Kapaula de l’Epine : nouvelle contribution de Dourga II

Kapaula de l’Epine 1’13’’ m. vient de s’octroyer sa première course de Groupe, à la faveur du semi-classique Prix Louis Tillaye (Groupe 2), sur les 2.700 mètres de la grande piste. Elle va tenter de répéter, ce samedi, sur les 2.175 mètres du Prix Raoul Ballière (Gr.2). Elle est la fille d’un jeune géniteur, qui donne un premier gagnant à ce niveau dès sa deuxième production, et d’une jument issue d’une fameuse souche, s’agissant d’une descendante de la matrone Dourga II.

Les promesses de Discours Joyeux
Discours Joyeux 1’11’’, le père de Kapaula de l’Epine, est un fils de feu Goetmals Wood 1’11’’ et de la classique sous la selle Quelle Copine 1’11’’, qui fut deuxième d’un Prix du Président de la République (Groupe 1). Quelle Copine produit bien, puisqu’elle est aussi la mère de Festif Charmant 1’11’’ (cinq victoires et 325.950 euros), d’Eclatant 1’13’’ m. (cinq victoires et 176.050 euros) et de la semi-classique montée Grande Copine 1’12’’ m. (sept victoires et 130.810 euros). Son chef-d’œuvre demeure, toutefois, pour l’heure, Discours Joyeux, dont la performance phare est, tout bonnement, une victoire classique, à savoir celle qu’il enregistra, à 4 ans, pour sa première tentative au sein de l’élite, dans le Prix de Sélection (Groupe 1), aux dépens de son contemporain, Dreammoko, et de ses aînés, Black d’Avril et Carat Williams. On ne va pas dire que ce succès fut sans lendemain, car le cheval figura encore bien dans plusieurs semi-classiques dédiés à sa génération, mais disons qu’il fut l’incontestable point d’orgue de sa carrière de compétiteur.
En trois productions en âge de courir, des "J" aux "L", le représentant de l’Elevage de Folleville, propriété de Jean-Yves Rozé, procure donc, déjà, un lauréat semi-classique.

La progéniture de Discours Joyeux se qualifie bien, de surcroît – près du tiers de ses quarante-trois 2 ans ont, présentement, satisfait au test – et on a le sentiment qu’en digne fils de son père et de sa mère, c’est un étalon qui, dans les années à venir, est susceptible de tirer son épingle du jeu.

Paula Jim : une mère de grande naissance

Hubert Sorieux, l’éleveur breton – ou, plutôt, mi-breton, mi-mayennais, sachant qu’il est basé tout près de Vitré, aux confins des départements de l’Ille-et-Vilaine et de la Mayenne – de Kapaula de l’Epine, est allé acheter Paula Jim 1’18’’ m., la mère de sa championne, en Normandie, dans l’Orne, pour être précis, au Haras des Bassières : "J’avais donné suite à une annonce sur Internet, narre-t-il. Son modèle m’a tapé dans l’œil. Elle était 1ère catégorie et avait la Prime de Sélection. Et puis elle avait sa naissance pour elle."
Paula Jim, en effet, est par l’influent Cygnus d’Odyssée 1’13’’ et Grâce d’Urga 1’17’’ m., demi-sœur, par Rêve d’Udon 1’12’’, de l’excellent compétiteur monté Rombaldi 1’13’’ m. (Lulo Josselyn), auteur du doublé des Prix du Président de la République (Groupe 1) et de Normandie (Groupe 1). Grâce d’Urga est également la sœur utérine du hongre aux seize victoires et aux 670.000 euros de gains, Kalin d’Urga 1’11’’ m. (Dream of Gold), ainsi que d’Hermine d’Urga (Blue Dream), devenue la mère d’Oyonnax 1’09’’ (Prix d’Amérique) et de Pomerol de Laumac 1’10’’ (près de 550.000 euros de gains).




La magie Dourga II

Nous sommes là dans l’une des branches de la descendance de l’exceptionnelle matrone Dourga II 1’22’’ (1969-Seddouk), ici en position de cinquième mère. La branche en question est celle d’Urgaflore 1’22’’ (Gazon), génitrice de Grâce d’Urga et demi-sœur du millionnaire en euros Arnaqueur 1’13’’ (Fakir du Vivier) ou encore de Tékiflore 1’19’’ m. (Képi Vert), mère d’Indy de Vive 1’11’’, l’auteur d’un certain Ready Cash 1’10’’.
Par d’autres canaux, Dourga II – d’où, soit dit au passage, en production directe, la remarquable Rangone 1’14’’ (Critérium Continental, Grand Prix de l’U.E.T.) –, est à l’origine d’un trio magique constitué de Dream With Me 1’14’’ m. (deux Prix de Cornulier, un Prix de Paris), de Daguet Rapide 1’11’’ (Grand Prix de l’U.E.T., Derby d’Italie) et du hongre aux 1,77 million d’euros de gains et champion international, Giésolo de Lou 1’11’’.

