Gazoline du Seux ou l'art de viser juste sans ses fers

Elle va encore progresser car elle dispose de la marge à ce niveau.
Cyril Travert

Malgré un numéro 12 difficile à gérer derrière l'autostart, qui l'a contrainte à voyager la majeure partie de l'épreuve le nez au vent, Gazoline du Seux a réussi le tour de force de s'imposer dans le Prix d'Epron.

La course était un objectif déclaré dans le camp de Gazoline du Seux (Opium) tout en reconnaissant la difficulté de la tâche qui s'annonçait. C'est ainsi que Cyril Travert reconnaît, une fois la victoire en poche : « C'est une course pour laquelle j'avais préparé ma jument et elle a parfaitement rempli son rôle. C'est quand même une belle surprise car ce n'était pas gagné d'avance. Elle va encore progresser car elle dispose de la marge à ce niveau. »
L'entraîneur vise juste avec sa représentante. Elle s'était déjà imposée en novembre à Vincennes en étant déferrée des quatre pieds. Bis repetita ici avec le même pilote, Matthieu Abrivard, réservé de longue date, et qui a pu un moment douter : « Sans ses fers, c'est extra. Je ne pensais pas gagner au début de la ligne droite mais, au final, ce sont les autres qui m'ont poussé. » Hormis un premier essai manqué dans ses chaussures en août dernier à Cabourg, Gazoline du Seux s'est imposée lors de ses deux autres tentatives pieds nus. Elle en profite ici pour pulvériser son record personnel, passant de 1'14''1 (sur les 2 850 mètres de la petite piste de Vincennes) à 1'12''5 ce lundi sur le profil évidemment plus rapide des 2 200 mètres caennais.
Alors qu'elle restait sur deux victoires, Gaïa de l'Iton (Love You) a dû cette fois se contenter du premier accessit. Mais sa fin de course a été tranchante et eu l'écho d'une victoire dans les paroles de Tristan de Genouillac, contraint de rester sur le bord de piste faute à un test négatif à la Covid à la date dépassée (il a été remplacé au pied lever par Christopher Corbineau) : « Je suis super content. Elle a tracé une superbe ligne droite. Comme elle est brave et maniable, elle peut aussi bien courir sur le sable que sur l'herbe. On la verra donc souvent ce printemps et durant l'été en province. »

D'où vient-elle ?

Elle appartient à la fratrie créée par Indiscrète (Jet du Vivier), non qualifiée, qui revendique huit qualifiés dont cinq vainqueurs. Le plus argenté de la famille est à ce jour Rial Turgot (81 380 €) mais Gazoline du Seux prend désormais place avec ses 42 790 € de gains au début de son année de 5 ans. La grand-mère Quipsa (2 victoires) a essentiellement donné Fil d'Acier (110 960 €).