Depuis 2018, l’Ecurie des Charmes, animée par Lucien Urano et son staff, n’a pas cédé la première place ni du palmarès des éleveurs, ni de celui des propriétaires, récoltant les fruits de conséquents investissements, commencés il y a environ vingt-cinq ans. Cela peut paraître beaucoup, cela peut paraître lointain, mais, en vérité, en matière d’élevage, c’est peu, c’est proche. La réussite est probante et accueillie en toute discrétion par le principal intéressé.
Ainsi que le rappellent nos tableaux [lire en page 2], Jean-Philippe Dubois a longtemps été l’« indéboulonnable » leader des éleveurs (sept fois numéro un, sans discontinuer, de 2010 à 2016), voire, dans une moindre mesure, des propriétaires, au travers de l’Ecurie Victoria Dreams (sacrée à cinq reprises, de 2010 à 2014, puis, une nouvelle fois, en 2017). Au reste, au cours de la décennie qui vient de s’achever, Jean-Philippe Dubois, en une remarquable constance, n’est jamais sorti des trois premiers éleveurs ; il n’a pareillement guère failli dans les rangs des propriétaires, où il ne manque que deux fois le podium en dix ans. En regard, l’Ecurie des Charmes a commencé par fourbir ses armes, dans son sillage, montant en puissance au fil des ans. Ainsi, avant de prendre le leadership des éleveurs, en 2018, sera-t-elle cinq fois sa dauphine au palmarès des éleveurs, en 2012, 2013, 2015, 2016 et 2017. De même, le classement des propriétaires la verra se placer deux fois, deuxième de Philippe Allaire, en 2016, puis troisième de l’Ecurie Victoria Dreams, en 2017, avant d’atteindre le sommet en 2018 et de ne plus en redescendre.
Homme de confiance de Lucien Urano, au Haras de Retz, véritable quartier général de l’Ecurie des Charmes, à Merville-Franceville (Calvados), Jacky Marteau analyse le pourquoi et le comment de cette ascension : « Il faut d’abord souligner, en toute objectivité, que nous sommes une grosse écurie, qui se doit d’avoir des résultats comme ceux-là. Nous n’en tirons pas gloriole. Je veux simplement dire qu’avec quelque chose comme 1.000 partants en 2020, il est normal que nous fassions des gagnants et que le trio de tête nous soit au moins permis. Moyennant quoi, nous travaillons avec de la matière vivante et savons bien combien aléatoire est notre activité. La réussite que nous avons présentement n’a pas été obtenue en deux claquements de doigts. Cela fait maintenant une bonne vingtaine d’années que M. Urano a commencé à développer son élevage et son écurie. Il a fallu fonder la jumenterie. M. Urano s’en est donné les moyens et on commence à avoir, aujourd’hui, des lignées fixées. Pour ce faire, nous avons toujours associé les courses et l’élevage, en un travail d’équipe. La génétique et les croisements sont notre pierre angulaire. Ils sont le fruit d’un long travail de réflexion entre M. Urano et moi-même, mais aussi avec d’autres intervenants, tels les entraîneurs des pères et des mères concernés. Tout est pris en compte, rien n’est laissé au hasard : les compatibilités de sang, les inbreedings, les allures, le modèle… C’est un travail passionnant, qui occupe notre hiver. Par travail d’équipe, nous entendons aussi que chaque maillon est essentiel, qu’il s’agisse de la vingtaine de personnes qui travaille à mes côtés, au haras, de nos différents entraîneurs, qui sont jusqu’à une vingtaine également, de nos pré-entraîneurs, de nos vétérinaires, de nos maréchaux-ferrants... La contribution de tous est importante, au sein de ce qui est conçu comme une vraie entreprise, avec des budgets qui lui sont propres, dûment calculés et réfléchis. »
Feeling Cash et Feliciano : une belle page de l’histoire de l’écurie
Il va de soi que, parmi les 110 victoires des élèves maison, en 2020, certaines performances sont plus notables que d’autres, à commencer par celles signées au meilleur niveau par un Feeling Cash (Prix des Elites, deuxième du Prix des Centaures, troisième des Prix de Cornulier et de Normandie) ou un Feliciano (deuxième du Critérium des 5 Ans et du Championnat Européen des 5 Ans, troisième du Prix René Ballière), le premier devant prendre part au prochain « Cornulier » et le second au Prix d’Amérique.
« La contribution de tous est importante, au sein de ce qui est conçu comme une vraie entreprise, avec des budgets qui lui sont propres. »
Jacky Marteau, Haras de Retz
Feeling Cash est un vrai bébé maison.
Jacky Marteau, Haras de Retz
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