Il s'apprête à vivre 48h riches en émotions. Encore une fois, est-on tout de suite tenté d'ajouter. Propriétaire au trot depuis 2015, Augustin Radu, chargé d'affaires dans une structure d'incubateur d'entreprises, ne cesse de connaître des joies hippiques. Samedi, Gladys des Plaines (Opus Viervil) sera en piste à Vincennes dans le Prix Céneri Forcinal deux jours après les débuts en compétition de son frère Indigo des Plaines à Reims. Augustin Radu a répondu à nos questions.
La victoire de Gladys dans le Prix du Président de la République a-t-elle changé quelque chose dans votre vie ?
Oui, je demande à ce qu'on me vouvoie et qu'on m'appelle Monsieur le Président. Pour un an ! (rires) Non non, pas du tout, cela n'a rien changé du tout, je suis bien sûr resté le même. La seule chose qui a changé, et pour vous donner un exemple concret, c'est le fait qu'on puisse me demander, comme la semaine passée en arrivant sur le parking des ventes de Deauville : « Alors, vous venez acheter la nouvelle Gladys ? » Je suis quelqu'un de plutôt discret, pas en recherche d'exposition particulière, je suis là pour prendre du plaisir à chaque course mais c'est vrai que les regards changent dans le milieu des courses. Les gens me reconnaissent. Lors de la plus récente victoire de Gladys des Plaines, plusieurs personnes sont venues nous voir pour nous féliciter, arguant le fait que « ça fait du bien d'avoir des histoires comme celle-là, ça change. » On sait que Gladys a une cote de popularité sympathique. Pour moi, c'est inespéré, je suis entré par la toute petite porte, modestement et voilà où nous en sommes.
Et le propriétaire que vous êtes, cela a-t-il changé quelque chose ?
Strictement rien ! Je n'ai absolument rien changé à ma discipline, à ma ligne de conduite vis-à-vis des chevaux et de ce qu'ils représentent pour moi. Ça doit rester avant tout et uniquement, étant donné mon profil de propriétaire, du fun, du plaisir et du partage avec les amis ! Dès que cela devient une contrainte, ce n'est pas envisageable. Et on parle de l'histoire de Gladys, mais on a aussi acheté un "H", pour une somme plus élevée, et il ne s'avère pas compétitif. C'est comme ça.
Gladys nous fait rêver et d'autres peuvent nous faire descendre sur terre très vite. L'objectif prioritaire reste la volonté de partager avec des copains et notre entraîneur. On a gagné une belle somme d'argent dans le Président, on en est fiers, mais le piège serait justement de se lâcher et d'aller aux ventes pour en acheter trois ou quatre d'un seul coup. Aux dernières ventes, j'ai acquis un "Réal de Lou", Jewel Bond, en dépassant très légèrement notre plafond de 25 000 € : on a dû mettre 26 000€ pour l'avoir. Mais on reste dans notre gamme de prix sans nous laisser aller. Et en gardant la même dynamique puisqu'on sera plusieurs associés sur ce poulain.
Autour de moi, il n'y a pas une personne qui connait les courses à la base. Je les ai tous fait venir pour vivre l'aventure : certains ne savaient qu'il y avait du monté et de l'attelé.
Pour le bien de la filière, ramener de nouvelles personnes aux courses me semble aussi faire partie de notre devoir. On n'est pas que là pour prendre les allocations.
Avez-vous le sentiment d'être un ambassadeur du propriétariat ?
Ambassadeur est un bien grand mot ! Jamais je n'aurai cette prétention, moi qui ai mes parents en Roumanie. D'ailleurs notez qu'ils regardent chacune des courses de Gladys en direct sur le site letrot.com. Ils se réunissent avec des amis et vivent cela à distance. On parle d'Eric Raffin et de Mathieu Mottier à Bucarest grâce à Gladys. C'est formidable pour eux et, pour moi, c'est génial. Même si mon père n'a pas vraiment apprécié que la pouliche se montre fautive à l'attelé cet été. Je lui ai expliqué que ce n'était pas l'objectif. Et que ce serait différent au monté...
Mais pour revenir au sujet des propriétaires, je pense que nous sommes les plus à-même d'attirer de nouveaux investisseurs aux courses. Beaucoup des amis que j'ai amenés sur un hippodrome m'ont dit qu'ils voulaient prendre une petite part quand l'occasion se présenterait.
À ce propos, le 29 septembre, une réunion spéciale propriétaires sera organisée. Votre point de vue ?
C'est très important et cela va tout à fait dans la lignée de ce que je viens de dire. De mon expérience, un nouvel arrivant a envie dans un premier temps d'être rassuré. Ensuite, il veut être accompagné et à nous de lui dire qu'il n'est pas là pour gagner de l'argent, il y a le travail pour ça, mais pour prendre beaucoup de plaisir. On y revient toujours ! Il faut aussi que tous les acteurs comprennent qu'un monde intouchable ne peut pas attirer, au contraire : en rassurant, expliquant, communiquant, on pourra faire venir de nouveaux acteurs. C'est de la responsabilité de chacun et, franchement, ce n'est pas si compliqué. J'invite tous les professionnels à être pro-actifs pour ce rendez-vous.
Étiez-vous, comme votre père, déçu des prestations de Gladys des Plaines à l'attelage cet été ?
Franchement non, ce n'était pas une grande surprise, quand bien même Gladys soit entraînée tous les jours à l'attelé, car on lui met rarement la selle sur le dos. On la sait moins maniable dans cette spécialité, cela s'est mal passé mais Franck Ouvrie nous a dit en descendant de sulky qu'elle allait très vite performer au monté car il l'avait trouvée très bien derrière. Et il avait raison...
Elle a en effet gagné le Prix Legoux-Longpré de toute une classe. Comment l'avez-vous vécu ?
Elle m'a beaucoup impressionné ce jour-là. Déjà, j'étais sur place, ce qui change beaucoup de choses par rapport au Président (huis-clos). Quand tu vois un cheval faire une telle différence dans un lot de qualité, tu te dis que tu es privilégié d'avoir une telle jument. Et Matthieu qui nous dit qu'il a baissé les mains à 500m du poteau ! Waouh. On est quand même à Vincennes, à très haut niveau...
Mes parents regardent Gladys en direct de Bucarest via internet !
Augustin Radu
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