... Studio Delaroque et Scoopdyga
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Actualité - 02.03.2021

Hunter Valley propose deux pré-syndications inédites

Matthieu Millet, acheteur du Haras de la Perrière à Jean-Etienne Dubois et fondateur de l’écurie Hunter Valley, entend bien innover dans le monde du trot. La preuve. Le propriétaire/investisseur ayant défrayé la chronique des ventes de yearlings en 2018, en achetant à Deauville 400 000 euros Hunter Valley (Charly du Noyer et Reehti Rah Jet, la mère de Bold Eagle) récente lauréate de Groupe 3 mais encore Here I Am pour 300 000 euros (2 victoires à Alençon et Vire à ce jour) lance une opération totalement inédite, en ce début de printemps.

L’éleveur/propriétaire propose en effet en pré-syndication la possibilité de s’associer sur deux mâles récemment nés au haras. Le premier, Light My Fire, n’est autre que le propre frère du crack Bold Eagle (5 031 287 euros) mais aussi de Cash And Go (347 608 euros). Le second, Let It Be, est un fils de Charly du Noyer et de Busy Bee Jet (Quaker Jet), cette dernière étant issue de l’illustre poulinière Encombevineuse, à l’origine des classiques Kinder Jet, Quaro et Avila.
Au-delà de l’attraction de trouver de tels pedigrees sur le marché, la forme du montage est totalement inédite puisque les porteurs de parts seront à la fois associés sur les gains obtenus lors de leur carrière de courses (dans la proportion de 0,5%) et disposeront d’un droit d’une saillie annuelle si le cheval devient étalon, auquel il faut ajouter un intéressement de 0,5% sur le produit des semences vendues à l’export.
La part de Light My Fire, le propre frère de Bold Eagle, a été fixée à 6 000 euros HT et celle de Let It Be à 2 500 euros HT. Dans ce tarif, sont inclus tous les frais allant de l’élevage, à la carrière de courses, et concernant l’exploitation au haras, en cas de mise à la reproduction. Pour les deux chevaux, 49 parts sont à vendre, l’écurie Hunter Valley restant l’associé dirigeant avec 51 parts. Dans la somme fixée, tous les frais ont été pris en considération et il n’y aura pas d’autres appels de fonds demandés.

Matthieu Millet explique le cheminement l’ayant amené à monter une telle opération, appelée -si elle est un succès- à se renouveler à l’avenir.

INTERVIEW

24Heures – Quel est votre objectif en lançant un tel concept, à court et moyen terme ?

Matthieu Millet. Etre novateur, en proposant une nouvelle manière de s’associer, de partager, et de rêver autour de chevaux très bien nés, susceptibles de devenir des éléments de premier plan sur la piste, puis au haras.
Pour vraiment afficher notre ambition, j’ai donc tenu à ce que les deux premiers poulains proposés correspondent à ce que nous avons fait naître de mieux sur le haras en ce début d’année 2021. Objectivement, en termes de modèle et de génétique, Light My Fire et Let It Be sont deux poulains de tout premier plan, qui en sont à leurs premiers pas et font rêver toute personne s’intéressant de près ou de loin, à l’activité du trot. Mon ambition est en effet de mettre à disposition de nos futurs partenaires des mâles à fort potentiel sportif et génétique et ce, dès leur naissance. Que ce soit pour l’écurie Hunter Valley que pour ceux qui vont nous rejoindre, la prise de risques sera identique et l’aventure commune à toutes les parties, tout au long de la durée de vie des chevaux proposés.
Le montage est également innovant dans la mesure il y aura une prise de participation sur les gains de courses, soit un premier retour sur investissement espéré dès la carrière de courses et non seulement sur l’unique exploitation au haras, sous la forme d’une saillie annuelle. Le montage ainsi constitué permet d’envisager d’acquérir une part d’étalon à un prix bien moins élevé que si elle était mise sur le marché au moment de la syndication.
Cette première opération va nous servir de test grandeur nature et si elle est un succès, nous développerons le concept sur un plus grand nombre de poulains et pourquoi pas avec la possibilité d’y associer un plus grand nombre d’ayant-droits.
Le marché nous dira si ce concept différenciant basé sur l’idée
« vous investissez à nos côtés dans de la génétique de haut de gamme, vous êtes partenaire de l’écurie Hunter Valley du début jusqu’à la fin de la chaîne, vous vivez la passion des courses et de l’élevage » a du sens. Ce test à petite échelle, effectué sur deux poulains de haut de gamme, va être riche d’enseignements. Il va, je l’espère, ouvrir une voie nouvelle, fédérer, créer de l’engouement et dès lors, de la richesse. Les courses ne peuvent se passer de propriétaires, et pour qu’ils soient plus nombreux, les associations multiples représentent une vraie opportunité. Dans notre modèle, nous voulons permettre à un plus grand nombre de personnes d’accéder à de la génétique haut de gamme sur la base d’un ticket moyen au prix accessible.


