Thomas Ducos, pour l'amour du cheval
Il est actuellement en tête du classement national des apprentis dans le tableau attelé. À la tête de 21 victoires cette année, à la fin du mois de septembre, Thomas Ducos réalise, de loin, sa meilleure saison. Entré au service de l’Ecurie Terry l’an dernier, il est principalement à l’œuvre dans le Sud-Ouest mais, rayonne selon les habitudes d’une maison qui n’hésite pas à faire voyager ses représentants aussi ailleurs, avec par exemple des escapades dans le Sud-Est. Rencontre avec un jeune homme passionné de 24 ans que rien ne prédisposait à voir son nom inscrit un jour sur les programmes de courses.
Thomas Ducos n’est pas un homme forcément pressé. À 24 ans, il mène le classement des apprentis attelés avec une avance suffisante sur son actuel dauphin, Tom Beauvais (206 points pour Thomas Ducos contre 170 à son suivant), pour raisonnablement penser au titre 2024. Il n’en fait pourtant pas une fixation, ne se fixe aucun objectif ou calendrier recueillant, sans fausse modestie, les lauriers du "travail de toute l’équipe (Terry)" nous explique-t-il. Jonathan Lagenèbre qui le côtoie depuis son entrée dans la filière courses dit de lui qu’il "aime le cheval avant les courses".
Le top 5 du classement attelé des apprentis 2024
(au 3 octobre 2024)
1️⃣. Thomas Ducos – 206 points – 21 victoires
2️⃣. Tom Beauvais – 170 points – 10 victoires
3️⃣. Joachim Lelièvre – 166 points – 18 victoires
4️⃣. Louis Goetz – 166 points – 17 victoires
5️⃣. Clarisse Lelièvre – 162 points – 20 victoires
L'interview
24h au trot.- Racontez-nous votre premier contact avec les chevaux. D’où vient votre passion du cheval ?
Thomas Ducos.- Je ne suis pas issu du sérail et ne fréquentais ni ne connaissais rien aux chevaux dans mon enfance. Après le décès de ma maman, alors que j’étais jeune, nous sommes allés passer quelques jours en Camargue en famille, avec mon papa et ma sœur. C’est à ce moment là, et dans ce contexte particulier de la Camargue, que j’ai fait la rencontre du cheval. Et j’ai tout de suite attrapé le virus. Difficile de vous expliquer pourquoi et comment mais j’ai rapidement compris que je voulais travailler auprès des chevaux. Je ne connaissais alors rien aux courses. Comme j’étais originaire de Pau, j’ai été dirigé vers l’école AFASEC de Mont-de-Marsan. De par mon gabarit, l’encadrement et les conseillers m’ont rapidement conseillé de prendre la direction des trotteurs. J’ai ensuite intégré l’écurie de Jean-Pierre Lagenèbre, installée dans le Sud-Ouest.
Comment se sont passés vos débuts avec les chevaux ?
T.D.- Je suis arrivé à 16 ans et je ne savais même pas mettre un licol à un cheval ! Jean-Pierre m’a tout appris, de A à Z. Je lui en suis bien sûr très reconnaissant. J’ai eu la chance de tomber dans une écurie à taille humaine où le bien-être du cheval est primordial, ce qui correspond totalement à mes valeurs. Durant mes premières années, j’ai pu apprendre tout ce qui entoure le cheval et évidemment le cheval de course : les soins, l’entretien et l’entraînement du trotteur, à toutes les phases de sa carrière et à tous les âges. La compétition n’était pas une priorité même si j’ai toujours aimé cela. J’ai fait beaucoup de sport durant mon adolescence comme le foot, le tennis ou encore le rugby. Chez Jean-Pierre Lagenèbre, j’ai eu l’occasion de driver un peu en course même si nous n’avions pas énormément de chevaux d’apprentis à l’écurie. Je dirais que j’ai passé huit belles années à ses côtés.
La rencontre avec l’écurie Terry vous a permis de changer de statut ?
T.D.- Cette rencontre est une conséquence directe du départ à la retraite progressive de Jean-Pierre Lagenèbre. Je ne savais pas vraiment alors si je souhaitais rester dans ce milieu. J’ai pris un peu de temps pour faire le point. Jonathan Lagenèbre, le fils de Jean-Pierre, m’a alors mis en contact avec l’écurie Terry, basée dans le Sud-Ouest. Mon profil les a intéressés et j’ai rejoint l’équipe en février 2023. Dès la première année, j’ai remporté neuf courses et, cette saison, je suis déjà à 21 réalisations.
© Facebook Hipp. BiarritzUne équipe avec Thomas Ducos © Valérie Ortega (VO Photos)Thomas Ducos lors d'une victoire à Vic-Fezensac Thomas Ducos en chiffres
■ 24 ans
■ 512 courses et 38 succès au 4 octobre 2024
→ 511 à l’attelé → 1 au monté
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Ses bilans annuels depuis ses débuts en 2017
◆ 2017 : 1 course ◆ 2018 : 4 courses ◆ 2019 : 15 courses
◆ 2020 : 43 courses - 2 victoires
◆ 2021 : 45 courses - 4 victoires
◆ 2022 : 59 courses - 2 victoires
◆ 2023 : 116 courses - 9 victoires
◆ 2024 : 229 courses - 21 victoires
Comment expliquez-vous cette réussite ?
T.D.- Je suis arrivé au bon moment tout simplement. Certains apprentis de l’écurie sont passés professionnels et il y avait de la place pour moi. J’ai eu l’opportunité de driver plus régulièrement et de prendre de l’expérience. Il y a beaucoup de communication avec l’entraîneur (Franck Terry). Cédric Terry est également à l’écoute et n’est pas avare de conseils. Ils connaissent bien leurs chevaux et nous permettent de progresser continuellement tout en nous faisant confiance. Nous avons aussi la chance de pouvoir driver l’ensemble des chevaux de l’écurie grâce à la confiance des propriétaires. Cette réussite est le fruit du travail de toute une équipe. Quand nous sommes seuls, nous n’allons pas loin.
Le travail auprès des chevaux demande beaucoup d’implication, comment réagissent vos proches ?
T.D.- Mon papa était coach sportif et comprend parfaitement l’engagement auprès des chevaux et de leur entraînement. Avec ma sœur Amaya, ils sont mes premiers supporters. Ils m’accompagnent et regardent régulièrement mes courses si bien que lorsque je rentre à la maison, Equidia tourne désormais en boucle à la télé (rires).
Vous êtes actuellement en tête du classement des apprentis, qu’est-ce-que cela représente pour vous ?
T.D.- Sincèrement, cela ne change rien à mon quotidien. On se prend un peu au jeu depuis quelques semaines mais le plus important est que le travail soit bien fait et que les chevaux se comportent le mieux possible. Si je suis à ce stade, c’est avant tout grâce au travail de toute l’équipe, aussi bien en Normandie que dans le Sud-Ouest.
Thomas aime le cheval avant les courses. (Jonathan Lagenèbre)
Thomas Ducos vu par Jonathan Lagenèbre
"Je le connais depuis qu’il a 16 ans lorsqu’il est arrivé chez mon père. Thomas possède un très bon tempérament. Il est toujours à l’écoute des différents conseils. Il aime le cheval avant les courses. L’expérience prise ses derniers mois lui a crédité de la confiance. Il restera discret et ne se mettra jamais sur le devant de la scène car ce n’est pas dans son éducation. Il a pour lui de s’entendre aussi bien avec les poulains que les chevaux d’âge. Nous sommes très heureux de sa réussite."