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Actualité - 06.05.2021

Délia du Pommereux et Gelati Cut dans un match franco-scandinave

Inauguré il y a un peu plus de quarante ans, la Paralympiatravet, ex-Olympiatravet, disputée en Suède, sur l’hippodrome d’Aby, à Göteborg, est l’une des grandes courses de la saison en Scandinavie, où elle lance la campagne printanière des Groupes 1. Elle n’a pas forcément toujours souri aux trotteurs français, puisque, parmi ceux-ci, seul Etain Royal s’y est imposé, en 2001. Pour autant, les nôtres ont souvent bien couru sur ce parcours de 2.140 mètres, où l’on peut revenir de l’arrière. On est donc en droit d’escompter de belles choses, samedi, de la part de nos ambassadeurs, Délia du Pommereux et Gelati Cut, épaulés par Blé du Gers, récemment expatrié.

Les succès scandinaves sont largement majoritaires depuis la création de la course, dont le palmarès rassemble quelques-uns des plus grands noms de ces quatre dernières décennies trotteuses.
Celui qui y est le plus titré est le hongre suédois Gidde Palema, qui a signé un coup de trois, passant le poteau en vainqueur en 2003, 2004 et 2005. La première fois, il damait le pion à Flambeau des Pins et, la troisième fois, c’est un autre concurrent français qui devait admettre sa supériorité en Kart de Baudrairie. On pointe ensuite quatre doublés : il s’agit de ceux des champions suédois Queen L, en 1993 et 1994, Copiad, en 1995 et 1996, et Scandal Play, en 1997 et 1999, ainsi que de leur homologue italien Varenne, en 2000 et 2002.
Les trotteurs français présents mais placés
En 2000, les dauphins de Varenne étaient nos représentants, Général du Pommeau et Giant Cat. Parmi les autres lauréats les plus célèbres, mentionnons, chronologiquement, Meadow Road, « tombeur » des tricolores Ogorek et Lapito, en 1985 ; Utah Bulwark, qui défit Mon Tourbillon, l’année suivante ; Grades Singing et Sugarcane Hanover, en 1987 et 1988 ; Callit, fils de l’étalon français, tête de liste en Suède, Tibur, en 1989 ; Triton Sund, qui battit Oiseau de Feux, en 2009 ; Commander Crowe, entraîné en France et fils du français Juliano Star, mais sous bannière suédoise, en 2011 ; Maharajah, aux dépens de notre Roxana de Barbray, en 2013 ; ou encore Lionel, par l’étalon hexagonal Look de Star, aux couleurs de la Norvège, en 2017. Quant à Etain Royal, il est l’unique sujet français à avoir gagné la course, en 2001, nous l’avons dit, mais pour le compte d’un entourage finlandais. A noter aussi, du côté français, les places de troisième de Timonier, en 1992 (1er Bravo Sund), et de Voltigeur de Myrt, en 2015 (1er B.B.S. Sugarlight).

Le tirage au sort de tous les espoirs pour le team français

Ils seront dix, samedi, à s’élancer derrière l’autostart. Le tirage au sort des places derrière la voiture a été favorable à deux de nos trois ressortissants, Gelati Cut (Coktail Jet) ayant hérité du 2 et Délia du Pommereux (Niky) du 4. Blé du Gers (Quinoa du Gers), en revanche, partira en seconde ligne, au couloir 9. De toute façon, dans le présent contexte, il ne soutient pas tout à fait la comparaison avec les deux autres, étant apparu moins tranchant au long de l’hiver ; à 10 ans, il a le meilleur de sa carrière derrière lui, mais ses retrouvailles avec l’Europe du Nord, où il a tout de même enlevé deux Groupes 1, en 2020, peuvent lui redonner de l’envie. En regard, Gelati Cut est la jeunesse incarnée : à 5 ans, il est en pleine possession de ses moyens et même sur la montante ; toutes ses dernières courses, au sein de l’élite de sa génération, sont bonnes, s’étant soldées par des premières ou des deuxièmes places, et il a l’expérience des compétitions étrangères, s’étant classé troisième de deux classiques italiens, dans le registre de la vitesse, à l’automne dernier. Le pensionnaire de Romain Larue a là, indéniablement, un bon coup à jouer. On en dira autant de Délia du Pommereux, même si cette Paralympiatravet ne se décline pas fréquemment au féminin (N.D.L.R. : voir, à ce sujet, notre encadré). En vieillissant, la championne de Sylvain Roger excelle derrière l’autostart, ainsi que le prouvent son succès dans le Prix de France, cet hiver, et ses deux récents accessits dans le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur et le Prix de l’Atlantique du même Vivid Wise As ; nul doute que, sur sa lancée, elle puisse remarquablement se comporter ici.

