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Actualité - 17.08.2021

Dynamite Marceaux : une histoire explosive depuis le début

Mentor de Dynamite Marceaux 1’12’’ m. (Ready Cash), Jonathan Groizeau est un professionnel discret, qui n’en connaît pas moins une belle réussite, avec peu d’éléments. La double lauréate du Prix de Londres, en un temps record depuis samedi, est son chef-d’œuvre. La formule est d’autant plus exacte qu’elle l’a mis beaucoup à contribution, en prélude à son avènement.
Retour sur la mise à feu de « Dynamite ».

Jonathan Groizeau, racontez-nous votre prise de contact avec Dynamite Marceaux. Comment est-elle arrivée dans votre écurie ?

Je l’ai achetée aux ventes du Prix d’Amérique, en 2016. Elle était alors âgée de 3 ans et était vendue qualifiée, inédite. Elle avait sa naissance pour elle, en tant que fille de Ready Cash et d’une poulinière par And Arifant, trois quarts sœur des classiques Fortuna Fant, vainqueur du Critérium des Jeunes, et Jolie Fortuna, à l’arrivée du Critérium des 4 Ans et mère de Very Nice Marceaux, lui-même placé de Critérium. Moyennant quoi, je la payais 13.000 euros, ce qui n’était vraiment pas cher. Aussi, je me doutais qu’elle avait un problème, mais, au pire, m’étais-je dit, nous en ferions une poulinière, eu égard à son pedigree.

Comment a débuté son entraînement chez vous ?

Mal, très mal même ! La pouliche était impossible à atteler, dangereuse. Elle a cassé des harnais, des sulkys. Je ne savais plus comment la prendre. Elle nous a demandé des heures de travail, de patience. Un incident avait dû se produire, après sa qualification, qui l’avait rendue rétive. Et, surtout, elle s’était blessée. dû se produire, après sa qualification, qui l’avait rendue rétive. Et, surtout, elle s’était blessée. Elle souffrait gravement des cervicales, ce dont on s’est aperçu avec le temps, grâce à mon vétérinaire, Olivier Geffroy, et à son équipe, qui l’ont formidablement soignée et la suivent encore aujourd’hui. Toujours est-il qu’après un séjour au pré et des soins adéquats, la jument s’est progressivement amendée. A ses débuts en compétition, attelée, elle était imprévisible, fautive, même si elle a gagné, à plusieurs reprises. Car la classe, elle l’avait et me le montrait, le matin, à la piste. Il fallait juste trouver les bons boutons et, surtout, la soulager, lui rendre son confort physique.

« Il fallait juste trouver les bons boutons et la soulager, lui rendre son confort physique »

Une fois montée, elle a trouvé sa vraie voie…

Oui, c’est sa discipline d’élection et il est plus facile de s’en servir ainsi. J’avais décelé ce potentiel en elle, mais nous n’avons pu le faire fructifier qu’une fois soulagée de ses maux. Ses jockeys l’ont bien aidée dans sa tâche, Anthony Barrier d’abord, puis Christopher Corbineau, qui est son partenaire, sans discontinuer, ou quasiment, depuis plus d’un an. Elle a bien réussi, aussi, avec plusieurs apprentis, que je salue au passage. C’est une vraie bonne jument, qui compte maintenant douze victoires et plus de 400.000 euros de gains. C’est notre championne, notre crack. Ce Prix de Londres, à Enghien, qu’elle vient de gagner pour la deuxième année consécutive, c’est notre « Cornulier » à nous !

Comment la préparez-vous, l’entraînez-vous ?

Je l’entraîne pour elle. Je la connais, depuis le temps ! J’ai la chance qu’elle appartienne à ma compagne et à un ami. J’ai carte blanche. Y compris lorsqu’elle court montée, ce qui est le cas, la plupart du temps, maintenant, je lui fais faire tous ses heats, le jockey n’arrivant qu’au dernier moment, pour la course. Tout au long de la semaine qui a précédé son deuxième Prix de Londres, je la sentais monter en puissance, arriver au « top ». Honnêtement, j’aurais été déçu de ne pas réussir le doublé. Et puis je la travaille souvent sur la plage, à Notre-Dame-de-Monts. C’est à une heure de chez nous et la jument s’y plaît beaucoup. C’est tout de même une Ready Cash-And Arifant, en même temps que la propre sœur aînée de Fly With Us, qui était douée, pareillement, mais sans être, pour le moins, un modèle de sagesse. En d’autres termes, elle monte vite en pression et se tend facilement, y compris à l’exercice. Mais, à la plage, elle se calme, elle n’est plus la même. Cette ambiance, assortie de bains de mer, lui réussit très bien.

Le haras ou le challenge d’un troisième Prix de Londres : à voir…

Quel avenir pour elle ? La compétition ou la reproduction ?

A 8 ans, elle nous a déjà beaucoup donné. Il reste qu’elle a encore des possibilités à concrétiser. Dans l’immédiat, elle va retourner à Vincennes et y disputer le Groupe II Prix Camille Lepecq, principalement dans la perspective du Prix Alfred Lefèvre, toujours sur l’hippodrome du Plateau de Gravelle, une course fermée qui se présente sous les meilleurs auspices pour elle. A la suite de quoi, nous lui accorderons un break bien mérité et préparerons le meeting d’hiver et une participation, pour le plaisir, au Prix de Cornulier. Elle peut y prétendre à une petite place, c’est tout, car, il faut être lucide, elle est barrée par plusieurs concurrents. L’hiver dernier, elle s’y est classée sixième ; disons qu’on essaiera de faire un peu mieux cet hiver… Et puis on pensera à la faire inséminer ; sans doute par Love You, pour commencer, voire Royal Dream et Prodigious. Nous voulons respecter notre jument et ne pas faire la ou les courses de trop. Mais nous sommes aussi des gens de challenge et la perspective d’un troisième succès dans le Prix de Londres, à la Arlington Dream, n’est pas sans nous intéresser. Nous prendrons notre décision à froid, dans le calme, à l’issue du meeting d’hiver.


Jonathan Groizeau, en bref et en chiffres
■ 34 ans.
■ Formé à l’école de Jean-Baptiste Bossuet, Benoît Constantin, Daniel Vallée, Lutfi Kolgjini et Jean-Michel Baudouin.
■ Entraîneur public depuis 2010.
■ Installé à Dompierre-sur-Yon (Vendée) depuis 2015.
■ Une piste de 1.000 mètres, une ligne droite de 1.000 mètres, un marcheur, un tapis roulant…
■ Une moyenne de 12 chevaux à l’entraînement.
■ 73 victoires comme entraîneur, 28 comme driver.

Ce 2ème Prix de Londres, c'est notre Cornulier à nous !
Jonathan Groizeau

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