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Actualité - 01.03.2021

Migraine va retourner à Timoko cette année, sans doute pour la dernière fois car elle a 21 ans.
Christian Guy Vigier

Similitudes et dissemblances avec Dream With Me
Comme Dream With Me, Etonnant propose un profil d’éclectisme, mêlant attelé et monté. Le fils de Rangone s’est d’abord construit à l’attelé avant de se révéler au monté à 5 ans, de remporter les Prix de Cornulier à 6 et 7 ans en prélude à son Prix de Paris à l’attelé. Au total, il compte trois titres de Groupe 1 sous la selle (il faut ajouter le Prix des Centaures à ses « Cornulier ») et un à l’attelé. S’il s’imposera encore trois fois au monté après son Paris, ce dernier reste le dernier grand titre de l’alezan de la famille Roussel, élevé et initialement exploité par Jean-Pierre Dubois. À Etonnant de continuer à se bâtir un palmarès toujours plus riche en Groupes 1.

2021 : la dernière saison pour Migraine
Co éleveur et copropriétaire d’Etonnant, Christian Guy Vigier était à Vincennes dimanche pour assister au sacre de son représentant. L’homme du Gers, installé à Crastes, a vu ses premiers élèves apparaître sur les programmes de courses en 1998. Sociétaire et élu de la société des courses d'Auch pendant quarante ans, il compte 75 succès comme éleveur (source : letrot.com) et vit avec Migraine, dont il était aussi l’éleveur avec Mireille Baro toujours son associée sur Etonnant, sa plus grande histoire hippique. Il nous a confié, quelques minutes après le sacre d’Etonnant dimanche : « Quand vous faîtes de l’élevage avec une jument comme Migraine, on se sent beaucoup plus intelligent. Elle nous a fait Auch (Niky) et Douloureuse (Timoko) avant Etonnant. On avait fait un deal pour Timoko avec Richard [Westerink], ce qui nous a donné Douloureuse d’abord puis Etonnant. Migraine vient de mettre bas d’un mâle de Booster Winner. Elle va retourner à Timoko cette année, sans doute pour la dernière fois car elle a maintenant 21 ans. Aujourd’hui, cette victoire, c’est la cerise sur le gâteau pour un cheval complet qui va au monté et à l’attelé, capable de faire 1 600 ou 4 000 mètres. Avant la course, j’ai un ami qui m’a demandé de lui réserver une saillie du cheval. Il faut que je me dépêche de le faire car je pense que demain, il sera complet. »

Jorky et Eléazar, les must
Vainqueur du Prix de Paris 1981, Jorky possède l’un des plus beaux palmarès de son époque auquel il ne manque que le Prix d’Amérique. Il a régné sur l’Europe et le monde avec Idéal du Gazeau et Lutin d’Isigny comme autres ambassadeurs au très haut niveau. De l’Elitloppet suédois à la Challenge Cup américaine, du Prix de Paris aux quatre Critériums (tous sauf celui des Jeunes), Jorky a presque tout gagné. Il succède, comme fils de Kerjacques à un autre champion d’exception, également au palmarès du Prix de Paris, et dont la mère a aussi remporté Groupe 1. Son nom ? Eléazar. Au palmarès du Groupe 1 de longue haleine qui clôture le triptyque hivernal parisien, Eléazar est un fils de Quérida, une gagnante du Critérium des Jeunes. Eléazar compte les plus grandes épreuves européennes à son palmarès : Prix d’Amérique, Elitloppet, Prix de France (trois fois) et de Paris (deux fois).

Et le père dans tout cela ?
Avec Etonnant, on est bien dans la plus pure combinaison de Groupe 1 sur Groupe 1 qui donne Groupe 1. Ce n’est pas le cas de tous les précités. Dream With Me est par exemple issu de Tarass Boulba (Speedy Somolli), « simple » vainqueur devenu ensuite grand étalon et continuateur en France de sa grande lignée mâle américaine : Speedy Crown via Speedy Somolli.

Les contemporains : de Giant Cat à Che Jenilou
Autre grand performer du tournant du XXIe siècle, Giant Cat (Quito de Talonay) est au palmarès du Prix de France (Gr.1) en l’an 2000. Il imite en cela sa mère Pussy Cat (Firstly), lauréate de l’épreuve en 1990. Il compte comme autres Groupes 1 le Grand Prix de l’UET et le Grand Prix d’Oslo.


