L'observatoire social livre sa photographie de 2023

Comme chaque année, l'Afasec a publié à la fin du premier semestre son "Observatoire social de la filière hippique". Le millésime 2023 décortiqué en chiffres propose huit grands chapitres dont vous pouvez retrouver l'intégralité en cliquant ICI. À la une de notre édition du jour, nous vous proposons les principales informations à retenir.

C'est une véritable mine d'informations que propose chaque année cet "Observatoire social" pour peu qu'on veuille bien avoir en tête les grands ensembles de la filière courses et le positionnement de celle-ci dans l'univers plus grand encore du monde du cheval. Si le rendez-vous se veut traditionnel, il n'en demeure pas moins que les équipes de l'organisme en charge de la formation des futurs employés mais aussi de leur suivi et de leur accompagnement social au cours de leur carrière a souhaité apporter quelques nouveautés. Dans le cadre de sa mission "emploi", l'Afasec propose ainsi une photographie de la situation du marché du travail par le prisme comparatif entre les offres d'emploi diffusées et les pourvues. Comme pour les autres données, il s'agit de chiffres factuels que d'aucuns auront loisir à commenter et analyser. Autre nouveauté, l'Observatoire est précédé d'une préface, laquelle se conclut par :

● 28% des emplois du secteur équestre sont générés par les courses hippiques
● 53% des entreprises recrutent en CDI
● 36% des entreprises déclarent faire appel à des travailleurs indépendants
■ Offres diffusées vs. pourvues en 2023 :
● Trot : 182 offres diffusées - 67,5% pourvues
● Galop : 575 offres diffusées - 72% pourvues
→ 1.069 élèves-apprentis ont intégré la filière des courses dont 711 à l’AFASEC (+10% vs 2022)




En gardant toujours comme critère numéro 1 celui de l'emploi (ou social c'est au choix), quel poids pèsent les courses dans l'univers du cheval en France ? Réponse : 14% des équidés (sur 1.022.000 équidés en France) sont des chevaux de course, 9% sont des trotteurs et 5% de chevaux de galop. Et comme la filière-courses génère 28% des emplois dans le secteur, un cheval de course a proportionnellement un poids deux fois supérieur à un autre équidé, générant deux fois plus d'emplois.
Emplois hippiques
■ 18.410 personnes dans la filière des courses hippiques
■ 65.595 personnes travaillent à titre principal dans la filière
■ 80.000 autres à titre secondaire

Emplois agricoles
Si on continue de resserrer l'étude, on arrive sur les emplois directement agricoles. L'ordre de grandeur est de 6.000 emplois, selon la MSA avec, pour le trot, environ 2.000 salariés (chiffres globalement stables sur les dernières années).

Un secteur qui tente de recruter
La difficulté de recruter connue par nombre de professionnels des courses est mise en lumière, et c'est une nouveauté, dans l'Observatoire 2023. La clé de lecture proposée réside dans le comparatif entre les offres d'emploi diffusées et les pourvues. Deux constats : une forte disproportion entre le trot et le galop et plus de 3 offres sur 10 non pourvues. Concernant le premier point, on trouve deux explications : les besoins moins importants pour le secteur trot mais aussi un recours des outils mis à disposition par l'Afasec et l'IFCE, comme 'equiressources' par exemple, moins ancré dans les habitudes. "Les outils proposés peuvent pourtant être très efficaces pour faciliter les démarches" rappelle ainsi l'Afasec.
◆ Au trot → 182 offres diffusées, 67.5% pourvues
◆ Au galop → 575 offres diffusées, 72% pourvues

Trot et galop confondus, la France compte 2.195 entraîneurs en 2023 (1.433 au trot - chiffre identique à 2022), soit +2.1% par rapport à 2022 et -18.7% en comparaison avec 2014. Ils entraînent 25.135 chevaux [-2.7% par rapport à 2022 (-10.7% au galop et +1.6% au trot), -10% en comparaison avec 2014]. 756 d'entre eux sont employeurs de main d’œuvre (+0.5% par rapport à 2022, -12% vs 2014).

AU TROT
● 1 entraîneur public entraîne en moyenne 16 chevaux
● 1 entraîneur particulier entraîne en moyenne 17 chevaux au trot
● 1 entraîneur avec une autorisation d’entraînement entraîne en moyenne 6 chevaux
● 1 entraîneur avec un permis d’entraîner entraîne en moyenne 1 cheval au trot
■ Âge moyen des entraîneurs : 46,5 ans au trot (H 49,5 ans et F 43,5 ans)
Guidé comme nous vous le disions en introduction par une volonté de présenter avant tout les faits, l'Observatoire social de l'Afasec propose ici ou là quelques commentaires comme celui accompagnant les chiffres moyens de l'âge des salariés dans les écuries de courses au trot, parlant d'un "accroissement fulgurant de la catégorie senior, à partir de 51 ans". Dans les faits, cela donne :
• En 10 ans
+29.8% pour les 51 à 55 ans
+42.5% pour les 56 à 60 ans
soit des effectifs des + de 60 ans multipliés presque par 4
moins de 21 ans : -35.2% en comparaison à 2014 mais +31.6% vs 2022.
21 à 25 ans : +7.5% vs 2014 mais -5.6% par rapport à 2022
26 à 30 ans : -15.3% par rapport à 2014 et -16.3% par rapport à 2022
36 à 50 ans : -22% en moyenne en 10 ans
46 à 50 ans : +14.8% vs 2022.

La tendance des dernières années n'a cessé de se confirmer. Les femmes représentent aujourd’hui 41,5% des salariés contre seulement 33% en 2014. Toutes disciplines confondues, la proportion des femmes a augmenté de +22% quand la population totale de salariés a diminué de -3.8% en 10 ans. Au trot, la part des femmes dans les salariés est en très légère baisse (-0,7%) mais moins forte que la moyenne générale (-2,9% de salariés). On soulignera aussi qu'il y a un peu moins de deux fois plus de femmes dans les écuries de galop en nombre mais les proportions sont très proches : 43% au galop et 39% au trot. À noter enfin que cette féminisation s'inscrit dans un contexte global où l’équitation est aujourd’hui en France le 1er sport féminin avec 84,6% de licenciées.

Concluons avec la photographie des effectifs scolaires et une nouveauté dans ce millésime de l'Observatoire social : sont recensés les élèves des écoles Afasec et des écoles partenaires labellisées 'Maisons Familiales Rurales' et autres CFA. Le chiffre total atteint ainsi la barre des 1.000 jeunes formés aux métiers du cheval, répartis de la façon suivante :
711 à l’AFASEC (+10% vs 2022) + 358 dans les MFR (Mornand en Forez, Pouancé, Vimoutiers + CFA de Laval).
◆ 83% de réussite aux examens professionnels en 2023
(100% pour la CAPA, 75% pour le BAC PRO)
◆ 84.8% sont en insertion professionnelle à la fin de leur formation (57.6% sont en emploi dans une écurie de courses, 27.2% sont en poursuite d’études, en contrat d’alternance école/entreprise et 15.2% autres)

POUR ACCÉDER À L'INTÉGRALITÉ DE L'OBSERVATOIRE SOCIAL 2024 - DONNÉES 2023 / CLIQUEZ ICI.