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Actualité - 26.02.2021

Davidson du Pont, un pari dans le Paris

Son cas n’est ni simple, ni compliqué à relater. Davidson du Pont a été l’un des acteurs principaux du meeting d’hiver de Vincennes. Avec une victoire (Prix de Belgique) et la place de prestige qui va bien (2e du Prix d’Amérique ZEturf), il a d’abord réussi son meeting d’hiver. Et, en même temps, il a quelque peu laissé ses supporters sur leur faim, notamment après son éviction trop rapide du Prix de France Speed Race sur faute.

Il a bien performé durant ce meeting d’hiver. Mais pourtant, il reste comme un goût d’inachevé. Annoncé comme le principal rival de Face Time Bourbon (Ready Cash), le seul capable de le regarder dans les yeux et, pourquoi pas, de le battre à la régulière, Davidson du Pont (Pacha du Pont) n’aura finalement pas complètement endossé son rôle. La faute à une montée en puissance trop longue. Il aura couru trois fois sans aucun enjeu avant d’être présenté pieds nus pour la première fois dans le Prix d’Amérique Qualif #5 – Prix de Bourgogne (Gr.2) où il s’est encore révélé à court de condition. Il lui a alors manqué 200 mètres. La correction a été apportée par Maître Bazire avec « une lame de plus en plus affûtée », selon l’expression du professionnel. Mais cela n’aura duré que deux courses : la Qualif #6 – Prix de Belgique, dans laquelle Davidson du Pont s’est montré souverain, et le Prix d’Amérique dans lequel il a enfin joué son rôle de contradicteur mais sans jamais vraiment inquiéter Face Time Bourbon. On avait d’ailleurs senti JMB déçu à chaud, reconnaissant le vainqueur intouchable. Et le soufflé s’est tout de suite dégonflé dans le Prix de France. Bref, l’œuvre de Davidson du Pont s’est réduite à deux opus cet hiver.

Les meetings d’hiver de Davidson du Pont

2020/2021
■ 7 courses – 1 victoire – 1 place – Gains : 308 300 €
■ Victoire : Prix de Belgique (Gr.2)
■ Place : 2e Prix d’Amérique (Gr.1) (et 4e Prix de Bourgogne, Gr.2)

2019/2020
■ 8 courses – 2 victoires – 2 places – Gains : 447 700 €
■ Victoires : Prix de France (Gr.1) et Prix de Bretagne (Gr.2)
■ Places : 2e Prix d’Amérique (Gr.1) et 3e Prix de Belgique

2018/2019
■ 7 courses – 1 victoire – 3 places – Gains : 222 800 €
■ Victoire : Prix de Bretagne (Gr.2)
■ Places : 2e Prix de Sélection (Gr.1), Ténor de Baune (Gr.2) et 3e Prix Marcel Laurent (Gr.2)

2017/2018
■ 6 courses – 4 victoires – 1 place – Gains : 273 150 €
■ Victoires : Prix de Sélection (Gr.1), Ovide Moulinet (Gr.2), de Croix (Gr.2), de Luynes
■ Place : 2e Prix de Verdun (Gr.3) (et 4e Prix de Dunkerque)


Une victoire et une deuxième place, cela suffit pour faire de Davidson du Pont le cinquième cheval le plus riche du meeting, avec 380 300 €, derrière Face Time Bourbon (680 500 €), Bahia Quesnot (430 150 €), Flamme du Goutier (426 750 €) et Délia du Pommereux (312 000 €).

Le meeting avec deux grandes performances
Cela aurait dû être le grand meeting de Davidson du Pont. Le champion a dorénavant 8 ans. Il a été ménagé dans sa jeunesse, au regard de profils purement classiques comme Face Time Bourbon, et a le type du trotteur français capable de progresser longtemps et tard à l’âge. C’est aussi le premier meeting pour lequel Jean-Michel Bazire était son pilote désigné et aux commandes lors de tous les grandes échéances. Cela n’était pas le cas lors des deux derniers exercices quand JMB devait aussi gérer la carrière de Bélina Josselyn (Love You) qu’il pilotait par exemple dans le Prix d’Amérique 2020, laissant Davidson du Pont à Franck Ouvrie.
Le niveau de performance de Davidson du Pont est sans doute similaire à l’an dernier dans le Prix d’Amérique, avec dans les deux cas la deuxième place derrière le même vainqueur Face Time Bourbon. Il l’a néanmoins moins mis sous pression cette année dans une édition en temps record et devient d’ailleurs le deuxième cheval d’un Prix d’Amérique à descendre sous les 1’11’’0 dans l’épreuve (1’10’’9 pour Davidson contre 1’10’’8 à Face Time). Mais à chaud, JMB avait jugé son cheval plutôt moins "bon" qu'en 2020.

