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Actualité - 17.06.2021

Le secteur du cheval a mieux résisté que celui de l’art

Le Conseil des Ventes Volontaires, qui supervise le marché des ventes aux enchères publiques, vient de publier son rapport sur l’exercice 2020. Le bilan est riche en données et infographies et permet de situer le secteur dédié au cheval, de courses ou de sport, dans l’ensemble du paysage national. Les ventes de chevaux (148 M€ en 2020) représentent 5 % de l’ensemble du marché des enchères. Le secteur des chevaux de courses (139 M€) est largement prédominant et couvre à lui seul 94 % du marché du cheval.

Il faut d’abord tout mettre en perspective. L’ensemble du marché des enchères publiques a généré un volume d’affaires de 2,9 milliards d’euros en 2020, en baisse de 14,1 % sur 2019 (à 3,38 Md€). Le premier responsable désigné est la crise sanitaire mondiale de la Covid-19. Selon le bilan du Conseil des Ventes Volontaires (CVV), il s’agit d’une « baisse contenue », dans le cadre d’un marché international encore plus durement affecté. Le secteur de l’art et des objets de collection a, par exemple, généré un volume global de 21 Md€ l’an dernier à l'échelle planétaire, à comparer aux 26 Md€ de 2019 (-19,6 %). Sur le seul marché de l’art, la France arrive en quatrième position mondiale derrière la Chine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Avec 148 M€, le secteur des ventes aux enchères de chevaux représente 5,1 % de l’ensemble des produits des ventes françaises. Cela lui permet de constituer un secteur spécifique et reconnu comme tel, en complément des deux autres de cette économie : à savoir le secteur des véhicules d’occasion et matériels industriels (1 536 M€ en 2020, en baisse de 5,7 % sur 2019) et celui de l’art et objets de collection (1 206 M€, en baisse de 22,4 %).

Qu’est ce que le conseil des ventes ?
Le Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques (CVV), plus couramment dénommé « Conseil des ventes », est l’autorité de régulation du marché des ventes aux enchères publiques. Le Conseil des ventes est un établissement d’utilité publique doté de la personnalité morale, composé de onze membres nommés pour quatre ans par les ministres de la Justice, de l’Économie et de la Culture. Son président est nommé par le garde des Sceaux.

Le bilan 2020 du CVV est une étude représentative mais non totalement exhaustive. Sur les 415 maisons de ventes officiellement enregistrées en France, 44 n’ont pas communiquées de données. Mais les plus grosses et importantes y sont bien.

Les chiffres clés du marché des ventes volontaires
■ 415 maisons de ventes
■ 2,9 milliards d’euros de produit total des ventes (-14,1 %)
■ 1 062 M€ en art et objets de collections (-22,4 %)
■ 1 536 M€ en véhicules d'occasion et matériel industriel (-5,7 %)
■ 60 % du produit réalisé par les 20 premières Maisons de ventes
■ 28 % des biens en valeurs adjugés à des étrangers
■ 68 % du produit réalisé par internet (+ 61 %)

Sur le secteur du cheval, le président du CVV, Henri Paul, nous commente : « Le marché des chevaux a su résister en 2020, faisant mieux par exemple que le secteur de l’art et des objets de collection (-22,4 %) mais a néanmoins souffert (-20,4 %). D’après nos hypothèses, c’est sa dimension internationale qui a été impactée avec la difficulté d’intervention des acheteurs étrangers, qui ont eu plus de mal à se déplacer. Ce qui va dans ce sens, c’est aussi le constat que le marché des trotteurs, un marché que l’on peut qualifier de « local », s’est mieux tenu que le marché plus international du galop et des pur-sang. »





L’EXPLOSION DES VENTES EN LIGNE : LE GRAND PHÉNOMÈNE DE 2020
C’est le mode de consommation qui a fortement changé en 2020. La fermeture des salles de ventes, dont celles des chevaux, sur une grande partie du premier semestre, a été compensée dans certains domaines par la forte progression des ventes en ligne. Sans avancer de chiffres précis sur ce point, notamment en terme de volumes de ventes, le rapport nous apprend que 68 % des ventes aux enchères ont été réalisées par internet en 2020. Soit une augmentation de 61 % sur 2019 ! Par ailleurs, le secteur qui a le mieux résisté dans le domaine des enchères en 2020 est celui des véhicules d’occasion et matériel industriel, c'est-à-dire celui qui avait déjà effectué sa mue sur internet depuis plusieurs années, bien avant les secteurs de l’art et des chevaux.

