Le plaisir et l'enthousiasme faisaient chaud à voir jeudi soir à Vichy. La Speed Cup, première épreuve en batteries intégrée à un programme national en France, a été, globalement, un succès. Derrière l'expérimentation, il y a eu beaucoup de mécanismes en œuvre. Tentative de décryptage des points forts de cette recette.
Regarder la Speed Cup devant Equidia, qui avait sorti un arsenal médiatique à la hauteur pour vivre cette première de manière immersive, ou la vivre sur place a fait naître les mêmes sentiments. La première impression est celle de la nouveauté, du renouvellement. De voir ou participer à quelque chose qui génère de l'enthousiasme. L'envie d'en être fait force de ralliement. Et cet enthousiasme a semblé partagé par tous : les spectateurs, les observateurs et socioprofessionnels, les participants eux-mêmes.
Le premier enseignement est que les courses sont capables de trouver en elles-mêmes les ressources de leur renouvellement. Pas de Miss France ou de recours à un motif extérieur pour attirer le chaland ce jeudi mais le retour à la beauté des courses, la puissance de ses acteurs via une scénographie savamment concoctée.
Le deuxième enseignement est la capacité des organisateurs à emmener avec eux public, professionnel et spectateurs dans le cadre d'une offre innovante. Toutes les équipes, celles de l'hippodrome et des renforts spécialement convoqués, ont parfaitement mis en œuvre leur feuille de route. Le président Philippe Bouchara et le directeur général de Vichy Olivier Louit ont donné à voir une orchestration professionnelle et visiblement méticuleusement préparée.
Un autre enseignement est l'engagement total des acteurs du premier cercle. Les entraîneurs et pilotes ont parfaitement joué le jeu, notamment lors de la scène de la composition de la grille de départ de la finale (avec le choix des places, les déclarations de déferrage et les émojis). Voir six partants avec un émoji vert dans une course de 12 partants est une première, foi de 24H au Trot.
Le profil de la gagnante participe aussi au succès. Jument en vue et spécialement préparée pour ce qui était son objectif, elle réunit tout ce qu'il faut pour donner de l'épaisseur à l'histoire : entraîneur suédois (Jarmo Niskanen), qui a fait de la France son pays d'adoption, pilote véritable promoteur de l'événement (Franck Ouvrie), même équipe qui a participé à la finale de l'Elitloppet il y a deux ans (avec Earl Simon). Le fait qu'Eclipse d'Orient ait réalisé la performance de sa vie (nouveau record de 1'10''0 et un total d'allocations de plus de 28 000 €) est la fin heureuse (le happy end) du long métrage de la Speed Cup.
Le trot a aussi prouvé ce jeudi que le flacon pouvait générer l'ivresse sans forcément être regardant sur le parfum qu'il contient. Quand la mise en scène, la sincérité de l'engagement sont au rendez-vous, cela marche. La catégorie des chevaux réunis n'avait rien à voir avec celle des stars qui attirent par eux-mêmes. Évidemment, avec une affiche de plus grande notoriété, l'engouement aurait été sans doute plus grand mais il fallait d'abord éprouver la recette, faire un test.
Les axes d'amélioration existent évidemment. L'angélisme ne mène à rien. La partie promotion des jeux sur la finale pose encore problème. Sur l'hippodrome mais également sur les services du PMU (notamment l'application), il fallait faire preuve de bonne volonté pour jouer sur des chevaux difficiles à identifier (leur nom apparaissait à la place des montes par exemple, dans une grille de partants bricolée ; pas d'accès aux performances des participants). Proposer des paris avec ordres dans les batteries, alors que l'on sait que certains ne demanderont pas le maximum à seule fin de se réserver pour la finale, ne coche pas non plus toutes les cases de la logique. Côté jeu toujours, les batteries du jour n'auraient-elles pas mérité un jeu adapté, simple et attractif ? Comme par exemple jouer dès les batteries (formant un champ de 18 partants) sur le gagnant de la finale ? Ce serait alors vraiment donner aux notions d'agilité, d'innovation et d'imagination, si souvent formulées, une concrétisation auprès des clients des courses. La Speed Cup 2021 a endossé son rôle de génératrice de promesses. À tous de les capitaliser pour l'avenir.
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