Dès le milieu des années 1980, Emmanuel Leclerc s’est spécialisé dans la préparation des yearlings pour les ventes. Précurseur, il a fait école et ouvert la voie. Trois décennies plus tard, il demeure sur le devant de la scène, emmenant une quarantaine de yearlings à Deauville cette semaine.
La structure
Emmanuel Leclerc est basé dans l’Orne, à Exmes, tout près du Haras du Pin. Il exploite cent quarante hectares de prairies, sur lesquels paissent une soixantaine de poulinières et leurs produits. Il élève essentiellement des trotteurs, mais aussi quelques pur-sang d’obstacle.
Les succès aux ventes
« Je présente des yearlings aux ventes de sélection depuis trente-cinq ans. J’en ai donc vu passer un certain nombre ! Mon prix le plus important a été réalisé par Gente di Roma, à 240 000 €, en 2017 ; le poulain a gagné plusieurs courses, mais force est de reconnaître qu’il ne s’agit pas d’un compétiteur de premier plan. Heureusement, plusieurs autres des yearlings que j’ai vendus le plus cher ont parfaitement répondu aux attentes, à l’image de Rombaldi, adjugé 160 000 €, devenu un champion monté, The Best Madrik, acheté 145 000 €, double gagnant de Critérium et placé du Prix d’Amérique, ou encore l’actuel Heaven’s Pride, pour lequel le marteau est tombé à 120 000 €. Dans des tranches de prix moins élevés, il y a eu également Dollar Macker, vendu 50 000 €, qui a remporté deux Groupes I, et, plus lointainement, le vainqueur du Prix d’Amérique, Oyonnax. Je me souviens aussi avoir présenté Dahir de Prélong, qui avait été retiré. Quant à Charly du Noyer, il devait venir aux ventes, mais s’étant blessé à la veille de celles-ci, il avait dû s’abstenir et avait fait l’objet, plus tard, d’une négociation amiable. »
Les présents espoirs
« Je préfère ne pas trop me prononcer. J’ai un lot homogène de poulains et de pouliches qui ont évolué particulièrement favorablement depuis le début de leur préparation. Parmi eux, il y a de très beaux « papiers », comme celui de Joie des Molles, une fille de Ready Cash qui a la même grand-mère que Quaker Jet, celle-ci étant, en outre, la sœur de Coktail Jet (numéro 100). Le verdict sera celui des enchères, comme toujours. Vous savez, si l’on vend des chevaux, c’est pour faire des chevaux de course, non des chevaux de ventes. Le résultat qui importe le plus, c’est celui de la piste, davantage que celui du ring. »
La méthode de préparation et de travail
« La préparation commence deux mois avant les ventes, vers le 1er juillet. On manipule d’abord beaucoup les chevaux, on les met en confiance, spécialement les nouveaux arrivants. On les brosse, on les panse. Et on les travaille, bien sûr, mais gentiment, au marcheur, au tapis roulant, au rond de longe couvert et au rond d’Havrincourt (N.D.L.R. : rond ovale spécifique, aux dimensions bien établies et adaptées, pour faire tourner ou sauter un cheval en liberté). Tous les jours, on fait quelque chose, mais sans trop. On prépare des chevaux pour les ventes, afin qu’ils soient prêts à être débourrés ; on ne les prépare pas à courir. Parallèlement, ils vont au paddock quotidiennement et isolément, trois lots pendant la journée et un lot la nuit. »
Le contexte
« C’est une année particulière, évidemment. J’ai tendance à être positif et à rester relativement confiant. D’autres le sont moins que moi. Il faut voir… »
C’est dit !
« Je tiens à remercier les gens d’Arqana Trot d’avoir créé la Yearling Cup. C’est une brillante initiative, qui fait bouger les lignes, qui sort des sentiers battus. On a besoin de ce genre de nouveauté. Ne serait-ce que symboliquement, je suis très heureux d’avoir gagné la première édition, samedi, avec Heaven’s Pride, un élève de mon client, M. Garandeau. C’était l’un de nos cinq partants dans la course. Et j’avais aussi deux candidats au Critérium des 5 Ans, qui n’ont pu que figurer, mais c’était déjà bien de participer. Ce fut une belle journée ! »
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