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Les représentants des Courses
Actualité - 27.02.2024

Quand les courses s’exposent au salon de l’agriculture

Si le Salon International de l’Agriculture de Paris a démarré dans une ambiance particulièrement tendue samedi, l’atmosphère était totalement différente ce mardi dans les allées de ce qu’on a coutume d’appeler communément la plus grande ferme de France, le temps d’une longue semaine. Une ferme mais aussi un lieu de rencontre comme celui du stand commun des courses hippiques, trot et galop réunis autour de la Fédération Nationale des Courses Hippiques, l’Afasec et le PMU.

Cela faisait dix ans que les courses françaises ne s’étaient pas exposées ainsi au coeur du parc des expositions de la Porte de Versailles. Un retour voulu et orchestré notamment par la Fédération Nationale des Courses Hippiques (FNCH) et son secrétaire général Pierre Préaud, convaincu de la double utilité d’une présence des courses au 60ème SIA de Paris, aussi bien pour le public que pour les nombreux politiques arpentant les allées du salon : "D'abord, c’était très important de montrer que nous sommes au cœur de la filière cheval et le positionnement notre stand, partagé avec la Société Hippique Française (SHF), prouve clairement notre rôle central. Quand on arrive dans le hall, on tombe directement sur nous. Et, ensuite, nous avons pu échanger avec de très nombreux parlementaires et élus afin de replacer l’activité hippique sur l’échiquier agricole." De fait, toutes les entreprises de la filière courses, d’élevage et d’entraînement, mais aussi les sociétés de courses et les hippodromes sont sous le régime agricole (MSA), avec des milliers d'emplois à la clé et quelques 15.000 hectares d’exploitation.

Après quatre jours de salon, je peux d’ores-et-déjà affirmer que le salon est un succès avec de très nombreux contacts validés - Pierre Préaud


Dans son allocution ponctuant le rendez-vous de ce mardi sur le stand des courses hippiques, Jean-Pierre Barjon, Président de la SETF, a ainsi précisé les grandes lignes des messages diffusés au près des élus : "Propriétaires et parieurs sont les deux piliers de l’industrie des courses hippiques et, dans notre équation économique, nous avons à faire face à une concurrence très forte des autres acteurs du jeu, qui met en péril notre avenir. Notre retour au salon de l’agriculture, dans le contexte si particulier de ce début d’année 2024, est donc un symbole porteur de sens."

Dans ce contexte, Olivier de Seyssel, Vice-Président de la SETF et Président de la Filière Cheval, n’a pas manqué de rappeler la nature de la filière hippique au Premier Ministre Gabriel Attal, passé rapidement par le Hall des Chevaux en début d’après-midi avant de revenir à l’Assemblée Nationale : "Je n’étais pas là pour lui faire des réclamations et autres, nous aurons l’occasion de rencontrer son cabinet plus tard. Mais après lui avoir rappelé notre volonté de la filière de s’organiser, il a de lui-même évoqué la problématique de la TVA. Il a estimé avoir fait une partie du travail lors de son passage à Bercy et je lui ai répondu qu’il ne s’agissait que d’une partie et qu’on attendait encore beaucoup plus. Il a pris note et m’a affirmé qu’il sera à l’écoute de la filière. C’est tout le sens de notre présence lors de ce Salon de l’Agriculture, en voyant aussi de nombreux parlementaires, de tous bords : nous évoquons avec eux tous les sujets, européens et français. Je les ai trouvés à notre écoute. Mais c’est un travail de longue haleine, de lobbying, qui aura des conséquences à terme, j’en suis convaincu."

Un stand, c’est bien, des chevaux, c’est toujours mieux !
Au cœur du grand hall dédié aux chevaux et leurs cousins les ânes, de nombreux chevaux de trait sont présentés ainsi que des poneys. En revanche, la seule trace hippique est représentée par la présence, très populaire en l’occurrence, de deux chevaux mécaniques de l’Afasec. Mais, dès 2025, cela pourrait changer comme l’a affirmé Arnaud de Seyssel, Vice-Président de France Galop : "Pour l’an prochain, nous ferons en sorte de représenter aussi nos chevaux de courses, trotteurs et galopeurs, au sein de ce hall et notamment de sa carrière de démonstration."


©FNCH
Gabriel Attal et Olivier de Seyssel
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Les chevaux (et les courses),
une île dans la tempête agricole

Comment ne pas qualifier le monde agricole et sa filière de la formule "en très grande mutation" ? Alors que l’ensemble du secteur se bat actuellement pour retrouver une répartition différente de sa création de valeur, avec un retour plus important pour les acteurs de la filière, mais aussi une réforme simplificatrice des démarches administratives jugées étouffantes, la filière Cheval dans son ensemble apparaît comme un îlot inclassable au sein dudit secteur.
Dans son édition dominicale, Ouest France, le grand quotidien, média particulièrement connecté à l’agriculture au regard de l’importance de son lectorat rural, titre sur une "ouverture chaotique du Salon de l’Agriculture". Et dans les données contextuelles du secteur, Dimanche Ouest France (DOF) évoque les familles d’élevage en omettant… les équidés. Un oubli, ou un choix, sans doute significatif qu’il ne faut pas sous évaluer. Tout comme la quasi absence de chevaux, "en vrai", lors du Salon International de l'Agriculture (SIA) dans "la plus grande ferme de France". C'est vrai que le cheval a son propre salon à Paris qui draine aussi les foules, contrairement aux autres catégories d'animaux de la ferme, lesquels s'exposent par ailleurs partout en France dans les nombreux comices agricoles et expositions en tout genre (expositions avicoles pour les gallinacés notamment).
Cette absence (ou faible visibilité) atténue de facto la force de la filière cheval lors du grand rendez-vous incontournable du SIA. Pourtant cette filière, notamment celle particulière des courses, structure et est le premier créateur de richesses de nombre de territoires agricoles, en Normandie au premier chef. Et la santé économique des courses, les dernières données de 2023 à l'appui, ne fréquente pas les mêmes zones de tempête de la plupart des autres filières agricoles, celles qui nourrissent les actuelles revendications du secteur.

Les données d’élevage renseignées par DOF
■ 8,6 millions d’ovins et caprins
■ 13,7 millions de porcs
■ 17,8 millions de bovins
■ 157,6 millions de volailles de chair

Zoom sur la filière hippique (à partir des données FNCH)
→ 235 hippodromes
→ 25.000 chevaux à l’entraînement
→ 9,5 Mds € d’enjeux

Des repères sur la mutation du monde agricole
Données DOF
■ Nombre d’exploitations
1,58 M en 1970 || 1 M en 1988 || 389.000 en 2020
■ Nombre de travailleurs du secteur (exploitants, conjoints ou parents, salariés)
966.000 en 2000 || 761.000 en 2020 (1,5 % de la population active)
■ Evolution de la surface moyenne des exploitations
19 ha en en 1970 || 25 ha en 1988 || 69 ha en 2020
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Cheval mécanique sur le stand des courses

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