italie du trot en France, c’est depuis deux ans Face Time Bourbon. Le phénomène et incontestable leader national, voire mondial, défend les couleurs de la Scuderia Bivans, la structure hippique d’Antonio Somma. Le napolitain est leader en Italie par les gains cette année avec 492 818 €. Il y précède la Scuderia Indal (475 192 €) [source : ippica.biz]. En revanche, il ne pointe qu’au 33e rang en nombre de victoires (16). Il faut dire que son effectif est réduit et qu’il n’a eu que 86 partants cette saison.
Les difficultés de l’industrie hippique italienne, avec un tissu de courses qui s’est considérablement réduit, a poussé de tels propriétaires, à la recherche des plus grands honneurs et défis, sur les circuits étrangers. La France est devenue plus que jamais leur terrain de jeu préféré. Voici qui explique notamment la densité de trotteurs italiens aux soins d’entraîneurs français ou plus simplement en voyages d’affaires dans l’Hexagone. Mais cela n’empêche pas, par ailleurs, une personne comme Antonio Somma de vouloir remporter les grandes épreuves italiennes. Voilà la justification des différentes tentatives de leurs représentants français chez eux, en Italie. Voilà aussi comment Face Time Bourbon s’est retrouvé deux fois sur le circuit transalpin et que, par deux fois, il a mordu la poussière face à Zacon Gio. Ce schéma a aussi transformé Sébastien Guarato en connaisseur des courses italiennes. S’il a répondu à la demande d’Antonio Somma de voir Tony Gio dans le Grand Prix des Nations, c’est bien Sébastien Guarato qui en a profité pour lui adjoindre Billie de Montfort avec le bonheur que l’on sait.

L’Italie, c’est aussi :
■ Les bonnes lignes véhiculées par Gelati Cut, deuxième ce samedi à Vincennes du Prix Octave Douesnel (Gr.2). Deux fois troisième dans des Groupes 1 transalpins en octobre et novembre, il prouve lui aussi la valeur des compétitions italiennes.
■ La bonne performance de Bacco del Ronco, deuxième pour ses débuts à Vincennes ce samedi, dans un Groupe 3.
■ La réussite tout azimut de Gabriele Gelormini ces dernières saisons. Le driver italien de Diable de Vauvert, le héros de la Prix d’Amérique Races ZEturf Qualif #1, sera sur Jerry Mom cette fois dans la Qualif#2. Ce qui est sûr, c’est que le pilote né à Turin se verrait bien jouer un grand rôle le 31 janvier prochain dans le Prix d’Amérique Races ZEturf Legend Race avec son Diable.

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Valzer di Poggio, un italien qu'il ne faudra pas négliger ce dimanche dans le Prix du Bourbonnais © ScoopDyga.
PARTANTS VINCENNES - Dimanche 13 Décembre
4 PX AMERIQUE RACES ZETURF QUALIF 2 - (15H15)
Premium - Att. - (2) - Internationale - 95 000 € - 2 850m
1. HUDSON RIVER (USA)A. Prat
2. VALZER DI POGGIOJ-M Bazire
3. VICTOR FERMA. Abrivard
4. JERRY MOMG. Gelormini
5. FAKIR DU LORAULTF. Lecanu
6. FRISBEE D'AMA. Barrier
7. MONI VIKINGM. Abrivard
8. ACTIVATEDF. Ouvrie
9. DROLE DE JETP. Vercruysse
10. CHICA DE JOUDESA. Laurent
11. DELIA DU POMMEREUXF. Nivard
12. ERMINIG D'OLIVERIEE. Raffin
13. CARAT WILLIAMS Y. Lebourgeois
14. DAVIDSON DU PONTN. Bazire
15. BILIBILIL. Cl. Abrivard
16. FACE TIME BOURBONB. Goop

Pendant que se courra le Bourbonnais, Bahia Quesnot sera… en Italie bien sûr !

Troisième du Prix de Bretagne et d’ores et déjà qualifiée pour le Prix d’Amérique, Bahia Quesnot (Scipion du Goutier) sera en piste ce dimanche… en Italie. Elle participera à une épreuve internationale pour juments à Naples. Junior Guelpa a annoncé à un média hippique italien : « Je suis content de sa place (le 2) derrière l’autostart. Ma jument sait démarrer très vite, elle a une bonne vitesse initiale. Le but est de terminer aux trois premières places. » Une autre façon de mettre encore l'Italie au coeur du circuit des Prix d'Amérique Races ZEturf.

L’ITALIE : UN PRÉSENT QUI FAIT REVIVRE LE PASSÉ

Cela faisait longtemps que les courses italiennes n’avaient pas, de France, eu autant de visibilité. Les raisons sont multiples. Il y a d’abord eu la crise des courses italiennes qui a fait que des propriétaires ont établi des connexions importantes hors de chez eux. Des connexions souvent doublées d’investissements pour quelques propriétaires en manque de programme chez eux ou à la recherche d’allocations. Face Time Bourbon, sous bannière italienne, en est l’exemple le plus emblématique. La victoire de Billie de Montfort, dimanche dernier dans le Grand Prix des Nations (Gr.1) remet en lumière un scénario finalement classique dans le passé.