Les baisses respectives par secteur en 2020

Extrait du rapport 2020 du CVV
Le niveau d’avant 2015
Le rapport du CVV fait le constat que « la crise sanitaire a fortement perturbé l’organisation des ventes au premier semestre 2020, avec des modifications de calendrier qui ont été en partie compensées dans la seconde partie de l’année. » Avec 148 M€, le secteur des enchères de chevaux fait un bond en arrière, en terme de volume, de cinq ans, retrouvant le niveau de 2015 (150 M€). La pandémie aura en fait mis fin à une croissance continue qui sur la seule décennie 2010/2019 s’est élevée à 70,6 %. Voilà pourquoi, le CVV note aussi sur la baisse de 2020 : « Néanmoins, sur dix ans, la croissance annuelle observée pour le secteur reste très positive (+ 4,7 %). »

Un secteur composé de 5 Maisons de Vente spécialisées
« Il y a eu douze maisons de ventes (MVV) actives dans le secteur des équidés en 2020 dont cinq spécialisées » nous apprend Henri Paul. La première est, de loin, Arqana avec 133 M€, en baisse de 19 % sur son volume d’affaires 2019 (164,8 M€). Viennent ensuite Fences (chevaux de sport) avec un produit des ventes 2020 de 5,4 M€, les ventes de Caen (2,9 M€) et Osarus (2,9 M€). Seul acteur du top-5 à avoir affiché une augmentation de son volume d’affaires en 2020 (+18 %), les ventes de trotteurs de Caen confirment le constat de la meilleure résistance des marchés domestiques pendant l’année 1 de la crise sanitaire. Caen, comparativement à Arqana et Osarus, dans l’univers des courses, ne dépend quasiment pas des investisseurs étrangers. Les deux autres organismes, notamment dans leur marché du galop, de plat ou d’obstacle, opèrent sur des marchés à forte dimension internationale. La cinquième MVV est Nash (chevaux de sport). Avec un volume de 1,37 M€ en 2020, elle occupe la sixième place du secteur.
Le rapport du CVV précise en outre la part du montant adjugé aux acheteurs français versus les acheteurs étrangers :
■ Arqana : 66 % (Français) / 34 % (étrangers)
■ Fences : 83 % / 17 %
■ Caen : 90 % / 10 %
■ Osarus : 85 % / 15 %
■ Nash : 75 % / 25 %

Des acteurs essentiellement basés en Normandie
Tous les acteurs des courses sont basés en Normandie sauf la nouvelle entité Balsan Enchères, qui s’installe d’emblée à la cinquième place avec un volume de 1,4 M€, et fait entrer les Pays de la Loire dans le classement des cinq premiers acteurs. Maison de ventes active sur les principaux marchés (objets d’art et de collection, vins, véhicules), Balsan a ouvert une filiale spécialisée en 2020. Acteur spécialisé dans les ventes de chevaux de sport, Nash était le cinquième élément du top-5 en 2019. Malgré une belle progression de 38 % de ses ventes en 2020 (de 997 000 € à 1 374 500 €), la maison cède sa 5e place au nouvel arrivant Balsan Enchères et passe donc en 6e position.

Synthèse
Chevaux de courses : 139 M€ (4 520 chevaux) : 94 %
Chevaux de sport : 7 M€ (436 chevaux) : 4,7 %
Autres : 2 M€ : 1,3 %

Les 5 premiers vendeurs de chevaux de 2020

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