Mon ambition est en effet de mettre à disposition de nos futurs partenaires des mâles à fort potentiel sportif et génétique
Matthieu Millet

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Comment avez-vous établi les prix de 6 000 et 2 500 euros ?
Nous sommes arrivés à ces prix en faisant l’estimation, que l’on espère la plus juste, de tous les coûts/frais d’élevage et d’entraînement des deux poulains de maintenant à la fin de leur carrière, y compris d’étalon. Il y a des paramètres que l’on peut fixer de manière assez rationnelle, et d’autres qui le sont nettement moins, puisqu’ils dépendront de la carrière sportive de Light My Fire et Let It Be. Notre espoir est évidemment qu’ils deviennent un jour reproducteurs à succès au haras de la Perrière ! L’économie et la viabilité d’un haras reposent sur sa capacité à produire des étalons et à façonner de bons chevaux d’une année sur l’autre. Toute notre stratégie est basée sur un élevage le plus qualitatif possible. Nous avons fait évoluer nos installations dans ce sens, y compris nos pistes d’entraînement afin d’avoir les meilleurs outils de travail qui soient.

L’écurie Hunter Valley est-elle appelée à vendre régulièrement ?
Oui. Notre objectif est de vendre des chevaux de qualité, preuves à l’appui dans la mesure du possible, c’est-à-dire du « clés en mains ». Les bons éléments courant actuellement sous notre casaque sont donc, par principe, sur le marché si l’on nous en propose le juste prix, à une exception près : Hunter Valley ne sera jamais à vendre ! Une écurie se crée sa réputation, au fil des années, sur la satisfaction des acheteurs dans leurs investissements. Nous voulons être le moins déceptifs possible, même si l’on travaille sur du vivant. J’ai consenti tous ces investissements dans le monde du trot pour en faire mon nouveau métier et réussir. Toute l’équipe du haras et de l’entraînement travaille en ce sens et compte bien créer des émules. Light My Fire et Let It Be constituent les premières pierres de l’édifice.

Les bases de ce premier deal
Dans les semaines à venir, la pré-syndication des deux foals sera présentée au grand public, avec la mise en place d’un groupe WhatsApp dédié. Un site internet de l’écurie Hunter Valley est parallèlement en cours d’achèvement.
Sur les 49 possibilités offertes de s’associer sur chacun des deux poulains, il n’y a pas de règles fixes en termes de nombre de parts. L’idée est tout de même de faire adhérer le plus grand nombre de participants au projet. En clair, si un investisseur souhaite prendre à lui seul quinze ou vingt parts, il n’est pas certain d’être « servi » intégralement. Matthieu Millet a confié au courtier Victor Langlais la mise en place opérationnelle. Une date de clôture du montage n’a pas été fixée, pour l’instant.


L’écurie Hunter Valley en chiffres
Environ 45 poulinières, dont 40 naissances attendues en 2021. Les bases de l’élevage reposent essentiellement sur les souches maternelles de Bold Eagle, Ma Crown, Bahama, Encombevineuse et Kaline Atout. De nombreuses options ont été posées sur des produits des étalons maison que sont Drôle de Jet et Express Jet. 55 « K » sont à l’effectif, ainsi que 25
« J » et une dizaine de « I » entraînés sur place, sachant que la première production « Hunter Valley » est née en 2019 et correspond à la génération des « J ».
L’équipe compte aujourd’hui une bonne vingtaine de salariés, dont une partie travaillait déjà pour Jean-Etienne Dubois.
L’entraînement est placé sous la responsabilité du professionnel d’origine suédoise, Tomas Malmqvist.
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Light My Fire et Let It Be photographiés il y a quelques jours dans les prés normands enneigés.

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