L'affaire des mutilations et assassinats d'équidés, qui fait la une de l'actualité depuis plusieurs mois dorénavant, vient de prendre ces dernières heures une nouvelle dimension tant les acteurs publics se mobilisent en nombre sur le dossier. Etat, Sociétés mères des courses, Conseil des Chevaux de Normandie ont accentué leur engagement ce lundi. C'est l'heure de la mobilisation générale.
Ce qu'il est convenu dorénavant d'appeler l'affaire des mutilations d'équidés a fait plus que jamais la une des médias en ce début de semaine. Ceci est la conséquence d'une permanence des actes barbares sur les équidés de toutes sortes. Les craintes sont de deux sortes désormais dans les camps des différents représentants. D'une part, que ces manifestations de cruauté continuent dans les prochaines semaines. D'autre part, que des réactions locales n'aboutissent à des drames, dans une logique de vengeance personnelle au mépris de toute justice. Sans parler même de la mise en danger d'innocents suspectés à tort sous le coup de réactions punitives.
Face à ces constats, ce lundi, il y a eu trois trois grands engagements et déclarations sur ce dossier.
ACTE 1. D'abord, ce sont deux ministres, Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur) et Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture) (photo ci-dessus), qui se sont déplacés dans l'Oise. Le département est en alerte par le nombre en hausse d'agression de chevaux et les deux représentants du Gouvernement, en première ligne sur le dossier, se sont notamment rendus chez une éleveur à Plailly, au sud du département. Tout s'est décidé tardivement, devant l'inquiétude grandissante : le gouvernement n'a annoncé cette venue surprise que dans la soirée du (dimanche) 6 septembre. Les services de l'Etat qui sont engagés dans l'affaire ne cessent de se multiplier. Depuis la semaine dernière, la Mission interministérielle contre les dérives sectaires (Miviludes) participe par exemple à l'enquête menée par la gendarmerie nationale.
En première ligne sur le sujet depuis plusieurs semaines, la Fédération Française d'Equitation (FFE), par la voix de son président Serge Lecomte, a réagi lundi matin sur France Info :
« C'est une première. Que deux ministres se déplacent sur ce qui concerne la cruauté envers les animaux, c'est une vraie démarche de sensibilisation à la fois du public et des forces de l'ordre pour qu'ils trouvent rapidement une solution. Bravo aux efforts qui sont faits dans ce sens-là. »
Concernant la signature des actes sur les équidés (dans tous les cas, une oreille de l'animal est découpée, comme emportée en trophée), il a ajouté : « Les faits sont trop répartis sur tout le territoire pour que ce soit une seule personne ou une seule équipe. »
ACTE 2. LeTROT et France Galop, par l'intermédiaire de la Fédération Nationale des Courses Hippiques, annoncent ce même jour que la filière des courses se portera partie civile à chaque fois qu’un cheval de courses de galop ou de trot sera victime d’actes de cruauté (lire en page 3).
ACTE 3. Le Conseil des Chevaux de Normandie valide un référentiel de "bonnes pratiques" à destination de tous les éleveurs et propriétaires du bassin normand pour les aider à s'organiser face aux risques (lire pages 2 et 3).
LE CONSEIL DES CHEVAUX DE NORMANDIE : plateforme de diffusion et de conseil pour les éleveurs
Présidente du Conseil des Chevaux de Normandie, Laurence Meunier nous a commenté les dernières décisions et les actions à venir de son organisation dans le cadre de l’affaire des chevaux mutilés.
24H au Trot : Quelles sont les actions en cours au sein du Conseil des Chevaux de Normandie ?
Laurence Meunier : On a élaboré un ensemble de recommandations que nous jugeons légitimes et qui sera mis à disposition sur le site du Conseil des Chevaux de Normandie dans les prochaines heures (un document de travail reprenant ces éléments est disponible par ce lien). Notre sujet est de ne parler que de cas avérés et non de rumeurs en étant le relais des réseaux sociaux qui disent tout et n’importe quoi.
Comment percevez-vous les choses sur le terrain ?
Il y a beaucoup d’inquiétude. Nous allons organiser des réunions d’éleveurs, en collaboration avec la gendarmerie évidemment, pour créer une « vigilance citoyenne », une vigilance au sein des Haras. En Normandie, il y a des secteurs où il y a une concentration extrêmement importante. On constate qu’une vraie solidarité se met en place, où les gens peuvent communiquer entre eux en matière de voisinage. Le projet est d’encourager une vigilance respective ou réciproque les uns envers les autres. On est au début du process mais cela peut passer par des sociétés de gardiennage qui sont employées par des regroupements d’éleveurs.
Comment se positionne la gendarmerie sur ce point du gardiennage privé ?
Les gendarmes avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger sur le sujet ne sont pas contre. Eux ne peuvent pas rentrer dans l’espace privé alors qu’une société de gardiennage est habilitée à évoluer dans un espace privé pour lequel elle a un mandat de surveillance.
Vos recommandations au quotidien et dans l’action ?
D’abord et avant tout, de ne pas se faire justice soi-même. La gendarmerie est extrêmement mobilisée sur l’ensemble du territoire national et particulièrement en Normandie où il y a une forte concentration de chevaux. Il y a une cellule nationale qui a été mise en place. Au niveau du Conseil des Chevaux de Normandie, nous allons avoir très vite un contact au sein de cette cellule qui coordonne l’ensemble des actions. Nous serons son relais au sein de la filière équine en travaillant sur les faits, rien que les faits. Pour revenir au local, ma recommandation est de prendre contact avec sa gendarmerie locale qui fera remonter chaque témoignage au niveau national. Il ne faut surtout pas hésiter de donner le moindre détail suspect à sa gendarmerie, c’est comme cela que ce dossier va avancer. Autre recommandation importante : il faut enlever les licols des chevaux qui sont à l’herbe. Cela paraît stupide mais c’est un acte très simple et très important à la fois. C’est plus facile d’attraper un chien quand il a un collier. C’est exactement la même chose pour un cheval. C’est une recommandation de base qu’il faut répéter et faire circuler.
Quelle serait votre ultime recommandation ?
Il faut que les choses que nous réalisons et que nos réactions soient les plus collaboratives possibles. Je constate que les gens sont solidaires les uns des autres avec par exemple des groupes Whatsapp entre voisins. Notre conseil est que les détenteurs d’équidés et éleveurs collaborent ensemble, qu’ils se regroupent par voisinage. L’efficacité, face à une affaire tellement vaste et nationale, passe par le réseau du voisinage.
Il faut enlever les licols des chevaux qui sont à l’herbe.
Laurence Meunier
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