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Actualité - 23.02.2021

L'Europe du Trot va pouvoir partager ses données

L'Union Européenne du Trot a tenu vendredi dernier sa première réunion du Conseil d'Administration en 2021 (avec quelques semaines de retard par rapport à l'habitude) sous la présidence de Mme Marjaana Alaviuhkola, le tout en visioconférence comme les conditions du moment l'exigent. Deux thèmes principaux sont à retenir : l'arrivée prochaine (avec une échéance officielle) d'une base européenne de données et le sujet du bien-être équin au cœur des préoccupations. On fait le point sur les principales annonces avec Guillaume Maupas, Secrétaire Général de l'UET.

Deux sujets dont on a l'habitude d'entendre parler depuis plusieurs années mais qui prennent, chacun à leur façon, un tournant particulier cette année. Tout d'abord, l'arrivée d'une base de données européenne. Enfin, est-on aussitôt tenté d'écrire. Mais la tâche n'était pas si simple et il s'agissait de trouver le meilleur moyen de mettre en commun les datas de chaque société organisatrice nationale afin d'éviter les incongruités comme celles de voir courir en France un cheval étranger sans performances déclarées sur le site de letrot.com ou même sur le système professionnel de l'infonet. Tout ceci ne sera donc plus que de l'histoire ancienne à partir du mois de juin prochain "malgré la pandémie et grâce à l'engagement personnel des informaticiens des Fédérations finlandaise et norvégienne", a été précisé du côté de l'U.E.T. Cette avancée indispensable a été rendue possible par l'acquisition d'un système informatique permettant de mettre en commun les bases existantes plutôt que de mettre en place une base à part entière, bâtie de fond en comble. Guillaume Maupas : "C'est une très bonne nouvelle. On a pris le parti de créer un outil de communication entre toutes les bases de données, grâce à une application dédiée. Le principe est le suivant : un cheval suédois (par exemple) vient courir en France, on peut se connecter à la base suédoise et récolter toutes les informations concernant la carrière du cheval. On les enregistre dans notre base et, s'il revient un jour, on pourra retrouver ces infos réactualisées par la base des autorités hippiques dont dépend le cheval sans avoir à vérifier la véracité des infos. Ce qui permettra de diffuser des infos complètes à nos clients. En allant chercher les datas directement dans la base étrangère, on fait naturellement confiance à celle-ci dans sa qualité de renseignement. C'est un sujet qui est sur la table depuis des années mais les nouvelles fonctionnalités de partage
via le net ont permis d'accélérer le mouvement dernièrement. C'est un progrès très notable. Seules les autorités hippiques auront le droit d'avoir accès à ces bases-là et il n'y aura pas d'accès public. En qualité de société organisatrice de courses, on est en charge de donner l'information, aussi bien aux opérateurs qu'aux médias et donc au public. Ce sera désormais le cas de façon complète. À mon arrivée au Secrétariat Général de l'U.E.T. en 2019, on s'en était fait un objectif et c'est donc satisfaisant de voir arriver cette solution. Avec le concours des équipes norvégiennes, finlandaises et françaises, on est parvenu à trouver l'outil idoine de mise en communication plutôt qu'une création totale de base. Cela règle aussi le sujet de la propriété des données : chaque pays garde bien sa souveraineté sur les datas. On a bien conscience que tous les pays de l'U.E.T. n'ont pas les mêmes moyens de mise en œuvre et on va donc débuter avec les quatre pays principaux (Suède, Norvège, Finlande et France) dans un premier temps et l'U.E.T. mettra ensuite une assistance technique à disposition pour les pays qui en feront la demande. Notons que les développements informatiques ne sont pas forcément onéreux."

Le bien-être animal au coeur des préoccupations
Alors que les sociétés-mères françaises se sont lancées en 2021 dans une campagne de sensibilisation de ses socio-professionnels via la Fédération Nationale des Courses Hippiques sur le sujet du bien-être animal, la question est débattue depuis longtemps au sein de l'U.E.T., et déjà sous l'impulsion de son ancien Président Jean-Pierre Kratzer. Depuis son élection, la Scandinave Marjaana Alaviuhkola n'a pas non plus manqué de souligner son attachement à ce thème. "Elle encourage les pays membres à œuvrer pour une meilleure et plus stricte harmonisation des règles européennes sur l'utilisation abusive de la cravache. Le comportement de certains jockeys ou drivers reste préoccupant et des sanctions exemplaires doivent être imposées dans chaque pays", a-t-on pu lire dans le communiqué de presse diffusé ces dernières heures. Il y est aussi fait référence aux pratiques de déferrage, alors même qu'en France le Comité a acté la semaine dernière le principe de déclaration de trotteurs protégés (plaqués) : "Les pays membres étaient intéressés par cette nouvelle, en particulier ceux qui organisent des courses PREMIUM, puisqu'ils pourraient devoir bientôt s'adapter, la mesure s'adressant aux parieurs français. Mais on voit bien plus globalement que le débat du déferrage existe dans de nombreux pays sous deux angles : celui du bien-être équin (est-il normal qu'un cheval court X fois dans l'année deferré ?) mais aussi celui de la pertinence de sélectionner des futurs reproducteurs courant pieds nus." En filigrane, on comprend que la question de déferrage systématique et de ses excès potentiels relance en permanence le débat. "Les questions sont ouvertes et tout est possible", a ainsi conclu Guillaume Maupas.

