L’actualité de l’ex-championne Fan Idole 1’09 est double. Sur le plan de l’élevage, d’abord, elle a donné en Espéranza Idole l’un des bons vainqueurs de la réunion de samedi dernier, à Vincennes, elle dont tous les produits sont gagnants, à commencer par cette fille de Quido du Goutier dont on ne connaît pas vraiment les limites et qui est en pleine ascension. Et puis le Prix de l’Atlantique, au programme de ce samedi, à Enghien, c’était un peu la course de Fan Idole. En quatre participations, la protégée de Richard-William Denéchère l’a emporté à deux reprises, en 2000 et en 2002, et s’est classée deuxième, en 2001.
À ces deux titres, Fan Idole (Le Ham) mérite donc notre présente attention, comme, par extension, une dizaine d’autres de ses pairs, à l’exemple de Roxane Griff 1’10 (Ténor de Baune), autre phénomène sur les pistes, qui pointa, de surcroît, à la deuxième place d’une édition du Prix de l’Atlantique et dont la fille, Ixana Griff, a débuté victorieusement, lundi, à Cholet. Autrement dit, 24 H Au Trot est sur les traces de championnes devenues matrones. Cela étant, Fan Idole n’est pas (encore), à proprement parler, une matrone. Il n’empêche que ses six produits ont vaincu et amassé, au total, à ce jour, plus de 600.000 euros, soit une moyenne de 100.000 euros par cheval, ce qui n’est pas si mal. Ils sont emmenés par cette Espéranza Idole 1’12m. que nous évoquions en préambule et qui compte douze succès à son actif, paraissant meilleure que jamais, à 7 ans, et rappelant, en cela, que les plus belles années de sa mère commencèrent à cet âge. Dès lors, il ne nous étonnerait pas que la pensionnaire de Noël Langlois en ait encore « sous le pied ». Roxane Griff a un profil similaire à Fan Idole, en ce qu’elle a fourni ses performances les plus probantes à un âge où beaucoup de juments ont déjà regagné le haras. En retour, si le palmarès s’étoffe, le potentiel de reproductrice peut s’en trouver amoindri, ne serait-ce que mathématiquement, une poulinière mise tardivement à l’élevage ayant, par définition, moins de produits qu’une homologue y étant arrivée quelques années plus tôt.
Ainsi Roxane Griff, inséminée pour la première fois à l’âge de 11 ans –comme Fan Idole–, ne peut compter, pour l’heure, que sur deux produits en âge de courir, à savoir Hermès Griff 1’14, un « Ready Cash », et Ixana Griff 1’16, une « Love You ». Les choses s’annoncent bien, cependant, car tous les deux sont vainqueurs et, si le premier a, semble-t-il, montré ses limites, tous les espoirs sont encore permis pour la seconde.
De toute façon, au haras, avec les championnes des hippodromes, c’est souvent tout ou rien : soit la reconversion se fait en douceur et favorablement, soit l’échec est radical, ne serait-ce, parfois, que par manque de chance, voire acharnement du sort.
L’exceptionnelle Une de Mai fut de ces grandes malchanceuses, n’ayant qu’un seul produit, avant d’avorter de jumeaux et de mourir prématurément. Plus lointainement, Amazone B, deux fois lauréate du Prix d’Amérique dans les années 1930, fut, pareillement, une poulinière malheureuse et ne traça pas. Idem de la formidable Ozo, autre double gagnante de notre grande course, trois décennies plus tard, qui fut victime d’une tumeur à l’utérus, à peine entrée au haras. Ou encore de Vourasie, la sœur d’Ourasi, moins douée que lui, certes, mais tout de même fort talentueuse, et qui ne put avoir qu’un produit. Des championnes –pour certaines d’entre elles, le mot peut même paraître faible– sans lendemain, en quelque sorte, sinon des lendemains qui pleurent.
Lendemains qui chantent, en revanche, pour une Ergoline (Echo), phénoménale jument montée de la fin du dix-neuvième siècle, qui réussit l’exploit de signer trente et une victoires consécutives, entre le printemps 1893 et l’automne 1895, avant de mettre bas, avec le concours du chef de race Fuschia, un champion en Bémécourt, à son tour étalon de première grandeur, tête de liste des pères de vainqueurs tout au long des années 1910, seulement détrôné par son fils, Intermède, père d’une certaine Uranie. Lendemains qui chantent, également, pour cette dernière, triple lauréate du Prix d’Amérique, mère des propres frères, par l’américain The Great McKinney, Kairos et Ogaden, à la destinée brillante non seulement en compétition, mais à la reproduction. Lendemains qui chantent, aussi, pour l’éclectique Sa Bourbonnaise (Karoly II), à l’honneur dans les plus convoités classiques du programme, attelée et montée, à 4 et 5 ans, avant de se muer en une poulinière d’exception, à laquelle on doit quatre classiques, soit Hermès D, étalon fameux, Infante II, qui donnera Sabi Pas –le père de Fakir du Vivier–, Le Postillon et Jalna IV, d’où Roquépine, sur laquelle nous reviendrons. Lendemains qui chantent, encore, pour Cancannière (Kankan II), la championne de Jonel Chyriacos, gagnante du Prix d’Amérique, à l’aube des années 1950, de deux Prix de Paris et du Grand Prix des Nations, en Italie, puis mère de Nautilus G (Critérium des 4 Ans, Gran Premio Europa) et de Quirinus III (troisième du Critérium des 5 Ans). Lendemains qui chantent, toujours, pour Gélinotte (Kairos), la plus grande jument trotteuse de l’après-guerre, aux deux Prix d’Amérique, aux deux Prix de France et aux deux Prix de Paris, un coup de trois signé deux hivers de suite, et à l’incomparable palmarès international, en prélude à une remarquable carrière de génitrice, trio classique à la clef, constitué de Quiscale, Ura, futur dauphin de Chambon P au palmarès des étalons, et Bartavelle.
Au haras, avec les championnes des hippodromes, c’est souvent tout ou rien…
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