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Hastronaute, l'une des meilleures affaires.
Actualité - 21.03.2021

L'argus des chevaux réclamés en 2020 et durant l'hiver

Plus de quatre cents transactions de chevaux achetés ou défendus dans les réclamers ont été répertoriées par LeTROT sur l’ensemble de l’année 2020. Un chiffre à mettre en perspective avec les deux mois d’interruption des courses et une période de huis-clos sur les hippodromes qui a longtemps interdit l’accès physique aux propriétaires et donc aux potentiels acheteurs. Voici l'Argus des réclamers 2020.

Commençons par un cas à part et faisant l'actualité. Le 15 juillet 2020, alors que les hippodromes sont de nouveau accessibles au public depuis quelques jours, le programme de la réunion d’Enghien comporte deux courses à réclamer. Ce jour-là, Crusoé d’Anama est proposé, comme tous les autres partants du Prix des Bouches-du-Rhône, au taux unique de 14 000 €. A l’issue de la course dont il termine à la troisième place, seul le vainqueur, Cooper de Guez, change de mains pour un bulletin de 16 506 €. Un mois jour pour jour plus tard, le même Crusoé d’Anama court pour la première fois sous les couleurs de Mario Xuereb, un propriétaire maltais qui l’a acheté à l’amiable, et sous l’entraînement de Jean-Michel Bazire. Sur le gazon de l’hippodrome de Vibraye, Crusoé d’Anama s’impose. Depuis, il a couru dix-huit fois, a gagné à cinq autres reprises dont la dernière mercredi à Laval dans le Grand Prix du Conseil Départemental de la Mayenne et a pris plus de 200 000 €. Il aurait donc pu tout à fait être la meilleure acquisition à réclamer de l’année 2020 en termes de gains acquis depuis.
Ce « titre » revient finalement à Eden Gédé, acheté en début d’année dernière à Vincennes par Franck Leblanc avec un bulletin d’un montant de 26 600 € pour un taux minimum de 22 000 €. Depuis, il a gagné plus de 87 300 €.
Il est suivi de très près par Hastronaute, l’une des révélations du tout récent meeting d’hiver, qui affiche plus 83 650 € de gains depuis son acquisition pour 12 111 € à Beaumont-de-Lomagne le 29 juin. Ce jour-là, plusieurs bulletins avaient été déposés mais c’est Yannick Henry qui a eu le dernier mot. « Quand je l’ai vu passer devant mes boxes ce jour-là, j’ai eu un coup de cœur. Il marchait comme un bon cheval, se souvient-il très bien. Il n’avait pas le modèle d’un cheval de réclamer qui, souvent à cet âge, c’est-à-dire à 3 ans, sont des petits chevaux, sans trop de modèle. La course n’a fait que confirmer mon impression. Il avait fait un tour et demi de la piste de Beaumont sans baisser de pied. » Proposé à un taux de 10 000 €, Yannick Henry ne se faisait pas de souci sur la suite. « Il était facile à rentabiliser avec les gains qui étaient les siens, même si c’est toujours facile de le dire après. Mais je ne pensais pas acheter la perle rare », reconnaît-il.


Répartition du nombre de chevaux par tranches de gains :`
80 000 € et plus : 2
Entre 50 000 € et 79 000 € : 4
Entre 40 000 € et 49 999 € : 2
Entre 30 000 € et 39 999 € : 4
Entre 20 000 € et 29 999 € : 18
Entre 10 000 € et 19 999 € : 79
Entre 5 000 € et 9 999 € : 59
Entre 1000 € et 4 999 € : 93
Entre 1 € et 999 € : 56


Depuis longtemps, le professionnel de Castelsarrasin est un grand habitué des acquisitions à réclamer et a d’ailleurs été l’un des investisseurs les plus actifs l’an dernier, avec une dizaine d’achats. « J’ai toujours bien aimé ça, confie-t-il. J’ai fait de bonnes affaires avec des chevaux comme Alto du Loir et Pacifique de Nacre notamment. Aujourd’hui, j’ai un peu changé ma façon de faire, en faisant plus de poulains, mais je regarde toujours les réclamers. Mon dernier regret d’ailleurs se nomme Extra Jet pour lequel je n’ai pas mis assez en début d’année à Vincennes sans avoir été radin pour autant. » L’homme sait pourtant mettre le prix comme avec Dream en septembre pour lequel il a mis un bulletin à plus de 7 000 € du taux de réclamation (16 000 €). « Je le voulais vraiment ! en sourit Yannick Henry. Il n’a pas eu un très bon programme dans la foulée mais c’est un vrai droitier et on va le rentabiliser vite. »

Malgré la crise sanitaire et les contraintes qui en ont découlé, notamment pour les propriétaires qui, pendant de longs mois, n’avaient plus accès aux hippodromes et n’étaient donc plus en mesure de déposer des bulletins de réclamation, le marché des réclamers n’a pas été trop affecté. Le niveau de « transactions » est satisfaisant dans l’ensemble. Observateur attentif de ce marché, Philippe Barbier, via notamment l’Écurie Pole Position qu’il anime, partage ce sentiment : « Alors que l’on pouvait raisonnablement craindre que ce marché soit impacté, il est resté très actif tout au long de ces derniers mois, ce qui est évidemment positif pour tout le monde. Pourtant, c’est compliqué d’acheter à réclamer quand vous n’avez pas l’autorisation d’être sur l’hippodrome ».

