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It's A Dollarmaker et son entourage
Actualité - 01.12.2024

It's A Dollarmaker, un record et plus encore

On attendait de cette finale du Grand National du Trot (Groupe 2) qu'elle soit une course sans concession à Vincennes. Elle l'a été au-delà même de ce que beaucoup de professionnels avaient envisagé. La réduction kilométrique du vainqueur It's A Dollarmaker en est la plus parfaite illustration. En s'imposant en 1'11''2, le cheval de Gianni Fascella établit tout simplement le nouveau record de l'épreuve qui était détenu jusqu'à dimanche par Cleangame en 1'11''5 et lui permet de s'inscrire dans la lignée des grands vainqueurs de cette finale. Dimanche, c'est bien le meilleur qui a gagné.

Faire mieux encore qu'un champion comme l'a été Cleangame (Ouragan de Celland), hongre capable de regarder droit dans les yeux les tout meilleurs trotteurs de son époque, n'est pas donné au premier venu. "Si les chevaux de tête trottent un petit 1'12’’, je ne vois pas bien comment on va pouvoir leur rendre la distance", s'était projeté Jean-Paul Marmion à la veille de cette finale du Grand National du Trot en parlant de son cheval Ino du Lupin (Scipion du Gioutier) et généralement des concurrents des 25 mètres. En bouclant les 2.850 mètres de son parcours en 1'11''8, Iroise de la Noé (Tornado Bello), tout en ayant été contrainte de trottez à deux le nez au vent aux avant-postes depuis la plaine, a elle-même réalisé une très grande performance qui n'a pas été récompensée autant qu'elle l'aurait mérité aux yeux de Thomas Levesque, son entraîneur.

"Alors qu’il va prendre 7 ans, il n’a jamais été aussi bon." (Éric Raffin)

Mais elle a aussi et surtout contraint ses adversaires du second poteau à un authentique exploit pour réussir à la devancer au passage du poteau. Or, c'est justement ce qu'a réalisé It's A Dollarmaker (Saxo de Vandel) en s'imposant en 1'11''2, un temps de Prix d'Amérique Legend Race. "Alors qu’il va prendre 7 ans, il n’a jamais été aussi bon", juge son driver Éric Raffin, qui était d'ailleurs aussi le partenaire de Cleangame quand celui-ci s'était imposé il y a cinq ans maintenant. "Il se détend en venant derrière maintenant, poursuit celui qui remporte cette finale pour la quatrième fois. C’est dur d’aller toujours devant. À un moment donné, à ce niveau, ce n’est plus possible. Physiquement, on voit qu’il arrive à maturité."
Cette évolution physique pour un modèle aussi important que celui du propre frère de Dollar Macker qui ne courait que pour la sa 35ème est aussi mise en avant dans les commentaires d'après-course de Sébastien Guarato, son entraîneur : "C’est un gros tardif qui progresse. Avant, il était souvent battu en allant devant. En venant de derrière, c’est un super cheval aussi. De toute façon, aujourd’hui (lire dimanche), on ne pouvait pas prétendre aller devant vu le train qu’il y avait. C’était obligé". Un sentiment partagé aussi par Gianni Fascella, très féru d'élevage en règle générale et donc sensible au physique et aux allures. "Il a passé un palier car il a pris de la force. Avant, il en manquait un peu vu son gros gabarit, détaille ainsi le propriétaire belge. Il commence seulement à être mature. Le fait d’avoir été province cet été lui a fait du bien au moral. À la fin de l’été, Sébastien (Guarato) disait qu’il avait pris la force dont il avait besoin de prendre."

Une génération exceptionnelle

La victoire du jour d'Its A Dollarmaker et le niveau de la performance sportive dit aussi beaucoup de sa qualité exceptionnelle de cette génération de "I", ce qui n'est pas nouveau bien évidemment, emmenée par le vainqueur du dernier Prix d'Amérique Legend Race (Groupe 1) Idao de Tillard (Sévérino), Italiano Vero (Ready Cash), Izoard Védaquais (Bird Parker) et autres Inmarosa (Amiral Sacha) pour ne citer que les plus riches que lui à l'attelé. Dans un tel de concert de qualité, il n'est pas toujours facile de faire sa place, même quand on termine troisième du Critérium des 5 Ans (Groupe 1) comme cela a été le cas du héros du jour, lequel a aussi pris en début d'année la cinquième place du Prix de Paris Marathon Race (Groupe 1).


4e | FINALE DU GRAND NATIONAL DU TROT
Att - 2850 m - Groupe 2 - 150 000 €
IT'S A DOLLARMAKER 1'11"2
Saxo de Vandel x Salt Lake City (Insert Gede)
Driver : E. Raffin - Entraîneur : S. Guarato
Propriétaire : Ec. G. Fascella - Eleveur : NV Hicewa
2e Iroise de La Noe 1'11"8 Tornado Bello x Pollenza de La Noe
3e Ideal Ligneries 1'11"4 Repeat Love x Ouragane
4e : Grace du Digeon - 5e : Ino du Lupin - 6e : Icone Madrik - 7e : Ibiscus Man

D'où vient-il ?

Fils de la semi-classique Salt Lake City (Insert Gédé), le sculptural It's A Dollarmaker est le propre frère du vainqueur classique et étalon classique Dollar Macker (731.810 € de gains). Cash Maker (299.920 €) est également son frère utérin. Son arrière grand-mère n'est autre que la championne Bahama (1.669.626 €), génitrice de Nouvelle Aventure (260.023 €), Quelle Aventure (326.150 €) et Rapide Aventure (217.250 €). Dans cette lignée maternelle, on retrouve également un inbreeding 4X4 sur Armbro Goal.

