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Actualité - 24.02.2021

Paris : quelle place à l'international ?

Le Prix de Paris Marathon Race (Gr.1) va clôturer la séquence des Prix d’Amérique Races ZEturf et est depuis toujours le troisième et dernier opus du triptyque majeur de l’hiver. Ils sont seize à figurer ce mercredi sur la liste des engagés, à la veille de la déclaration de partants. On y trouve six candidats d’origine étrangère. Voici l’occasion d’éclairer les trois grands internationaux des Ultimate Finals sous la lumière des candidatures étrangères.

Ils sont donc six trotteurs rattachés à des stud-books étrangers au sein de la liste des seize engagés du Prix de Paris (Gr.1) ce mercredi. Une short list (Hard Times, Valzer di Poggio, Violetto Jet, Jerry Mom, Moni Viking [photo] et Tony Gio) qui a ceci de particulier de ne contenir qu’un seul candidat entraîné hors de nos frontières : Jerry Mom, aux soins de Luc Roelens en Belgique. Quatre de ces six éléments ont leur monte de déclarée pour dimanche, seuls Hard Times et Jerry Mom, étant pour l’instant sans. Dans tous les cas, on obtiendrait une édition du Prix de Paris exceptionnellement garnie en concurrents étrangers. Le scénario de 2021 est en fait atypique avec un contingent de trotteurs étrangers supérieur au standard des dernières éditions et, surtout, une représentation supérieure à celle du Prix de France Speed Race qui n’avait comptabilisé que deux concurrents sans passeport français [lire tableau ci-dessous : les données comparatives dans les Prix d’Amérique, Prix de France et Prix de Paris depuis 2015].
Que le Prix de Paris Marathon Race ait plus de partants étrangers au départ (entre 4 et 6) que le Prix de France Speed Race (2 en l’occurrence) sera une première depuis 2010 et sans doute même avant.

Une représentation toujours inférieure dans le Paris
Depuis 2010, le Prix de Paris a compté un maximum de cinq candidats étrangers dont deux seulement étaient entraînés hors de nos frontières. C’était en 2019, l’année du succès de Bélina Josselyn dont Tony Gio finissait deuxième. Le représentant Bivans était alors entraîné en France par Vincent Martens. Sur la même période, le Prix d’Amérique a comptabilisé jusqu’à huit trotteurs d’origine étrangère (en 2015). Idem pour le Prix de France en 2018.

Le contexte particulier de 2021
La crise sanitaire de la Covid ne peut pas être occultée quand on traite d’un aspect international du sport. Son impact sur les déplacements est évident. Si la présence des trotteurs entraînés à l’étranger est en baisse sur la première période de ce meeting de 30 % sur le précédent exercice [lire page suivante], il faut reconnaître dans la conjonction sanitaire du moment l’explication la plus évidente. Les pelotons du meeting provenaient plus des entraîneurs hexagonaux que lors des précédentes années. Dans les Prix d’Amérique, même si on a compté sept candidats étrangers, seuls deux ne dépendaient pas d’entraîneurs installés en France. Dans le Prix de France famélique (neuf partants), on ne retrouve logiquement que deux candidats étrangers, bel et bien préparés hors de nos frontières pour leur part.

La bérézina étrangère du Prix d’Amérique ZEturf
Le groupe des sept candidats d’origine étrangère en lice dans le Prix d’Amérique ZEturf, le 31 janvier dernier, ne contenait pas d’élément de premier plan. Pas de grande candidature comme Readly Express ou Maharajah cette année. L’éviction du peloton de Vitruvio, pour cause de vaccination non conforme, sachant qu’il avait été confié à Jean-Michel Bazire, n’a fait qu’accentuer la faiblesse de la délégation. Résultat les sept concurrents en question ont pris les quatre dernières places, les trois autres étant disqualifiés. La bérézina en d’autres mots.


L’exigence de la tenue, une spécificité bien française
Venons-en aux raisons. Le travail du grand fond, cultivé en parallèle de la discipline du monté, est bien l’une des composantes particulière du trot français. Le fait déjà que notre grande épreuve se dispute sur 2 700 mètres alors que les autres grandes joutes internationales ont lieu sur le mile ou le mile un quart (2 011 mètres, soit le créneau 2 000/2 100m) est déjà le premier indice d’une sélection qui fait la part belle à la tenue ou l’endurance. Le Prix de Paris étend encore les qualités de tenue en proposant un exercice sur plus de 4 000 mètres désormais après avoir été sur 3 200 mètres. Tout cela donne une épreuve qui peut se concevoir comme un bastion des qualités à la française, une citadelle des aptitudes portées haut par le trotteur français. Une citadelle quasiment imprenable pour les candidats étrangers.

