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Actualité - 14.01.2021

Les tests deviennent obligatoires pour les drivers et jockeys

La société mère LeTROT vient d’annoncer une nouvelle série de mesures sanitaires visant les pilotes (drivers et jockeys). Lesquels devront à partir de dimanche présenter un test récent RT-PCR ou antigénique négatif. C’est une étape supplémentaire dans la prise en charge par la filière du trot elle-même des conditions de contrôle et de lutte de la pandémie de la Covid-19. Et de ce point de vue, il s’agit d’une évolution de la doctrine.

La pandémie mondiale de la Covid-19 fait afficher des derniers indicateurs et chiffres, dans quasiment tous les pays du monde, y compris la France, dans le même sens : celui de sa croissance. En moyenne en France, on dénombre 18 000 contaminations quotidiennes sachant que des jours cruciaux sont juste devant nous avec les possibles conséquences des fêtes du jour de l’An. Ajoutons la montée en puissance du variant anglais qui représenterait aujourd’hui en France 1 % des tests positifs et l’apparition d’un autre variant, au Japon, celui-ci. Le Conseil Scientifique Covid-19 présidé par Jean-François Delfraissy a fait ce mercredi des propositions de nouvelles pistes qui devaient être examinées au Conseil de Défense du jour.
L’arrivée des différents vaccins et des campagnes afférentes ne peut être la seule voie contre la pandémie, à court terme du moins. L’organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient d’annoncer, selon ses propres prévisions, que l’immunité collective mondiale ne pourra pas être effective en 2021. En France encore, le couvre-feu à 18 heures s'élargit avant de nouvelles annonces gouvernementales demain [lire jeudi] par le premier ministre Jean Castex.

Les drivers et jockeys en première ligne
Voilà pour le contexte. Il est important pour bien comprendre les décisions prises par LeTROT, après concertation du Syndicat des Entraîneurs, Drivers et Jockeys de Trot (SEDJ). Ce nouveau protocole, accessible sur l’Infonet de LeTROT par ce lien, précise :
« - À compter du vendredi 15 janvier 2021, les personnes concernées devront, pour être autorisées à monter, obligatoirement remplir avant leur arrivée sur l’hippodrome un questionnaire Covid-19 élaboré par la Société LeTROT (lire par ce lien). Avant la première monte de la réunion, ce questionnaire devra être remis sur l’hippodrome au secrétariat de l’hippodrome ou aux Commissaires des courses ;
- À compter du dimanche 17 janvier 2021, les personnes concernées devront, en plus de ce questionnaire Covid-19, obligatoirement produire un test RT-PCR ou antigénique rapide sur un prélèvement nasopharyngé, de recherche de virus respiratoire responsable de la Covid-19, de moins de 10 jours dont le résultat devra être négatif. »
Un alignement sur les pratiques en cours
Il s’agit donc d’un protocole préventif qui oblige les acteurs exposés, les drivers et jockeys, notamment dans les phases d’avant et d’après courses (dans les vestiaires par exemple), à faire comme de nombreux autres professionnels, notamment ceux de la santé et des sports professionnels : c'est-à-dire de s’assurer par des tests spécifiques qu’ils ne sont pas atteints ou porteurs de la Covid-19. Nous sommes bien là au cœur d’un enjeu de santé publique pour les différents acteurs eux-mêmes, leurs proches et au-delà toute l’organisation des courses. À l’heure où des mesures de plus en plus différenciées font leur apparition (les couvre-feux par département en sont une illustration), inutile d’exposer les courses à des risques inconsidérés.
Le caractère obligatoire de ces tests est finalement un alignement sur les pratiques qui se développent en France et en Europe dans la boîte à outils de lutte contre la pandémie. Le trot se met à la page et c’est tant mieux.

Le même protocole sanitaire que celui du galop
Après les tests positifs de Christophe Soumillon, Ioritz Mendizabal et Cristian Demuro à la fin octobre et au début du mois de novembre, France Galop a rendu obligatoire la mise en place d’un questionnaire de santé à partir du 16 novembre et de présenter un test négatif à la Covid d’un délai de moins de dix jours à partir du 19 novembre. C’est bien le même protocole qui est donc étendu au trot, deux mois plus tard.

Réagir avant les grandes échéances
Prendre cette décision maintenant, à une dizaine de jours de la première très grande échéance de l’année au trot, le Prix de Cornulier, s’impose. Sans test à jour (négatif et de moins de dix jours) et, a fortiori avec un test positif, les jockeys et drivers ne pourront pas se présenter en piste. Du coup, la mise en place de ce protocole pourrait entraîner dans un premier temps une augmentation des non-partants en raison de l’interdiction de monter de jockeys et drivers qui vont faire la découverte de leur positivité à la Covid-19. La procédure de changement de monte ne pourra pas toujours assurer de remplaçant et des chevaux pourraient donc, à partir de dimanche, se retrouver sans pilote. Mieux vaut y voir clair dans le corps des drivers et jockeys le plus tôt possible avant les grandes joutes à venir pour prendre les devants. Que l’on sache exactement sur qui l’on peut compter ou non. Que telle ou telle figure des courses ne puisse prendre part dans la précipitation au Prix d’Amérique, à quelques heures de celui-ci, en cas de contrôle positif à la Covid, serait la pire des contrepublicités et ne ferait que nourrir la suspicion augmentée envers le respect des règles sanitaires par les acteurs hippiques. Se trouver dans un tel scénario dans le Prix d’Amérique, avec les échos grand-publics qu’il génère, aurait tout de la balle dans le pied. Y voir clair dans les prochains jours auprès du corps de nos pilotes les plus sollicités et exposés va enlever au trot cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête.


