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Actualité - 04.01.2021

Rétro 2020 : Eric Raffin encore plus fort qu'en 2019

C’est le grand vainqueur de 2020. Eric Raffin a défendu avec succès son titre de Sulky d’Or 2019. Il a parallèlement décroché son sixième sacre au Combiné. Le professionnel a surtout, lors d’une année à nulle autre pareille, conservé un rythme de marque très élevé. Il a tout simplement même fait mieux qu’en 2019, à périmètre d’activité comparable.

On dit souvent qu’il est plus dur de rester au sommet que d’y accéder. Eric Raffin a réussi la première étape en 2019, franchi la dernière marche pour monter au sommet. C’était l’année de son premier Sulky d’Or. On sait maintenant qu’il y en a un deuxième et peut-être plus encore à l’avenir. Il est bien resté au sommet. Le professionnel né en Vendée et installé en Mayenne avait surtout mis l’art à la manière en 2019. Son score final de 345 victoires était tout simplement le record national égalé. Un record que l’ex indéboulonnable Jean-Michel Bazire (vingt Sulky d’Or de 1998 à 2018, 1999 étant le seul exercice qui lui a échappé) avait établi en 2006. L’an dernier [lire 2020], il n’a marqué « que » 310 fois. Oui, mais dans une année avec deux mois sans courses. Si l’on reprend sa saison record précédente et qu'on l’ampute des deux mois concernés (ce qui donne la période du 19 mars au 12 mai sur l’année 2019), on obtient 304 victoires. Le verdict est sans appel : Eric Raffin a fait mieux en 2020 que lors de son accession au titre de Sulky d’Or. Il a été plus fort et plus grand encore.
Un exploit invisible
L’exploit d’Eric Raffin en 2020 est quelque peu passé à la trappe, tout focalisés que nous sommes tous sur le résultat brut. Mais sa vitesse de croisière 2020 a bien été supérieure à celle de 2019. Avec 310 victoires en 44 semaines, il a engrangé un rythme moyen et hebdomadaire de 7,05 courses. Sur la saison précédente (345 victoires en 52 semaines), il n’était qu’à 6,63 marques par semaine. Il s’agit ici de données moyennes et lissées qui n’incluent pas les mises à pied mais cette dernière variable fait partie des paramètres identiques entre les deux saisons. Les clauses des sanctions n’ont pas fondamentalement changé entre 2019 et 2020 si ce n’est, quand même, pour se durcir durant l’été dernier. Voici donc un paramètre qui aurait pu jouer un rôle défavorable l’an passé.

Scénario fiction : 2020 aurait pu être l’année d’un record à 367 victoires !
7,05 contre 6,63 : l’écart est net et même conséquent. Sur cette base, si l’année 2020 n’avait pas connu d’interruption au printemps, Eric Raffin aurait clôturé son exercice, toutes données étant égales par ailleurs, à 366,6 succès, un nombre qu’on arrondira spontanément à 367. Voilà qui place bien la hauteur de la performance du driver/jockey n°1 français du moment. Voici qui est une invitation à aller chercher ce record et qui prouve que ce dernier n’est pas intouchable dans la configuration actuelle des courses.

Un classement 2020 comme frère de celui de 2019
Le verdict du combiné français 2020 est la copie de celui de 2019 à une variante près : le recul de Yoann Lebourgeois qui passe de la deuxième place (avec 236 titres en 2019) à la quatrième (187). Pour le reste, on trouve bien Matthieu Abrivard (3e en 2019 ; 2e en 2020), Alexandre Abrivard (4e en 2019 ; 3e en 2020) et David Thomain (5e en 2019 et 2020) dans le même ordre.

Eric Raffin, n°2 en terme d’efficacité
Jamais depuis 2010, le numéro 1 du classement français n’avait laissé son dauphin à une telle distance. Il y a eu plus de cent titres l’an dernier (114 exactement) entre Eric Raffin (310 marques) et Matthieu Abrivard (196). Sous l’angle de l’efficacité, Eric Raffin est aussi au sommet mais trouve néanmoins, au sein des professionnels qui affichent plus de cent victoires, un membre dont les rations sont meilleurs que les siens. Il s’agit bien sûr de Jean-Michel Bazire dont les statistiques sont époustouflantes. JMB remporte presque une course sur trois (31,3 %) exactement quand Eric Raffin flirte la barre d’une course sur cinq (19 %). Le suivant sous cet angle est Alexandre Abrivard (18,4 %). Si on élargit au podium, on réitère le duopole Bazire/Raffin avec respectivement 54,4 % et 44,6 %.


Helgafell, le partenaire avec lequel Eric Raffin remportera deux Groupes 1 en 2020.
Victoire avec Helgafell dans le Prix Albert Viel (Gr.1)

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En tête par les gains mais n°3 en gains/course
Par les gains, Eric Raffin évolue plusieurs étages au-dessus des autres. Avec 8,16 M€, il laisse à distance son plus proche concurrent en la matière Alexandre Abrivard avec 5,47 M€. Par rapport aux gains de ce dernier, le total d’Eric Raffin s’évalue à +49 % !
À noter qu’en termes de gains hebdomadaires, Eric Raffin a fait, suivant le même principe que pour les victoires, mieux qu’en 2019 (où il avait totalisé 9,46 M€). Le jockey a cumulé par ses montes 185 563 € par semaine d’après nos données contre 181 973 la saison précédente.
Si l’on s’intéresse maintenant au ration de gains/course, Eric Raffin (5 009 €) pointe derrière Jean-Michel Bazire, très largement en tête avec 9 821 €, mais aussi derrière Alexandre Abrivard qui revendique 5 316 € gagnés par sortie.

Ses grandes victoires 2020
Eric Raffin a remporté trois Groupes 1 en 2020 : deux avec Helgafell (Prix Albert Viel et Championnat Européen des 3 Ans) et un avec Feeling Cash au monté (Prix des Elites). Il n'avait inscrit que le Critérium des 5 Ans à son palmarès en 2019 avec Eugénito du Noyer. C’est Feeling Cash qui aura été son principal contributeur en termes de gains sur l'année avec 387 930 € (et 3 victoires ensemble) devant Helgafell (4 vict. et 230 400 €) et Hirondelle Sibey (3 vict. et 199 800 €). Le pilote a obtenu 23 titres dans les Groupes l’an dernier (26 en 2019). For You Madrik et Doux Parfum ont été ses partenaires les plus prolifiques avec cinq succès en commun.

En synthèse
Victoires à l'attelé : 254 (2020) / 285 (2019)
Victoires au monté : 56 (2020) / 60 (2019)
1er du Sulky d’Or 2020 et 2019
1er du Combiné 2020 et 2019
3e de l’Etrier d’Or 2020 et 2e en 2019

La victoire de Feeling Cash dans le Prix des Elites : le titre de Groupe 1 d'Eric Raffin au monté en 2020.

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