Il était facile à rentabiliser avec les gains qui étaient les siens. Mais je ne pensais pas acheter la perle rare.
Yannick Henry

(© APRH)
Et de raconter une anecdote qui concerne l’achat en ce début d’année 2021 à Vincennes de Hudson Védaquais pour un montant de 35 777 €, un niveau rare dans les réclamers au trot : « N’ayant pas de partant ce jour-là, je ne pouvais pas être présent. J’ai donc demandé à Romain Jajolet, qui avait lui un partant, de bien vouloir remplir un bulletin pour l’Écurie Pole Position et le mettre dans l’urne. Pour que cela ne lui prenne pas trop de temps, je lui avais envoyé comme exemple la photo d’un bulletin que j’avais imprimé et rempli. Sans cette connaissance, c’était quasiment impossible de faire cette réclamation. Il a fallu aussi organiser le transport du cheval et c’est encore Romain Jajolet qui l’a assuré pour nous ».
Il est fort probable qu’en cours d’année 2020, les conditions du huis-clos sur les hippodromes ont empêché ou tout au moins freiné des acquisitions mais Philippe Barbier rappelle les forces et avantages de ce type d’achat : « Quand vous acheté à réclamer, vous achetez un cheval avec lequel vous êtes assuré d’aller aux courses. Cela reste donc le meilleur moyen pour arriver à cela. C’est compliqué de faire plus sûr que ça. Bien sûr, il faut essayer de modérer les risques mais il y en aura toujours. Si vous voulez zéro risque, vous restez dans votre canapé sans bouger à regarder Equidia. On constate par ailleurs qu’il y a beaucoup d’achats à l’amiable, plus que d’habitude selon moi au cours des six derniers mois ».

Alors que l’on pouvait raisonnablement craindre que ce marché soit impacté, il est resté très actif.
Philippe Barbier


Meeting d’hiver de Vincennes 2020-2021 : 55 chevaux réclamés
C’est un chiffre parmi d’autres à l’heure du bilan du meeting d’hiver 2020-2021 mais il n’est pas passé inaperçu. Du 28 octobre au 6 mars, 29 courses à réclamer figuraient au programme des 94 réunions, soit à peine plus de 1 % de l’ensemble des courses. Ces épreuves ont enregistré un total de 55 transactions, alors qu’un an plus tôt, le nombre de chevaux achetés au cours du meeting d’hiver avait été de 25, soit un chiffre multiplié par plus de deux. Lors du bilan du meeting, Guillaume Maupas, le directeur technique de LeTROT, a fait le lien avec la décision qui avait été prise par la Commission des Programmes et du Code en amont du meeting. Celle-ci avait en effet acté la baisse des taux de réclamation, tant et si bien qu’il n’y a pas eu un taux supérieur à 20 000 € tout au long de l’hiver. Il s’agissait d’une démarche pour encourager et développer ce pan du marché du trotteur afin de répondre à l’offre et à la demande, toujours dans l’optique de développer le secteur de la vente, l’une des priorités de la présidence de Jean-Pierre Barjon. Une démarche qui répondait aussi à une demande de nombreux acteurs de ce marché qui fustigeaient des taux trop élevés qui ne correspondaient pas à la réelle valeur des chevaux présentés dans ces épreuves à réclamer.
Les premiers effets se sont donc fait ressentir en multipliant le nombre de transactions. « C’est indéniablement positif pour l’ensemble du marché autour des trotteurs, mais je pense personnellement que cela n’attire pas la qualité, estime cependant Philippe Barbier. Ce que je veux dire c’est que la qualité d’ensemble des réclamers à Vincennes n’est plus celle que l’on a connue voilà quelques années. Les acheteurs se sont portés acquéreurs surtout parce que les prix ont baissé. Mais encore une fois c'est bon pour l'activité globale, surtout en cette période de crise sanitaire. Je pense par ailleurs qu'il devrait y avoir plus de réunions avec des courses à réclamer. Au galop, les réunions en région parisienne comportent presque toutes au moins un réclamer. On pourrait très bien imaginer des réclamers au trot avec des variations de taux qui ne soient pas seulement en fonction des gains. Je crois qu'il faut développer ce marché, ce qui permettrait aussi d'ailleurs à LeTROT de gagner de l'argent. »


Un bulletin à près de 36 000 €
Le 1er février à l'issue du Prix de Corlay, il y avait beaucoup d'activité autour de la boîte destinée à recevoir les bulletins. Au final, cinq des neuf partants ont soit été achetés, soit été défendus par leurs propriétaires. Le semi-classique Hudson Védaquais suscitait évidemment beaucoup de convoitise. C'est finalement l’Écurie Pole Position qui a eu le dernier mot avec un bulletin de 35 777 €, un montant rare au trot. « Avec ce type de cheval, que l'on trouve très rarement sur le marché des réclamers, le risque est très, très faible, juge Philippe Barbier. Dès sa deuxième course pour nous, il a pris 14 000 € d'allocations. C'est un cheval qui court des épreuves très bien dotées, les semi-classiques au monté, dans lesquelles il y a qui plus est assez peu de partants. En plus, il est déjà agréé pour être étalon avec 100 cartes. Vous voyez donc que c'est une belle affaire. »

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