Vladimir Vinchon, des courses aux Jeux Paralympiques

Son parcours de vie est de ceux qui sortent de tous les cadres. Le Mayennais Vladimir Vinchon vient d'être confirmé dans la sélection française des cavaliers qui représenteront la France lors des Jeux paralympiques de Paris. À 50 ans, celui qui a commencé sa carrière comme jockey d'obstacle participera à ses 3èmes olympiades. Avec lui, c'est un bout de l'univers des courses qui se produira à Versailles cet été.

Originaire de l'Est de la France, Vladimir Vinchon suit d’abord dans les années 1980 le parcours classique des équitants, en club. Mais les courses et la vitesse deviennent vite un pôle d’attraction. À 15 ans, il effectue un apprentissage dans l’univers hippique en qualité de lad-jockey. Sa licence pour monter en course en poche, à 17 ans, il rejoint l'Ouest. Il monte alors pour deux écuries d'obstacle référentes de la région, à savoir celles de Serge Foucher et de Philippe Cottin. C’est pour ce dernier qu’il décrochera la plupart de ses 18 victoires. En 1994, un accident changera sa vie. De retour de Belgique, et du festival de Waregem, Vladimir Vinchon est victime d'un très grave accident de la route qui conduira à l’amputation de sa jambe droite. L’homme est un battant. Il réapprend à marcher avec une prothèse, continue à faire du sport à haute dose, devient salarié chez Enedis, se marie et fonde une famille. La compétition sportive acquiert, dans son univers, plus que jamais, une dimension cathartique et d’épanouissement personnel.

Du basket fauteuil, où il évoluera au niveau national, à l’équitation, qu’il retrouve comme lors d’un retour aux origines, il se forge un palmarès d’athlète incomparable. Il brille dans les compétitions nationales (multiple champion de France) et internationales dans les circuits para et valide. Devenu l’un des plus grands cavaliers de para-dressage de l’histoire, il participera à Versailles du 28 août au 8 septembre prochain à ses troisièmes Jeux paralympiques, après ceux de Londres (2012) et Tokyo (2021). Il forme un couple très attendu avec Pégase Mayenne (alias Fidertanz For Rosi) (Fidertanz), un hongre Oldenburger allemand de 11 ans dont il est propriétaire avec sa femme Maud.

Le pari d'un break actif chez Charles-Antoine Mary
Du 10 au 14 juin, Pégase Mayenne a été l’hôte du Haras de la Perrine, confié aux soins de Charles-Antoine Mary et de son équipe. Voilà de quoi transformer le professionnel du trot en contributeur de la préparation finale du candidat olympique. Vladimir Vlinchon nous en explique les raisons : "J’ai acheté Pégase Mayenne il y a cinq ans. J’ai appris à le connaître. Il n’aime pas la routine, il se blase vite de son travail, se lasse très vite. C’est pourquoi, j’ai intégré à son programme un break actif chez Charly Mary, en juin, après une série de trois concours internationaux. Il est resté deux semaines, à partir du 10 juin et a pu faire piscine, pédiluve et aller au paddock dans un environnement qui n’est pas son quotidien. Il était déjà allé deux fois faire ces activités les deux précédentes années mais jamais en plein milieu de saison. On sait maintenant comment il réagit et je pense que ce break après un gros début de saison, où il était à 100 %, et avant d’entamer le grand objectif olympique va lui être très profitable. Charly Mary connaît désormais très bien mon cheval et je lui ai laissé en toute confiance. Je ne suis pas intervenu du tout. Ce break devient un ressort dans sa préparation. Cela lui fait du bien au moral et, physiquement, il s’est un peu étoffé. La nage, pendant quinze jours, développe une bonne base d’encolure. Son cœur et sa mise en souffle ont été entretenus, le pédiluve lui apporte un soin profitable aux jambes. Depuis qu’il est revenu, on a repris le travail technique. On va maintenant participer à un international aux Pays-Bas, la semaine prochaine, où il sera à 80/90 %, et ensuite ce sera la ligne droite finale vers les JO."

Le rêve d'une médaille paralympique
Pour ses troisièmes Jeux Paralympiques, le cavalier nourrit des ambitions qu'il nous détaille : "Avec mon cheval, on fait partie des cinq ou six couples à se tenir dans un mouchoir de poche. L’objectif est bien sûr d’aller chercher une médaille. Il faudra que, ce jour-là, tous les feux soient au vert, qu’on ait un brin de chance comme dans toute compétition de haut niveau et qu'on puisse penser qu’on peut être les meilleurs."