La victoire de Délia du Pommereux et d’Eric Raffin connait un rebondissement inattendu. Le driver s’est en effet vu infliger une amende de 1500 € environ (15 000 Sek) et trois jours de mise à pied pour avoir un moment eu « sa main plus haute que l'épaule ». Une sanction qui fait rapidement l'unanimité contre elle sur les réseaux sociaux, y compris de la part de professionnels scandinaves. Cette décision des commissaires suédois appelle éclairages, témoignages et commentaires.
Voilà donc une nouvelle pièce au dossier déjà très épais qui opposent les professionnels français aux commissaires scandinaves. Connus pour appliquer avec un zèle parfois surdimensionné leurs règlements, les juges des courses suédois ont, pour beaucoup d'observateurs, comme passé un nouveau cap ce samedi en infligeant une amende de 1 500 € environ (15 000 couronnes suédoises) et trois jours de mise à pied à Éric Raffin pour avoir un moment eu « sa main plus haute que l'épaule ». Le driver français n’a pas été le seul dans le viseur des officiels samedi à Åby mais, dans son cas particulier, dans une épreuve très exposée médiatiquement (un Groupe 1), la condamnation passe mal. Notre confrère suédois Tony Ryttar, francophile et francophone, très respecté pour son professionnalisme, allant même jusqu'à s'excuser sur Twitter dès samedi soir : « Je m'excuse au nom de la Suède pour l'amende qui a été infligée aujourd'hui à Éric Raffin lors de la Paralympiatravet à Åby. Totalement injustifiée et incompréhensible. La paperasse dans sa pire forme. #freeraffin » Un message qui traduit bien le sentiment général en Suède, le journal Travronden ayant même parlé de « honte ».
Eric Raffin a fait appel
Dès dimanche matin, Eric Raffin a fait appel de cette décision auprès des autorités suédoises. Ce lundi matin, les officiels suédois vont devoir réétudier leur décision pour la confirmer ou l’infirmer. La sanction qualifiée « d’injuste et incompréhensible » par le driver devient affaire.
À Vincennes ce dimanche, Eric Raffin nous explique comme il a appris sa sanction : « Tout s’était parfaitement déroulé. C’était une course limpide, je n’avais pas fait d’erreur. Une fois le podium passé, on me dit : « Tu as pris une mise à pied. » Je me retrouve dans un bureau avec un interprète mais il n’y a pas de commissaires, on est en video-conférence. Ils ont supposé que lors de mon premier coup de cravache, dans la ligne d’arrivée, ma main était trop haut. Pour cela, j’ai pris trois jours et 1 500 € d’amende. Je ne suis pas d’accord et je parle ensuite avec des collègues suédois qui me soutiennent. Tous unanimes. Ils m’ont dit : « Ce n’est pas normal ». Cela a fait tout de suite le buzz. J’ai fait appel et je repasse en jugement lundi. Si vraiment, je suis sanctionné pour une chose comme celle-là il ne faut plus y aller. C’est trop grave. »
Une divergence d’approche des sanctions
Les commissaires suédois ont appliqué à la lettre un règlement qui interdit aux drivers de lever leur main au-dessus de la ligne de leur épaule. D’une bonne intention originelle, ce règlement peut devenir incompréhensible par faute de discernement et de mise en situation réelle. Les commissaires n’auditionnent ainsi jamais les présumés fautifs dont ils ont à sanctionné les gestes. Tout se passe en vase clos. Voila ce qu’il ressort de nos échanges au lendemain des faits.
Le Français Kevin Gondet est installé en Suède depuis 2018. C’est l’entraîneur d’Accord Marjacq, vainqueur samedi, lors de la même réunion d’Åby, de l’épreuve d’ouverture au monté. Le professionnel de 34 ans a bien voulu réagir à la sanction d’Eric Raffin qu’il ne comprend pas comme beaucoup : « Ce qu’il s’est passé avec Eric, c’est du grand n’importe quoi. Les commissaires vont trop loin. C’est aussi pour cela que je ne mène plus en course. Je ne dis pas que les sanctions sont plus fortes pour les Français. Samedi, d’autres drivers ont pris autant. Ce qu’on lui reproche, c’est d’avoir porté ses mains en l’air, en hauteur, pour secouer sa cravache en l’air. C'est-à-dire que ses bras soient plus haut que ses épaules. Pourtant, il n’a pas tapé la jument. Ce que veulent les commissaires, c’est les coudes le long du corps et qu’on mette deux coups de cravache dans la ligne d’arrivée. »
Le processus de sanction : le travail des commissaires
Kevin Gondet nous apprend : « Il n’y a aucun moyen de parler avec les commissaires comme en France lors d’un entretien où les professionnels expliquent leur geste. Les décisions prennent leur décision seuls sans consultation. Si on demande à leur parler, c’est par téléphone et après que leur décision a été prise. Leur parler ne peut donc pas changer leur décision déjà définitive et déjà rendue. On peut faire appel mais c’est une procédure payante. » Il faut aussi savoir que le règlement n’est pas forcément le même pour chaque hippodrome nous explique l’entraîneur français : « Sur certains hippodromes, c’est maximum deux coups de cravaches, sur d’autres un, trois ou quatre. Le règlement n’est pas le même sur chaque hippodrome. »
Si je suis sanctionné pour ça, il ne faut plus y aller c'est trop grave
Éric Raffin - Écoutez son interview en intégralité en cliquant sur l'image
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