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Actualité - 13.06.2021

Jean-Paul Fichaux : la réussite tranquille

Les « Somolli » ont réussi un joli coup de deux, en milieu de semaine, à Laval, lors de la réunion du GNT. En effet, les deux frères, Insolent Somolli 1’16’’ et Hélios Somolli 1’12’’ se sont tour à tour imposés, causant, l’un et l’autre, une belle impression. Les deux poulains alignent les victoires, ces derniers temps, à la grande satisfaction de leur mentor, Jean-Paul Fichaux.

Jean-Paul Fichaux est l’homme des « Somolli » depuis près de trente ans, connaissant, avec eux, une réussite durable et régulière. Il est basé au Haras d’Urou, aux portes d’Argentan, dans l’Orne. Il a développé là-bas un centre d’entraînement et d’élevage, qui s’étend aujourd’hui sur quelque cent cinquante hectares, arrosés par l’Ure, d’où le nom du lieu. Une petite vingtaine de poulinières constituent la base de la pyramide.

Léopold Verroken et Jean-René Gougeon pour modèles

Au sein de l'effectif d'élevage des « Somolli », les souches Montesson y sont privilégiées, à l’instar de celle à laquelle appartiennent Hélios Somolli (Coktail Jet) et Insolent Somolli (Booster Winner). L’intéressé s’en explique : « Après avoir fait un stage chez Léopold Verroken, j’ai dirigé, pendant onze ans, entre 1975 et 1986, l’élevage et les écuries du comte de Montesson, au Haras des Coudraies. J’y ai, évidemment, beaucoup appris, travaillant avec Jean-René Gougeon et côtoyant, à cette époque, les Une de Mai, Katinka, Malice Bleue et autres Malouin. J’ai même fait naître Katko, le crack steeple-chaser. J’en ai gardé un grand attachement pour les familles du Haras des Coudraies. Je me souviens parfaitement de Rose Bleue, la grand-mère d’ « Hélios » et « Insolent ». Elle était de valeur semi-classique. C’était une jument très gentille, d’un caractère vraiment facile. M. de Montesson s’installait même à son sulky, à la piste. C’est le seul cheval que je l’ai vu driver. Rose Bleue a ensuite été vendue à Jean Luck, qui en a obtenu le tout bon Gios de Jiel (N.D.L.R. : dix-neuf victoires et, en monnaie transformée, 540.000 euros de gains). Après quoi, je l’ai rachetée et en ai eu notamment Star Somolli, appelée à devenir la mère d’Hélios Somolli et Insolent Somolli. »

Somolli, en hommage à « Speedy » et à « Tarass »
Jean-Paul Fichaux a choisi le label de son élevage en référence au grand trotteur américain Speedy Somolli, fameux fils de Speedy Crown ayant donné au comte de Montesson Tarass Boulba, lequel fut un étalon de tout premier plan : « Tarass Boulba est né du temps où j’étais aux Coudraies. J’ai toujours été un adepte de l’alliance des sangs et des échanges avec l’étranger, y ayant d’ailleurs travaillé quand j’étais à l’U.N.I.C. (N.D.L.R. : Union Nationale Interprofessionnelle du Cheval), après mon passage chez M. de Montesson. L’évidence est que les sangs français et américain s’accordent parfaitement. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à le penser. J’ai eu la chance de rencontrer naguère M. Van Lennep, un grand éleveur américain. Il était lui-même un adepte du mélange des sangs, au point qu’il souhaita importer un fameux trotteur français de l’époque, afin de redonner un peu de tenue et de robustesse aux lignées standardbreds. Mais la France ne répondit pas positivement à cet appel du pied. Je trouve cela regrettable, car c’était une façon de valoriser notre race en Amérique du Nord. »