Coktail Jet 1'11''2 Quouky Williams 1'14''2
Saxo de Vandel 1'11''8 Armbro Glamour (US)
Lidice de Vandel 1'14''3 Cezio Josselyn (US) 1'12''2
IT'S A DOLLARMAKER Ellen de Vandel 1'21''4
Insert Gede 1'11''8 Jet du Vivier 1'18''5
Salt Lake City 1'15''1 Cadence Gede
La Star Defi d'Aunou (US) 1'11''3
Bahama 1'12''2
© AprhLe podium

La conviction d'Éric Raffin

Idéalement, en tout cas avant cette finale GNT, l'entourage d'It's A Dollarmaker avait en tête une participation au Prix du Bourbonnais-Amérique Races Q#2 (Groupe 2) de dimanche prochain (le 8 décembre), mais sans être nullement assuré d'une place dans la listes des 18 partants. "Le cheval a des gains entre deux, décrit ainsi le pilote vendéen à propos de son partenaire dont les gains étaient d'un peu plus de 575.000 € avant la course du jour. Soit il court une qualificative au Prix d’Amérique mais avec une chance sur deux d’être éliminé, soit ce type de course en rendant 25m. en sachant qu’il avait fait une étape et qu'il était donc potentiellement qualifiable pour courir la finale. C'est pourquoi j'ai appelé Sébastien (Guarato) pour lui dire de la courir. J’ai bien fait (rires) !"
L'entraîneur normand n'a pas manqué d'ailleurs de rappeler cet épisode à l'origine de cette victoire. "Éric (Raffin) m’a dit en effet de courir cette finale, détaille-t-il. On a donc basculé dessus, d’autant qu’il voulait le driver plutôt qu’Ibiscus Man, ce qui était un bon signe pour nous." Puis il revient sur la grande performance sportive de son pensionnaire : "Au début, Éric avait pris le dos d’Ino du Lupin pour se faire ramener et j’ai eu un peu peur après la faute de celui-ci au bas de la descente. Du coup, le nôtre a dû faire le travail tout seul. En haut de la montée, il m’a semblé avoir un petit coup de pompe mais, quand j’ai vu qu’il avait recollé aux deux premiers dans le dernier tournant, je pensais qu’il allait gagner car c’est un cheval dur et les chevaux de devant avaient tout donné".

Une politique gagnante

La Finale du GNT est le quatrième succès au niveau Groupe 2 de la casaque du Belge Gianna Fascella dont la première apparition sur les programmes français remonte au mois de septembre 2019. Elle est devenue plus présente au fil des années avec une politique d'achats dans des pedigrees de qualité, à commencer pour les femelles, car il s'est rapidement lancé dans l'élevage, ses poulinières étant stationnées en Normandie. Rapidement, Gianni Fascella a rencontré ses premiers grands succès avec It's A Dollamaker, et autres Instrumentaliste (Ready Cash). "Je me suis beaucoup renseigné au début, car je voulais avoir des connaissances avant de m’impliquer vraiment, rappelait-il dans un entretien à notre titre, au point que c’est presque


© ScoopDyga
Le clan du vainqueur
devenu une occupation quotidienne afin d’apprendre un maximum de choses car j’avais évidemment énormément de lacunes. Ce que j’aime c’est la compétition. J’y suis habitué avec mes élevages de chiens de race et de pigeons."

Iroise de la Noé, héroïque dauphine

Comme bien souvent pour ne pas dire toujours, pour avoir un grand vainqueur, il faut avoir un grand challenger, en l'occurrence dans le cas précis de cette finale du Grand National du Trot une grande challenger avec Iroise de la Noé qui a très longtemps fait illusion pour la victoire avant de s'incliner seulement sous l'attaque d'It's A Dollarmaker. La performance de la jument de Thomas Levesque, laquelle n'a repris la compétition que cet automne après quasiment onze mois d'absence en raison d'une tendinite, prend encore plus d'ampleur en raison du parcours qui a été le sien, c'est-à-dire le nez au vent aux avant-postes en dehors d'Ibiscus Man (Booster Winner) depuis la plaine. Mais la frustration semblait à chaud plus l'emporter pour Thomas Levesque : "Je suis satisfait de la voir revenue à ce niveau, mais je pense qu’elle méritait de gagner". L'entraîneur normand regrette en effet que le rythme imposé par les leaders a contribué à faciliter la tâche des chevaux des 25m., symbolisée par la victoire d'It's A Dollarmaker et la troisième place d'Idéal Ligneries (Repeat Love). "Je me suis retrouvé loin après avoir perdu ma place dans le premier tournant. À l'intersection des pistes, je suis dernier. Avec un meilleur parcours, je pense qu'il aurait gagné", avance Jean-Philippe Monclin.

Igrec de Celland, Christophe et Éric...

Il n'y avait plus aucun suspense après le forfait jeudi matin d'Ibiki de Houelle (Love You) pour connaître le vainqueur de cette édition du Grand National du Trot. Même s'il n'a pu faire mieux que 8ème dimanche, Igrec de Celland (Django Riff) est donc bien le grand gagnant, avec un total de 78 points, ce qui permet aussi à Christophe Jariel, son jeune entraîneur, de remporter le classement des entraîneurs avec 66 points devant Matthieu Abrivard (58).
La victoire du jour d'Éric Raffin lui permet de consolider encore un peu plus sa première place au classement des drivers avec 113 points contre 67 à David Thomain, laquelle n'était de toute façon aucunement menacée.

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