		Goetmals Wood 1'11''9	And Arifant 1'16''5
	Discours Joyeux 1'11''2		Tahitienne
		Quelle Copine 1'11''2	Achille 1'15''1
KAPAULA DE L'EPINE			Haie 1'16''5
		Cygnus d'Odyssee 1'13''9	Workaholic (US)
	Paula Jim 1'18''5		Nymphe d'Odyssee 1'17''5
		Grace d'Urga 1'17''0	Reve d'Udon 1'12''8
			Urgaflore 1'22''3

Kapaula de l'Epine, en guest-star au sein de la production de sa mère

Grâce d’Urga, pour revenir à elle, n’est pas parvenue à ouvrir son palmarès, mais elle a pris une dizaine d’accessits à Paris, dans des lots souvent intéressants, pour plus de 80.000 euros de gains en monnaie transformée. Sa production a été honnête, soutenue par trois vainqueurs, au nombre desquels compte Paula Jim, gagnante, montée, à Cabourg, à 3 ans, et placée, au même âge, dans la même spécialité, à Vincennes.
Kapaula de l’Epine est le onzième produit de Paula Jim et, de loin, le meilleur. Parmi ses trois autres vainqueurs, le plus riche est Vivat de Bassière 1’16’’ m., un fils de Coktail Jet, gagnant de cinq courses et de quelque 60.000 euros. Kapaula de l’Epine a un demi-frère cadet par Feliciano, baptisé Luciano de l’Epine, que l’Ecurie des Charmes a acheté 16.000 euros, aux ventes de Caen, en 2022 ; le poulain a été castré et ne s’est pas encore essayé à la qualification. Cette année, Paula Jim était suitée d’un mâle de Brissac.


Kapaula de l’Epine a, relativement, beaucoup couru, puisqu’elle compte déjà vingt-sept sorties à la fin de sa campagne de 3 ans. Il est vrai qu’elle a débuté tôt, au mois de juillet de ses 2 ans. Elle est gagnante à Vincennes, attelée et montée. Délicate – "Il faut l’isoler en partant et ne pas l’exposer aux projections dans un parcours, car, le cas échéant, cela entraîne souvent une faute de sa part", explique son éleveur –, ayant tout de même été disqualifiée à seize reprises – lorsqu’elle ne l’est pas, elle figure à l’arrivée –, elle avait, semble-t-il, trouvé le jockey adéquat en Mathieu Mottier, avec lequel, en quatre associations, elle compte une victoire – la dernière en date, dans le Prix Louis Tillaye – et trois accessits. Mais, samedi, le professionnel mayennais sera en selle sur son partenaire attitré, au sein de cette génération montée, le champion de Thomas Levesque Kyt Kat. Du coup, Kapaula de l’Epine retrouvera Eric Raffin, en compagnie duquel elle a été moins heureuse jusqu’alors – deux essais, deux disqualifications, notamment dans le Saint-Léger des Trotteurs –, selon une statistique qui ne demande qu’à s’inverser.


Les deux Groupes 1 disputés à ce jour pour la génération des 3 ans sont revenus au même homme : Thomas Levesque. Il présente son duo majeur ce samedi avec des objectifs différents. Le lauréat du Prix d'Essai (Gr.1) en juin, Kyt Kat (Booster Winner), a déçu durant l'automne. Pour lui, il s'agit maintenant de rassurer nous explique son entraîneur : "Kyt Kat travaille très bien. J'ai l'impression d'avoir mon cheval du printemps au boulot. Maintenant, nous avons besoin de voir son comportement en course. Il va courir battu et nous voulons le voir doubler ses adversaires pour finir. À Caen, il était malade et nous nous en sommes aperçu après. Même s'il ne sera pas affûté pour cette course, le vrai Kyt Kat peut bien faire samedi. Je suis pressé de voir sa course."
Avec la gagnante du Saint-Léger des Trotteurs (Gr.1), Kandora Bella (Prodigious), Thomas Levesque espère jouer un premier rôle : "La petite a repris de la fraîcheur après le Saint-Léger car je la trouvais défraîchie. Elle est plus belle et possède une chance - même si elle a moins de qualité que Kyt Kat. Cette épreuve est vraiment un objectif pour Kandora."

Au sujet du débutant sous la selle Képi Del
Absent depuis son succès à l'attelé du 29 octobre à Amiens, Képi Del (Boccador de Simm) effectuera ses débuts sous la selle ce samedi. Son entraîneur Charley Heslouin porte en haute estime son représentant : "Il est fait pour cette spécialité. Depuis l'année dernière je pense à le présenter au monté. Il a fait une poussée de croissance et nous avons patienté. Nous l'avons façonné en province sans jamais travailler dur. À 15 jours du Prix de Vincennes, cette épreuve va me permettre de bien le situer en course. Il sera "nature". Si cela se passe comme souhaité, nous aborderons le classique en mode "course". Je pense que c'est un vrai bon cheval."

L'atout forme de Kircie de Guez

Kircie de Guez (Oiseau de Feux) fait partie du premier quatuor à avoir signé deux victoires lors du meeting d'hiver 2023/2024, les autres étant Granit Meslois (Shadow d'Odyssée), Face Time (Coktail Jet) et Hannibal Tuilerie (Remember Jihem). Son entraîneur Jean-Michel Bazire nous fait part d'ambitions mesurées : "C'est une gentille petite jument qui sera normalement surclassée dans cette épreuve mais, comme elle n'a pas de programme, elle est condamnée à courir ce genre de course. Elle a pour elle sa belle forme."