L’omniprésent label Montesson
Star Somolli 1’17’’ est une fille de l’élève maison Ginger Somolli 1’15’’ (Passionnant), lui-même issu de Valacirca 1’13’’ (Mickey Viking), que fit naître également Jean-Paul Fichaux, avant d’adopter le label « Somolli », et qui montra beaucoup de classe et de vitesse, remportant le semi-classique Prix Roederer (Gr.2), puis « flirtant » avec un accessit classique dans le Prix de Sélection (Gr.1). Or, soit dit au passage, Valacirca est une fille d’Ophélia 1’18’’ (Valmont), laquelle n’est autre que la trois-quarts sœur d’Idie, la mère de l’étalon de tête Tarass Boulba. Toujours le label Montesson !
Mais revenons à Star Somolli, dont les performances se limitent à quelques places, pour un peu plus de 10.000 euros de gains : « C’est une jument d’un modèle important, précise Jean-Paul Fichaux, en laquelle je croyais beaucoup pour l’élevage, car elle ne manquait pas de moyens et a un pedigree qui parle pour elle. Derrière, c’est la grande famille des « Grandchamp », il ne faut pas l’oublier. Ce sont souvent des chevaux tardifs, mais, si l’on est patient avec eux, ils vous le rendent bien. De toute façon, à la maison, on n’a pas pour habitude de bousculer les chevaux. On les laisse venir d’eux-mêmes. A l’exemple d’Hélios Somolli, un grand « Coktail » que nous avons attendu, et même d’Insolent Somolli, plus léger physiquement, sachant qu’il est par Booster Winner, mais né tard, que nous n’avons débuté qu’au mois d’avril de cette année et qui nous fait plaisir, ayant tout le temps progressé d’une course sur l’autre et comptant trois victoires en quatre sorties. Cela dit, la « musique » d’ « Hélios » est douce également, rythmée par sept succès, en onze courses. Lui n’a effectué ses premiers pas qu’au mois de septembre, l’année dernière. Ce sont des chevaux intéressants. Avant eux, Star Somolli avait donné un autre bon cheval en Danseur Somolli, un fils d’Obrillant qui a gagné cinq courses et 90.000 euros, mais dont un problème physique a perturbé la carrière. » Plus récemment, Star Somolli a mis bas Kavale Somolli, une fille de feu Tropic Jet, qui faisait la monte à Urou. Ce printemps, elle est suitée d’un mâle de Saxo de Vandel et a été présentée à Eugénito du Noyer. A son propos, on soulignera encore la qualité de ses pères de mères, de Buffet II à Volontaire, en passant par Ura et Fandango. Un remarquable quatuor, qui impporte aussi, assurément, dans la réussite de poulinière de la jument.

Le clan des fidèles
Economiste de formation, Jean-Paul Fichaux a la culture de l’entreprise. L’Ecurie Somolli est donc, au premier chef et nécessairement, une entité commerciale, avec pour objectif efficacité et rentabilité. Ses représentants sont ainsi fréquemment à vendre, dès lors qu’ils ont été valorisés en compétition. Outre l’effectif de poulinières, Jean-Paul Fichaux est à la tête d’une vingtaine de chevaux à l’entraînement. Il a pour bras droit Mathias Dudouit, qui drive plus souvent qu’à son tour les pensionnaires maison, auxquels sont aussi régulièrement associés Matthieu Abrivard et Pierre Vercruysse. En résumé, le clan des fidèles, parfois de fort longue date, Pierre Vercruysse, par exemple, ayant déjà été le mentor et partenaire de Valacirca dans les années 1990. La référence sans cesse renouvelée à l’élevage Montesson relève du même parti pris de constance et de fidélité. On ne se refait pas et Jean-Paul Fichaux n’a, du reste, nulle raison de changer. Au contraire, les résultats sont là pour l’inciter à continuer dans la voie choisie.
Love You 1'10''2 Coktail Jet 1'11''2
Booster Winner 1'10''2 Guilty Of Love 1'17''1
Quille Viretaute 1'13''8 Elvis de Rossignol 1'13''0
INSOLENT SOMOLLI Aube Et Vire 1'23''4
Ginger Somolli 1'15''1 Passionnant 1'15''1
Star Somolli 1'17''3 Valacirca 1'13''6
Rose Bleue 1'19''0 Buffet Ii
Kora Bleue 1'19''9
© Aprh

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