La désillusion du France
Davidson du Pont a bien sûr perdu de sa superbe, c’est en ne renouvelant pas sa performance dans la Speed Race qui lui avait permis de faire tomber Face Time Bourbon l’an dernier. La prouesse a bien eu lieu mais est à créditer à une autre : Délia du Pommereux (Niky). Tendu avant la course, il est « tombé léger » dans la descente, prenant irrémédiablement le galop. Voilà bien le « drame » de l’hiver de Davidson : avoir laissé à une autre l’exploit que lui-même avait réussi l’an dernier.

Davidson du Pont : la synthèse à lui seul du meeting de Jean-Michel Bazire ?
Et si Davidson était une représentation du meeting réalisé par l’ensemble de l’effectif de Jean-Michel Bazire ? Le professionnel réalise une nouvelle fois un exercice impressionnant avec 73 victoires et plus de 2,83 M€ de gains cumulés. C’est incroyable. Mais cela reste un ton en dessous de son précédent meeting record (83 victoires et 3,73 M€).


Davidson du Pont accompagné de Délia du Pommereux. Comme un symbole.

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L'homme des records qui avait annoncé en début d’hiver vouloir et pouvoir encore améliorer sa propre référence, comme un nouveau défi, n’aura donc pas réussi. La faute à certains de ses représentants qui sont passés à côté de leurs objectifs alors que d’autres, au contraire, ont sur-performé. À noter aussi que Jean-Michel Bazire ne compte à ce stade aucune victoire de Groupe 1 durant ce meeting contre trois douze mois plus tôt (avec Bélina Josselyn, Havana d’Aurcy et Davidson du Pont). Davidson du Pont, dans ses différentes prestations du meeting, pourrait en quelque sorte être l’allégorie de l’ensemble de l’effectif Bazire.


Le début d’une nouvelle ère
Coutumier de sorties sans volonté de gagner, avec le seul objectif de monter en condition (5 cas de ce type en 2020), Davidson du Pont ne devrait plus se présenter de la sorte à l’avenir. C’est du moins la déclaration faîte par Jean-Michel Bazire, le 8 février dernier, lorsqu'il évoque sa nouvelle "politique" avec son champion : « Et maintenant, avec Davidson, on va tout courir pour gagner : on ne va plus se cacher, on ne va plus faire de courses de préparation, on va faire cela à la « Face Time », même si on ne va pas tout gagner comme lui. Sébastien (Guarato) a raison : les cracks doivent courir pour gagner. Maintenant, il [Davidson] a la moelle pour faire la saison de monte et courir en parallèle avec des ambitions. On va toujours courir pour prendre des chèques. »
Voilà qui pourrait annoncer de vraies rencontres à couteaux tirés dans les prochains mois. Une promesse de spectacle supplémentaire dans certaines grandes affiches.



Un rebond sans garantie mais avec l’envie d’en découdre
Le Prix de Paris requiert des qualités de gestion de l’effort qui pourraient poser problème à Davidson du Pont. Du moins le Davidson du Pont tendu et nerveux que l’on a vu dans la Speed Race. Lors de la conférence de presse, jeudi, Thierry Duvaldestin a défini comme qualités pour réussir dans le Paris : « Il faut des chevaux calmes, froids au départ. Des chevaux qui respirent bien. » Et Jean-Michel Bazire, dans les dernières nouvelles communiquées ce vendredi, sur Equidia, a commenté : « Tout s'est bien passé au travail pour Davidson dernièrement. Autant Bélina Josselyn avait le profil pour cette course, pour Davidson du Pont, ce n'est pas trop son truc, mais je sais qu'une fois qu'il est dans un dos, ça se passe très bien. Il faut que je me fasse ramener. C'est une course ouverte, avec 15 partants, ça nous fait un beau quinté. Il y a des grands chevaux qui sont là. Les puristes vont se régaler. Ses supporters pourront le suivre, car il ne va pas taper loin. » Il faut rappeler que l’an dernier, Davidson du Pont était monté en pression avant l’épreuve et avait rapidement pris le galop après plusieurs faux-départs.

Tapis sur une course
Et si toutes ces réserves s’effaçaient d’un coup en cas de succès de Davidson du Pont dans le Prix de Paris ? Il en est bien sûr capable. Cela lui permettrait de finaliser son meeting avec le titre de Groupe 1 qui lui manque ici et donc d’égaler de ce point de vue son meeting 2019/2020 (avec le Prix de France) et 2017/2018 (avec le Prix de Sélection). En cas de victoire toujours, le fils de Pacha du Pont réaliserait même son meilleur meeting sur tous les tableaux et notamment sur celui des gains avec presque 500 000 € sur le meeting contre 447 700 l’an dernier. Ce Prix de Paris est en quelque sorte une course où il fait tapis pour utiliser un terme de poker. Davidson du Pont, c'est le pari dans le Paris.

Davidson à l'entraînement à Grosbois en janvier, avant le Prix d'Amérique.

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