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Actualité - 14.01.2021

Disparition de Jean-Raoul Deshayes

Jean-Raoul Deshayes n’est plus. A 69 ans, il a succombé à un malaise, mercredi, à Madagascar, où il avait élu domicile il y a quelques années, après avoir tourné la page de quatre décennies dédiées au cheval..

Formé à l’école, peu conventionnelle, de son père, Raoul, qui avait sous sa coupe le « stakhanoviste » des années 1970, Hurgo –lequel prit part à cent cinquante-six compétitions, de 3 à 7 ans, courant souvent à intervalles rapprochés –, Jean-Raoul Deshayes s’est inspiré de cette méthode pour ses propres élèves, réussissant, ce faisant, certains coups d’éclat restés mémorables, tel celui de sa protégée, Gentry d’Ombrée, qui, quatre jours après s’être placée dans le classique attelé Gran Premio Orsi Mangelli, en Italie, se paya le luxe de battre le champion Gai Brillant dans le semi-classique Prix Louis Tillaye, sous la selle, à Vincennes.

Jean-Raoul Deshayes, c’était les « Ombrée », ce label d’élevage créé, de toutes pièces, sur le site du même nom, en Mayenne, avec le concours de son épouse, Guyone, à partir, principalement, de la matrone maison, Hémevèze, dont il obtint, au premier chef, ses deux champions, Ulf d’Ombrée (Critérium des Jeunes, Prix Capucine, aujourd’hui Prix Albert Viel), vendu à Ulf Nordin –qu’il avait rencontré dès les années 1980, à la faveur d’une campagne européenne avec l’un de ses bons chevaux, Octavoul–, et Ni Ho Ped d’Ombrée (Prix Albert Viel, deuxième du Grand Prix de l’U.E.T., troisième du Championnat Européen des 3 Ans, du Critérium des Jeunes et du Prix de Sélection), qu’il exploita lui-même.

Aujourd’hui, si l’élevage d’Ombrée n’existe plus –se séparant, Jean-Raoul et Guyone Deshayes ont dispersé leur effectif en 2008–, l’empreinte demeure, indélébile, perpétuée par les réussites d’un Feliciano, d’une Flèche du Yucca, d’un Dexter Fromentro, d’un Briac Dark, d’une Axelle Dark et d’autres encore, ayant tous une « Ombrée » dans leur ascendance directe. Eleveur dans l’âme, mais sachant vendre, Jean-Raoul Deshayes céda, une année, toute sa production qualifiée à Lucien Urano, qui lui acheta, plus tard, Isadora d’Ombrée, avec laquelle il remporta le Prix de l’Etoile.

Jean-Raoul Deshayes oeuvra aussi dans l’Institution, étant membre du comité de la S.E.C.F. plusieurs années durant, pendant lesquelles il présida la commission des Finances. Il fut également, un temps, vice-président du Syndicat des Entraîneurs. « Il avait une vision panoramique des choses, qui mettait les courses et l’élevage dans une perspective européenne. A bien des égards, il était un précurseur », dit de lui Jocelyn Robert, l’un de ses proches. C’était, en outre, une personnalité attachante, sortant des sentiers battus, qui adorait ses chevaux, lesquels jouissaient tous d’une retraite heureuse, une fois leur carrière terminée.

Après avoir arrêté son activité, Jean-Raoul Deshayes fut juge aux allures, au sein de la Fédération Anjou-Maine, restant, de la sorte, dans la partie, puis il choisit de s’en aller au loin. Mais, pour ceux qui l’ont connu, son souvenir demeurait et il demeurera, car il est de ces hommes que l’on n’oublie pas.

La rédaction de 24h au trot présente à sa famille et ses proches ses sincères condoléances.

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