Fandango remporta aussi deux « Cornulier », dont le premier à 4 ans, peu après son Prix de Vincennes victorieux
Le palmarès du Prix de Vincennes est jalonné de quelques-uns des plus grands noms de l’histoire du trot. Parangon de la sélection à l’ancienne, « à la française » –en ce qu’il se dispute sous la selle, à 3 ans, l’âge classique par excellence, et sur la distance–, il a procuré son lot d’étalons fameux, à l’influence déterminante, tout en générant aussi certaines déceptions. À cinq jours du verdict de l’édition 2020, c'est l'occasion de plonger dans l'histoire.
Rien que pour l’apport de Carioca II, vainqueur en 1949, et de Fandango, lauréat trois ans plus tard, en 1952, le Prix de Vincennes fait figure de pierre angulaire de l’élevage trotteur français de ces soixante dernières années.
À eux deux, ils ont été, en effet, neuf fois tête de liste de nos étalons – Carioca II en 1960, puis de 1962 à 1966 ; Fandango de 1967 à 1969– et Carioca II est à la tête de la lignée mâle de Coktail Jet et Love You, par l’entremise de Sabi Pas, Fakir du Vivier et Quouky Williams. Il n’avait couru que treize fois, de 2 à 4 ans, étant acheté par les Haras Nationaux à l’issue du meeting d’hiver au cours duquel il avait remporté le Prix de Vincennes.
Sa réussite ne fut pas longue à se faire jour, grâce aux Harold D III (Prix d’Essai), Jariolain (Prix de Paris, Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur, Premio Europa), Kubler L (Prix d’Essai), Olten L (Critérium des 5 Ans, Prix de l’Atlantique), Quito (Prix d’Essai), Quovaria (Prix de Cornulier, des Elites et des Centaures), Seddouk (Prix de Vincennes, du Président de la République, des Elites, des Centaures, de Sélection, Critérium Continental) ou encore Vanina B (Prix de France, Critérium des 5 Ans, Prix de l’Etoile, Prix de Sélection, deuxième du Prix d’Amérique). Carioca II a engendré aussi des sujets comme Mario et Ura, compétiteurs un peu moins doués que les susmentionnés, mais étalons de qualité.
Seddouk a été également un géniteur de valeur et c’est pareillement à mettre à l’actif du Prix de Vincennes, qu’il a remporté en 1965 ; il a donné les Dinès P (Prix de Vincennes, des Elites, Grand Prix d’Aby, Grand Prix des Pays-Bas), Girl Blanche (Critérium des Jeunes, Prix Capucine, désormais Prix Albert Viel, Critérium des 5 Ans), Homérien (Prix d’Essai), Jolenka (Prix de Normandie), L’As d’Atout (Prix Capucine-Albert Viel) et autres Prince Atout (Prix des Flandres et du Calvados, à deux reprises ; deux fois deuxième du « Cornulier »).
Fandango a été un crack, qui, à la différence de Carioca II, s’est exprimé dans la durée. Pensez qu’il a signé trente-huit succès consécutifs, sous la selle, de 3 à 5 ans, restant invaincu dans cette discipline pendant plus de deux ans et demi ! Il a inscrit tous les classiques montés du programme à son palmarès, dont certains plusieurs fois, à savoir les Prix des Elites, à trois reprises, et le Prix des Centaures, par deux fois. Il remporta aussi deux « Cornulier », dont le premier à 4 ans, peu après son Prix de Vincennes victorieux (sic !), ce qu’il est le seul trotteur de l’histoire à avoir fait. Il avait également des moyens à l’attelage, où il s’octroya le Critérium des 3 Ans (N.D.L.R. : voir aussi, à ce sujet, notre encadré), puis se classa deuxième de celui des 4 Ans et troisième de celui des 5 Ans. Comme Carioca II, il fut acquis par les Haras Nationaux, qui le rendirent cependant, de façon assez incompréhensible, pour cornage…
Du coup, Fandango fit la monte dans le privé, chez les Ballière, où il se révéla un étalon de toute première grandeur, père, principalement, de Narvick DJ (Prix de Normandie, Prix de Paris), Nicias Grandchamp (Critérium des 3 Ans, Critérium des 5 Ans, Prix de l’Etoile, Prix de l’Atlantique, Saint-Léger des Trotteurs), Otkha, classique en Suède, Pacha Grandchamp (Prix de Vincennes), Paléo (Saint-Léger des Trotteurs), Prince des Veys (Prix de Cornulier), Quérido II (Prix de Cornulier, deux fois, Prix de France, deux fois, de Paris, deux fois, du Président de la République, des Elites), Ténébreuse D (Critérium des 5 Ans), Tibur, favorablement exporté en Scandinavie, Valmont (Prix de Normandie et des Elites), Catharina (Critérium des 5 Ans, Prix de l’Etoile, deuxième et troisième du Prix d’Amérique), Corlay (Prix de Normandie), Dame de Carreau (Critérium des 3 Ans), Flamenco (Prix des Elites) et autres.
La plupart des fils de Fandango ont bien produit, à l’image de Pacha Grandchamp, au palmarès lui aussi, on l’a vu, du Prix de Vincennes, mais force est de reconnaître que sa lignée mâle n’a pas la vigueur de celle de Carioca II, même si elle subsiste via l’améliorateur Gazouillis (ascendance Lutin d’Isigny-Firstly-Quérido II). Par ses filles, Fandango constitue, en revanche, un inestimable capital.
D’autres étalons phares, bien sûr, ont enlevé le Prix de Vincennes, tel Gaël (1931), auteur d’Abner, d’où le phénomène Jamin ; tel Atus II (1947), géniteur, notamment, de l’exceptionnelle Roquépine ; tel Quioco (1963), futur père de Jiosco, sacré quatre fois numéro un de nos étalons ; tel Podosis (1984), qui descend de Fandango par sa mère, tête de liste des pères de vainqueurs en 1998, au moment des exploits de son champion Gai Brillant, d’ailleurs vainqueur du Prix de Vincennes ; ou bien tel Scipion du Goutier (2009), le père des actuelles Bahia Quesnot et Erminig d’Oliverie ; sans compter qu’un Bird Parker (2014), par exemple, s’annonce fort bien. En regard, toutefois, figurent des déceptions ou semi-déceptions, comme, dans un passé relativement récent, Texas Charm (2010), Gai Brillant (1997) ou Eclair de Vandel (1995), voire, plus lointainement, Elpénor (1973), Bellino II (1970) ou Tabriz (1966). Il y a aussi des chevaux complètement oubliés, à l’instar d’Ighanian (1999), Fra Diavolo (1996), Dimitrio (1994) ou, en remontant le temps, Hippy Kermorvan (1976), Gauchy (1975), Caléo (1971)…
D’autres pourraient être cités, au sein d’un palmarès en fin de compte mélangé, y compris lorsque ce sont des femelles qui l’emportent, les futures matrones, telles Dapile (1928), Reine Charmeuse (1942) ou Karolyne (1957), côtoyant les presque anonymes Hésione D(1954), Jalinotte (1978) et autres Charmeuse Bégonia (1993).
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