Délia du Pommereux : un défi dans le défi
Délia du Pommereux est la seule femelle au départ, samedi, et, de ce point de vue, statistiquement du moins, elle n’aura pas la partie facile. Depuis quarante ans, en effet, quatre juments, seulement, ont pu s’octroyer la course, s’agissant de Jalna Bloc (1982), fille, soit dit au passage, du français Train Bloc, de Grades Singing (1987), de Queen L (1993, 1994) et de Your Highness (2016). Ces dernières années, trois concurrentes françaises, et non des moindres, ont figuré à l’arrivée, se classant troisième, à savoir Billie de Montfort, en 2020, Bahia Quesnot, en 2019, et Anna Mix, en 2016. Viser la victoire, pour Délia du Pommereux, est ainsi, un peu, comme un défi dans le défi.



Délia du Pommereux lors de sa victoire dans le Prix de France, son plus grand titre

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1’10’’ : record à battre
Le record de la course est détenu, depuis 2018, par l’italien Ringostarr Treb. Le fils de Classic Photo a alors trotté le kilomètre sur le pied de 1’10’’, tout rond. Des trois représentants de notre élevage, seule Délia du Pommereux est déjà descendue sous la barre des 1’10’’. C’était cet hiver, dans le Prix de France, où elle battait, en 1’09’’8, Face Time Bourbon et… Aetos Kronos, crédité de 1’10’’.

Avant l’heure, en termes d’élevage, la France annoncée gagnante
Les opposants majeurs à notre duo venu de France –Blé du Gers étant présentement scandinave d’adoption– vont devoir partir à leur extérieur. Le 7 ans Who’s Who (Maharajah), petit-fils de la française Elitloppa, a tiré le 5, tandis que les 5 ans Aetos Kronos (Bold Eagle) et Ecurie D. (Infinitif) sont lotis, respectivement, du 6 et du 8. Ce numéro, le plus en dehors, en première ligne, n’est pas un cadeau pour l’élève de Jean-Pierre Dubois, qui reste sur une rentrée victorieuse, à Solvalla, où il battait Milliondollarrhyme, après s’être inséré entre Aetos Kronos et Power, sur le même site de Solvalla, en fin d’année dernière, consécutivement à sa disqualification, à Vincennes, dans le Grand Prix de l’U.E.T., au départ duquel il s’était présenté invaincu, ou quasiment. A l’issue d’un bel hiver sur notre sol, ponctué, principalement, par un succès, au détriment de Gelati Cut, dans le Groupe 2 dédié à son père, le Prix Bold Eagle, et une probante troisième place dans le Prix de France, Aetos Kronos vient de faire un retour gagnant dans son pays, en prévision de cette Paralympiatravet. De même, Who’s Who, vainqueur, en son temps, du Derby suédois, affiche une forme récente, illustrée par deux succès au cours du mois d’avril, le dernier en date devant Very Kronos (Ready Cash), qu’il retrouve ici et qui est le seul à s’élancer en seconde ligne, aux côtés de Blé du Gers, au couloir 10. Le tenant du titre, le hongre de 9 ans Elian Web (Like A Prayer), n’est guère mieux servi, avec le numéro 7. Le champ est complété par les outsiders Floris Baldwin (Passing Renka), au couloir 1, et Racing Mange (Orlando Vici), à la ligne 3. Bref, une course qui promet beaucoup et se présente comme un duel France-Scandinavie, sachant tout de même que les principaux prétendants scandinaves au titre sont tous fortement imprégnés de sang français. Aussi, d’une certaine manière, avant l’heure, en termes d’élevage, sommes-nous annoncés gagnants.

Paralympiatravet - Groupe 1 - 2 140 m - autostart
Les partants et leurs drivers
1- Floris Baldwin (Kristian Malmin)
2- Gelati Cut (Gabriele Gelormini)
3- Racing Mange (Joakim Lövgren)
4- Délia du Pommereux (Eric Raffin)
5- Who’s Who (Örjan Kihlström)
6- Aetos Kronos (Johan Untersteiner)
7- Elian Web (Jorma Kontio)
8- Ecurie D. (Björn Goop)
9- Blé du Gers (Per-Oleg Midtfjeld)
10- Very Kronos (Erik Adielsson)

Ecurie D. en octobre dernier à Vincennes

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Gelati Cut lancé à pleine vitesse à Vincennes - © Aprh

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