Samedi, l'hippodrome de Segré, dans le Maine-et-Loire, accueille la réunion annuelle organisée par l'UNAT Ouest Anjou-Maine. C'est l'occasion de faire un point sur la situation et la place des amateurs, avec un constat : le nombre de licenciés n'a jamais été aussi bas. Président de l'Union Nationale des Amateurs de Trot depuis 2018, Hubert Jay commente cette situation et donne des éclaircissements.
La réunion annuelle de l'UNAT Ouest Anjou-Maine est un rendez-vous que les amateurs de la région (et d'ailleurs) ne manqueraient sous aucun prétexte, surtout dans le contexte que l'on connaît depuis l'an dernier. C'est en effet l'occasion pour eux de se défier sur la piste, de partager leur passion et de se retrouver dans une ambiance conviviale tout au long d'une journée qui se prolongera autour d'un buffet dans le respect des règles sanitaires. L'antenne régionale étant à cheval sur deux Fédérations (Ouest et Anjou-Maine), cette réunion se déroule une année sur deux sur un hippodrome de chacun de ces territoires. Après Loudéac l'an dernier, c'est donc à Segré qu'elle se dispute ce samedi. « On pourrait répartir ces courses sur différents hippodromes au cours de l'année mais c'est un rendez-vous qui nous tient à cœur au sein du comité régional de l'UNAT », rappelle Bernard Pellan, le président régional.
Si le nombre annuel de courses d'amateurs s'élève à plus de 800, soit environ 8 % du total des épreuves disputées dans la discipline en France, auxquelles il faut ajouter les courses sponsorisées dont le financement n'est donc pas assuré par la société-mère, le nombre de titulaires de licence est lui en recul. En effet, la courbe des licences délivrées chaque année par les services de LeTROT est orientée à la baisse lors de tous les derniers exercices. Cette année, il y a 708 amateurs à être licenciés adhérents de l'UNAT, alors qu'ils étaient plus de 1000 il y a une vingtaine d'années.
L'impact accélérateur de la crise de la Covid-19
« La crise de la Covid 19 a pesé sur le nombre de licences d’amateurs, commente Hubert Jay. Cela n’a rien fait pour arranger des chiffres qui n’étaient déjà pas bons puisqu’en baisse depuis plusieurs années. L’impact a été fort. Comme d'autres, j’ai fait une année blanche en 2020 alors que j’ai d’habitude d'avoir un ou deux chevaux à courir, pas seulement chez les amateurs. »
Des raisons conjoncturelles et d'autres plus structurelles
Hubert Jay continue encore sur le constat des effets de la crise sanitaire de 2020 sur sa propre expérience : « Au mois de mars de l'an dernier, quand il aurait fallu chercher un cheval, je n’avais aucune visibilité. Je pense que beaucoup se sont retrouvés dans cette situation et n’ont pas renouvelé leur licence. Or, ce n’est jamais facile de repartir après une année blanche, d’autant que la concurrence est de plus en plus forte. » Être amateur c'est aussi pour beaucoup d'entre eux avoir un esprit de convivialité qui a forcément été sérieusement impacté par l'année écoulée. »
Pour le président de l'UNAT, la crise est donc l'une des raisons mais pas la seule : « Il ne faut pas perdre de vue que cela reste un sport coûteux qui nécessite donc des moyens. Maintenant, pour être honnête, c’est un sport qui coûte cher mais c’est le seul sport - on me corrigera s’il y en a d’autres - où les gains sont importants au niveau de l’amateurisme. Il est donc possible de financer sa passion. Mais, comme dans la compétition automobile, chacun fait en fonction de ses moyens. Certains rouleront toujours en Porsche et d’autres toujours en Peugeot 106 Rallye. Autre explication, on a plutôt tiré les catégories vers le haut dans certaines régions si bien que l’on retrouve des chevaux de pros contre lesquels il est difficile de lutter, alors qu’il faut plutôt tirer dans l'autre sens selon moi pour créer une catégorie de chevaux d’amateurs vraiment spécifique. »
Il nous faut trouver certains points d’équilibre entre les différents profils d’amateurs et travailler avec les socio-professionnels sur les programmes.
Hubert Jay, président de l'UNAT
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