L’Italie a toujours été un grand pays de courses et d’élevage. Depuis les origines, que ce soit au galop ou au trot, elle est l’un des pions majeurs de l’échiquier européen. N’oublions pas que c’est là la terre de Federico Tesio, dans le domaine du pur-sang, et du comte Orsi Mangelli, dans celui des trotteurs. C’est aussi le pays d’où nous est venu Valentino Capovilla, l’homme de l’exceptionnelle Uranie, dans les années 1920, et bien d’autres encore depuis lors, jusqu’à Gabriele Gelormini, aujourd’hui, ou, dans les rangs des jockeys de plat, Lanfranco Dettori et Cristian Demuro.
Au reste, pendant longtemps, les seuls rivaux sérieux des trotteurs français dans les grands internationaux du meeting d’hiver étaient leurs homologues italiens, d’origine américaine, certes, mais préparés par-delà les Alpes. Ainsi, si l’on prend le Prix d’Amérique pour exemple, depuis sa création, en 1920, jusqu’à la guerre, six victoires italiennes sont à y dénombrer, par l’entremise d’Hazleton (1931, 1932), Muscletone (1935, 1937) et De Sota (1938, 1939). Le conflit terminé, la série reprend avec Mistero (1947) et Mighty Ned (1948, 1951). Après quoi, il y aura Newstar (1962) et Nike Hanover (1964). S’ensuivra une longue parenthèse, avant de retrouver Varenne (2001, 2002). Quant à la victoire de Face Time Bourbon, en 2020, elle n’est pas sans signification pour l’Italie, puisque le crack court sous le pavillon transalpin de la Scuderia Bivans. D’ailleurs, le chemin qui mène à l’édition 2021 du Prix d’Amérique est passé par son pays d’adoption, à la faveur du Grand Prix de la Loterie (Groupe 1), dont il a pris la deuxième place, battu par Zacon Gio, autre prétendant au championnat du dernier dimanche de janvier, tout comme Vivid Wise As, troisième ce jour-là. Et que dire de la toute récente victoire de la formidable Billie de Montfort dans le Grand Prix des Nations (Groupe 1), sinon qu’elle lui donne aussi un visa, italien, pour la France et son Prix d’Amérique.


Le changement de contexte, c’est bon pour le moral !
Il fut un temps où les champions français avaient à leur programme, chaque année, une campagne italienne, au cours de laquelle le Grand Prix de la Loterie, au printemps – cette saison, il s’est disputé plus tard, en raison de la crise sanitaire –, et le Grand Prix des Nations, à l’automne, occupaient une place prépondérante. Une de Mai, par exemple, fut une reine en Italie, où elle remporta la bagatelle de douze Groupes 1, dont trois Grands Prix de la Loterie, à Naples, et deux Grands Prix des Nations, à Milan, mais encore deux Grands Prix de la Côte d’Azur, à Turin, et deux Grands Prix du Lido, à Rome. Pour Une de Mai, le Grand Prix des Nations constituait une étape vers le Prix d’Amérique – qu’elle ne gagnera, malheureusement, jamais –, tout comme le Prix de la Côte d’Azur, à Cagnes-sur-Mer, qu’elle s’octroiera trois fois, en y rendant jusqu’à soixante-quinze mètres. Jean-Pierre Dubois utilisera lui-même ce tremplin avec Hymour, vainqueur du Prix d’Amérique, en 1982, après avoir fait sien le Prix de la Côte d’Azur. Jean-Lou Peupion s’en inspirera, une année, avec un Minou du Donjon moins heureux, toutefois, que son aîné. Il faut dire que le tracé de Vincennes était alors encore plus sélectif qu’il ne l’est aujourd’hui ; la descente y était plus prononcée et, surtout, la côte plus sévère. Pour le moral des champions, il était bon de leur montrer, ponctuellement, ici et là, autre chose et, en l’occurrence, de les aligner sur des pistes plates, moins exigeantes en termes d’effort et de ténacité, spécialement à l’approche d’un combat aussi rude que peut l’être le Prix d’Amérique. C’est sans doute encore vrai aujourd’hui, mais moins, quoique, cet hiver, avec Face Time Bourbon et autres, on soit un peu dans ce schéma.

Billie de Montfort, dans les pas d’Olga du Biwetz ?
Toujours est-il que, depuis les années 1960, la filière italienne de fin de saison a préparé victorieusement au Prix d’Amérique les Ozo (hiver 1964-1965), Roquépine (hiver 1966-1967) ou bien Idéal du Gazeau (hiver 1982-1983) et, parmi les trotteurs étrangers, une certaine Moni Maker (hiver 1998-1999). Plus près de nous, en 2010, Olga du Biwetz s’est imposée dans le Grand Prix des Nations, avant de se classer troisième du Prix d’Amérique. Si, dix ans plus tard, Billie de Montfort pouvait répéter une telle séquence, ce serait déjà, pour elle, une victoire.



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