Un palmarès étranger clairsemé
De fait, ils ne sont que six trotteurs étrangers au palmarès du Prix de Paris : Apex Hanover (1965), Timothy T (1974), Piper Cub (1990), Remington Crown (1999), Maharajah (2011) et Lionel (2016). C’est bien peu au regard des onze vainqueurs étrangers du Prix de France depuis 1990 (quatre sur la même période pour le Prix de Paris) et des dix du Prix d’Amérique. Le seul membre de cette liste de six membres à figurer au tableau d'honneur du Prix d'Amérique est Maharajah, auteur d'un doublé différé (Prix de Paris 2011 - Prix d'Amérique 2014) dont on n'a sans doute pas, en France, mesuré toute la portée historique.


La victoire de Maharajah dans le Prix de Paris 2011

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16 engagés sans Fakir du Lorault
Avant la confirmation des partants ce jeudi, c'est essentiellement Fakir du Lorault qui a quitté la liste active mercredi. Le trio le plus riche réunit Délia du Pommereux, Bahia Quesnot et Davidson du Pont. Flamme du Goutier est bien aussi sur les rangs avec Diable de Vauvert.


L’ambition de Moni Viking
Disqualifié dans le Prix d’Amérique, où il a été victime d’un ralentissement, Moni Viking a fait du Prix de Paris son grand objectif de l’hiver, un objectif désigné de longue date par son entourage. Le fils de Maharajah (dernier trotteur suédois au palmarès du Prix de Paris) est de nationalité norvégienne (comme Lionel, dernier lauréat étranger du Prix de Paris) et reste sur un succès dans le Prix de la Marne (Gr.3). Rencontré ce mardi à Grosbois, son entraîneur Pierre Vercruysse nous a déclaré : « Moni Viking est au top. Trois semaines entre les deux courses – entre sa dernière sortie et le Prix de Paris –, c'est très bien pour lui. On a eu le temps de le laisser récupérer et de préparer cette épreuve. Il a très bien travaillé en vue de la course de dimanche. Il va adorer le parcours, il est fait pour ça [la longue distance] car il est froid et plutôt pratique. Je lui serai associé ce dimanche. Il va être à 120 % mais on sait qu'il y a des clients de classe au départ de l'épreuve. Avant le coup, on a des ambitions pour les places mais, si on peut faire mieux, on ne va pas se priver. »

Moni Viking : un spécialiste du fond
Il est le tenant du titre du Harper Hanovers (Gr.2), l’épreuve de longue haleine, sur 3 140 mètres, disputée lors du week-end de l’Elitloppet à Solvalla, à la fin du mois de mai. Moni Viking a remporté la dernière édition en temps record (1’11’’9) effaçant la précédente référence de Sauveur en 1’12’’0.
L’enchaînement Harper Hanovers – Prix de Paris, tel que le tente Moni Viking, n’a jamais été réalisé en l’état. Par contre, une certaine Queen L est passée près de cet exploit. Lauréate du Harper Hanovers en 1992, elle a conclu trois fois sur le podium du Prix de Paris (3e en 1993, 2e en 1994 et 1995) sans réussir à s’y imposer. Évidemment, cette grande dame du trot suédois a laissé son nom au palmarès des Prix d’Amérique (1993) et de France (1995).

Le Harper Hanovers passe à 1 million de couronnes en 2021 à son vainqueur
Ce serait une erreur de croire que le fond n’a pas droit de cité en Scandinavie. Pour preuve, le Harper Hanovers voit sa dotation doublée en 2021 par rapport à 2020 (1 million de couronnes suédoises contre 500 000 au vainqueur, soit 99 000 € contre 49 500 €) avec le commentaire suivant du directeur des programmes de Solvalla Anders Malmrot : « Le Harper Hanovers est la course préférée de beaucoup de gens lors du week-end de l’Elitloppet et ils devraient apprécier de voir ainsi revaloriser la dotation de la course. »
Il s’agit bien d’une revalorisation sachant qu’en 2018 et 2019, l’allocation du gagnant était de 900 000 Sek.

Les données internationales sur le meeting 2020/2021
Voici les quelques données provisoires sur le meeting d’hiver de Vincennes concernant les trotteurs étrangers.
■ Périmètre général comparable au meeting précédent : 88 réunions et 728 courses
■ Victoires de chevaux étrangers : 30 (42 en 2019/2020) : -12
■ Gains : 2,1 M€ (2,6 M€ en 2019/2020) : -20 % (avec une baisse globale d’allocations de 8,8 %)
■ Partants : -30 % de chevaux partants entraînés à l’étranger au 31/12

Moni Viking va être à 120 % mais on sait qu'il y a des clients de classe au départ de l'épreuve.
Pierre Vercurysse


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