À propos de l'harmonisation
Sur l'aspect du bien-être, la commission technique de l'U.E.T. va analyser les différentes études réalisées sur le sujet afin de savoir s'il faut prévoir une réglementation commune, sous l'égide de la fameuse "harmonisation". Question là aussi récurrente et à propos de laquelle Guillaume Maupas a réagi : "L'U.E.T. est parfois critiquée en disant qu'elle ne sert à rien sur ce sujet. C'est faux ! Elle sert à mettre en place les bases d'une harmonisation et avec autant de pays, autant de cultures et d'histoires différentes, il est difficile de sortir une règle qui puisse s'appliquer à tous. Pour rappel, les évolutions sur la cravache validées l'été dernier en France sont l'application des accords de l'U.E.T. C'est plus ou moins long selon les sujets mais, en avançant pas à pas, on progresse."

C'est le principe de la mise à disposition de données qui a été retenu.
Guillaume Maupas

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La Suède fait très fort en 2020
Aucun chiffre précis n'a été publié dans le cadre de ce compte-rendu de Conseil d'Administration mais l'U.E.T. a souhaité souligner les bons résultats enregistrés par les pays dont "l'activité de paris en ligne {est} très développée". Cette situation leur a permis, toujours pour reprendre les termes de l'U.E.T., de "non seulement mieux résister, mais de pouvoir augmenter les paris sur les courses hippiques pendant la pandémie." Des pays membres, seule la Suède n'aura pas vu son nombre de courses baisser en 2020 et c'est bien sûr d'elle dont il est question ici. Le bilan d'activité d'ATG (équivalent du PMU en Suède) publié ce mardi fait ainsi apparaître une progression de son résultat opérationnel de 49 % par rapport à 2019 ! Si bien que le retour destiné au trot suédois passe de 934 millions de couronnes suédoises (92 millions d'euros) à 1 996 millions pour 2020 (198 millions). Dans le communiqué de presse relayé par nos confrères de SulkySport en Suède, Lotta Nilsson Viitala, dirigeante d'ATG, a expliqué : "Le résultat est bien sûr fantastique, mais il répond finalement à nos attentes. Après le premier semestre, il était clair qu'ATG était sur le point de faire une amélioration presque improbable de ses résultats par rapport à 2019, car le sport suédois de trot et de galop pouvait "continuer" lors de la difficile première vague pandémique en mars-juin." Rappelons aussi que durant cette période, de très nombreux pays, dont la France, s'étaient tournés vers le programme suédois pour proposer une offre de paris à leurs clients. Le chiffre d'affaires sur les courses hippiques a progressé en Suède de 19 % en 2020 quand celui des paris sportifs a bondi de 51 %.

La question de lobbying européen
Validée lors de l'Assemblée Générale de décembre dernier, l'élection au Conseil d'Administration de l'European Horse Network (littéralement traduisible par "réseau du cheval européen") d'un membre de l'U.E.T. permettra "de mieux défendre les courses au Trot en Europe, au plus près de la Commission européenne et du Parlement européen", selon les termes du compte-rendu de ce Conseil d'Administration. La question du lobbying est au centre de plusieurs sujets d'actualité fiscale et sociétale : la poursuite du dossier de la TVA appliquée aux activités équines (retrouvez sur ce sujet l'interview d'Anne-Catherine Loisier, Sénatrice de la Côte d'Or en cliquant ICI) et le bien-être équin dont on parlait en page précédente.

Les rendez-vous événementiels
Le prochain Championnat d'Europe des Drivers sera organisé en 2022 et, si la situation sanitaire le permet, sous réserve de l'accord de la Finlande qui est le pays hôte, le Championnat d'Europe des Apprentis pourrait être maintenu à l'automne 2021.

Les prochaines dates institutionnelles
L'U.E.T. a confirmé que sa prochaine Assemblée Générale aura lieu le 26 juin sur le centre d'entraînement de Grosbois, la veille du Prix du Président de la République et que la Conférence Mondiale du Trot, en accord avec les pays membres de l'International Trotting Association, se tiendra elle en Italien en 2023.
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Marjaana Alaviuhkola, Présidente de l'UET, entourée de ses deux Vice-Présidents, Camiel Mellegers et Achille Cassart

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