Les deux grandes nouvelles obligations.


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Le cas particulier des personnes qui ont antérieurement touchées par la Covid
Le cas particulier des personnes ayant été diagnostiquées positives à la Covid-19 est aussi abordé dans ce protocole. Celles-là devront présenter une analyse sérologique de moins de 30 jours avec un résultat positif pour monter ou remonter en courses. Voici le texte du document officiel : « Pour les personnes titulaires d’une autorisation de monter ayant déjà été diagnostiquées positives à la Covid-19, il sera demandé un compte-rendu d’analyse sérologique de recherche d’anticorps de virus respiratoire responsable de la Covid-19, effectuée suite à une prescription médicale, de moins de 30 jours dont le résultat devra être positif, pour être autorisées à remonter. »


Le maintien du précédent cahier des charges
Ce nouveau protocole de contrôles et tests ne remplace évidemment pas le cahier des charges préalable qui détaillait l’ensemble des attitudes à avoir et des gestes barrières à respecter. C’est pourquoi, le document spécifiant ces nouvelles mesures rappelle également :
« Pour rappel, le Cahier des charges appliqué pour l’organisation des courses à huis clos prévoit que :
- le port du masque réglementaire est obligatoire en permanence sur l’hippodrome (il est possible de l’abaisser le temps de la course uniquement).
- l’accès des vestiaires est impérativement réservé aux seuls drivers et jockeys ayant un partant dans la réunion de courses, ainsi qu’aux habilleurs.
- les rassemblements à l’intérieur des vestiaires sont interdits à tout moment, y compris après la dernière course. »

STÉPHANE MEUNIER : « ON SE DOIT DE GARANTIR LA SÉCURITÉ SANITAIRE À TOUS »


Président du SEDJ, Stéphane Meunier a été consulté sur la mise en place du nouveau protocole. Il nous a d’abord présenté le contexte de cette décision : « On avait pu défendre un cahier des charges moins exigeant au trot qu’au galop, lequel avait connu les cas de Christophe Soumillon et Cristian Demuro, déclarés positifs à la Covid (notamment en vue de contrôles pour courir lors de grandes réunions internationales). On avait pu éviter les contrôles pour l’instant mais la pandémie continue malheureusement à progresser et la propagation est toujours là. On a par ailleurs peut-être des cas suspects parmi les acteurs du trot. On préfère donc ne pas prendre de risque pour la santé de tout le monde et mettre le même protocole en place que celui du galop. On se doit de garantir la sécurité sanitaire à tous les acteurs et leur entourage. »

La question de la gestion et collecte des documents
Il y a un point qui questionne le président du SEDJ. C’est celui de la remise des différents documents liés à ce protocole aux organisateurs des réunions : « Ce qui m’inquiète un peu, c’est le flux de documents et les concentrations que cela peut générer sur les hippodromes, notamment en province. Il va falloir qu’on amène notre questionnaire au secrétariat ou à une personne spéciale et je ne voudrais pas qu’on crée une concentration de plusieurs dizaines d’individus dans le même espace. Par rapport au galop, on a plus de personnes concernées par les mesures de ce protocole. Il ne faut pas créer un embouteillage dans un endroit avec tous les risques sanitaires que cela engendre. J’ai eu un échange avec le président de la Fédération de Basse-Normandie et des courses d’Argentan, Jacques Frappat, à ce sujet. À l’heure actuelle, avec ce protocole, il faut que, quand les personnes, qui ont une monte, arrivent sur l’hippodrome, aillent remplir le questionnaire de santé et amènent leur test négatif. Le risque est que tout le monde se précipite auprès d’un ou deux bénévoles qui vont se retrouver noyés sous les documents. Sans compter que cela crée des risques sanitaires sur place. Il faut voir si on ne peut pas en amont communiquer le plus possible par mails. Se demander si on ne peut pas transmettre les éléments par mail à 48 heures par exemple, tout en ayant le document sur soi. »

Une charge supplémentaire pour les bénévoles
Vu sous l’angle des organisateurs, il s’agit d’une charge en plus sur laquelle tient à revenir Stéphane Meunier : « J’ai une pensée pour les sociétés de courses de province qui vont encore avoir une charge administrative supplémentaire. Encore une de plus. Je leur tire mon chapeau. Aujourd’hui, incombent beaucoup de contraintes aux sociétés de courses pour des réunions sans public, sans PMH et donc uniquement à destination des professionnels. Il faut que tous mes collègues se rendent compte que c’est un effort très important de la part de toutes ces petites sociétés et de leurs bénévoles. Et j’espère qu’on pourra les remercier en faisant une journée des bénévoles comme cela se faisait par le passé, entre autres. »

Extrait du questionnaire que chaque driver ou jockey devra remettre aux organisateurs en début de réunion

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