Le champion Horsy Dream (Scipion du Goutier) sera au départ le samedi 10 août prochain de l'Åby World Grand Prix en Suède. La nouvelle formule de cette course emblématique et surtout son allocation record ont de quoi attirer les meilleurs trotteurs européens. À une différence près, et de taille : contrairement à ce qui se fait dans le cadre de l'Elitloppet, il n'y aura pas d'avion affrété par les organisateurs. Pas de quoi décourager Pierre Belloche et les co-propriétaires de l'auteur du doublé Elitloppet-Prix René Ballière.
Avec ses 6 millions de couronnes promis à son vainqueur, soit 510.400€ environ, les organisateurs d'Åby ont voulu frapper un grand coup. Le projet s'est construit sur plusieurs années, depuis 2021 précisément quand les dirigeants de l'hippodrome ont décidé de baisser l'allocation de leur Grand Prix durant trois ans afin de créer une cagnotte à remettre en jeu dans un événement qui se veut la course au trot la plus richement dotée au monde. Un "coup de comm" doublé d'une ambition de créer l'événement au cœur d'un été déjà bien chargé en matière hippique en Scandinavie et encore plus en matière sportive dans le monde avec les Jeux Olympiques. Alors ce pari est-il en passe d'être gagné ?
À deux semaines du rendez-vous, les premiers éléments tendent à répondre oui. On connaît d'ores-et-déjà huit trotteurs ayant validé leur invitation. Car, à l'instar de l'Elitloppet, le principe réside en une invitation formulée par les organisateurs, ensuite validée ou déclinée par les entourages des champions en question.
Horsy Dream, c'est 'ja' !
Et parmi ceux qui ont dit 'ja' (oui en Suédois), on retrouve donc le trotteur ayant réalisé le printemps parfait : Horsy Dream (Scipion du Goutier). Dès le succès du Français dans l'Elitloppet, Åby voulait le compter parmi ses prétendants et son triomphe dans un style époustouflant dans le Prix René Ballière à Vincennes n'a fait que conforter sa place d'incontournable. Pierre Belloche et la famille François ont validé le projet, axant l'été du champion sur cet objectif : "Le cheval est sur la montante et il a bien travaillé en vue de la course suédoise. S'il y avait eu un laps de temps plus important entre le Prix Jean-Luc Lagardère {samedi à Enghien} et la course d'Åby, il aurait pu courir les deux, mais là c'est un peu trop rapproché."
Le voyage, partie intégrante du défi
Mais en plus de la préparation physique, il faut aussi intégrer un voyage exigeant, impliquant deux jours de camion. Car Åby a donc fait le choix de ne pas proposer d'avion au profit des voyageurs longue distance. Si bien que Philippe Allaire a refusé l'invitation faite à Hohneck et à Izoard Vedaquais alors que Jean-Michel Bazire a réaffirmé sa non-volonté de courir en Scandinavie, Jushua Tree faisant partie des déclinants. Alors le fait de ne pas proposer d'avion devient-il une mauvaise option ? C'est la question qu'ont posée nos confrères de Travronden à Jon Walter Pedersen, le directeur sportif d'Åbytravet : "C'est possible, mais dans ce cas, nous n'aurions pas pu offrir six millions de couronnes au vainqueur. Notre devise a toujours été : nous apportons l'argent - vous pouvez venir concourir." À l'heure de faire les comptes, un vol coûtant environ 100.000€, Åby ne s'est pas gratté la tête longuement : ce sera l'allocation record plutôt que favoriser la venue de chevaux français (ou italiens).
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