Migraine va retourner à Timoko cette année, sans doute pour la dernière fois car elle a 21 ans.
Christian Guy Vigier

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Les contemporains : de Giant Cat à Che Jenilou (suite)
À peu près à la même époque que Giant Cat, Touta (Képi Vert), qui avait remporté le Prix d’Essai (Gr.1) est devenue la génitrice au haras de Jain de Béval (Coktail Jet), titulaire du Critérium des 3 Ans (Gr.1). Plus près de nous, Pirogue Jénilou (Blue Eyes America), lauréate du Critérium des 4 Ans (Gr.1), a donné Che Jénilou (Goetmals Wood), vainqueur du Saint-Léger des Trotteurs (Gr.1).

Autres championnes devenues matrones (sous l'angle des Groupes 1 d'aujourd'hui) :
Ergoline (1889), exceptionnelle compétitrice (31 victoires consécutives, sous la selle), mère de Bémécourt (Saint-Léger des Trotteurs, Derby de Rouen).
Uranie (1920), trois Prix d’Amérique, notamment, mère d’Ogaden (Prix de Paris)
Sa Bourbonnaise (1940), héroïne du Critérium des 4 Ans, du « Président », du Critérium des 5 Ans, du « Normandie », de deux Prix de Sélection et du Prix des Centaures, mère de Jalna IV (Prix Capucine, aujourd’hui Prix Albert Viel) ou encore d’Hermès D (Critérium des 3 Ans, cependant rétrogradé à la deuxième place).
Cancannière (1946), lauréate, entre autres, du Prix d’Amérique, de deux Prix de Paris, du Grand Prix des Nations et du Grand Prix de la Foire, mère de Nautilus G (Critérium des 4 Ans, Gran Premio Europa).
Idumée (1952), gagnante du Prix des Elites et mère de Gamélia (« Cornulier », Critérium des 3 Ans, Critérium Continental).

À l’étranger : le modèle absolu avec Moni Maker
L’américaine Moni Maker est le plus bel exemple de l’excellence trotteuse américaine. Elle possède l’un des plus beaux palmarès de l’histoire (Hambletonian Oaks, Prix d’Amérique, Elitloppet, Nat Ray Trot, Grand Prix de la Loterie, GP des Nations, Prix de France, Critérium de Vitesse, etc.) était non seulement issue de Speedy Crown mais aussi d’une championne, Nan’s Catch (1985-Breeders’ Crown, Hambletonian Oaks, Coaching Club Oaks, World Trotting Derby Filly, Kentucky Futurity Filly).


En plat : un schéma classique

Le circuit de plat met pratiquement tous les ans à l’honneur des vainqueurs de Groupe 1 dont la mère est elle-même lauréate au même niveau. Plusieurs pistes doivent être avancées pour expliquer ce constat. D’une part, la sélection du pur sang anglais a débuté un siècle et demi avant celle des trotteurs, à la fin du XVIIe siècle pour le premier et le milieu du XIXe pour le second. D’autre part, le programme réservé aux pouliches et juments est considérable. Rien qu’en France, on compte neuf Groupes 1 pour les seules femelles. Même constat en Grande-Bretagne et en Irlande. Du coup, les poulinières titrées au niveau Groupe 1 sont plus nombreuses qu’au trot. Enfin, la concentration de l’ultra haut niveau, avec des éleveurs internationaux dotés d’énormes moyens, est installée depuis le début du XXe siècle. En plat, l’anomalie pour un champion est plutôt de ne pas être issu de géniteurs de haut niveau, vainqueurs a minima au niveau Groupe. En voici quelques exemples :
Dahlia (11 Groupes 1 d’aujourd’hui), mère de quatre vainqueurs de Groupe 1,
Urban Sea (Prix de l’Arc de Triomphe), mère quatre vainqueurs de Groupe 1 dont Galileo, et Sea The Stars, étalons majeurs mondiaux,
Rafha (Prix de Diane), génitrice d’Invincible Spirit, lauréat sur le sprint au niveau Groupe 1 et étalon de tête,
Banks Hill (3 Groupes 1 sur le mile), mère de Romantica, lauréate de Groupe 1,
Zarkava (invaincue et gagnante du Diane et de l’Arc de Triomphe), mère de Zarak, vainqueur de Groupe 1,
Zomaradah (1 Groupe 1), mère de Dubawi (3 Groupes 1), étalon de tête.


Urban Sea, mère de quatre vainqueurs de Gr.1

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