... © Ch. Lepescheux
Actualité - 31.08.2021

Un plateau d'exception à la rencontre des investisseurs

De mercredi à vendredi, à Deauville, 556 yearlings passeront sous le feu des enchères, dans le cadre de la vente de sélection d’Arqana Trot. Un rendez-vous, plus que jamais, sous le signe de Ready Cash, de ses fils et de leurs produits, présents en nombre dans un catalogue d’un niveau remarquablement relevé. Il faudra que la demande soit à la hauteur de l’offre.

Sans doute a-t-on rarement vu un catalogue aussi dense, dans lequel quantité et qualité vont de pair. Ces dix dernières années, il n’y a qu’en 2015 qu’on a eu davantage d’inscrits, soit 598. Et, surtout, ce dont témoignent nos encadrés, cette édition 2021 se distingue par la valeur et la richesse de son offre.

L’enjeu de la rentabilité
Le premier reflet en est la forte présence de Ready Cash, complétée de celle de ses fils. L’étalon phénomène est, tout bonnement, celui qui a le plus grand nombre d’inscrits (27) et, dans ce rôle, il devance quatre de ses continuateurs, Face Time Bourbon (26), Charly du Noyer (24), Bold Eagle (23) et Eridan (21). Au total, ils sont 241 yearlings nés des œuvres de Ready Cash ou de celles de l’un de ses fils, soit 43 % du catalogue. Osons écrire, dès lors, que celui-ci est « readycashisé », à l’image de la France du trot, du reste, ce qui n’est que bonne logique. L’ensemble constitue un contenu particulièrement dense, dont les organisateurs peuvent légitimement se réjouir et qui inspire, avant le coup, la confiance. Il reste que le marché va devoir l’absorber, à un prix qui soit rentable, qui plus est, pour les vendeurs. Or, ceux-ci sont en droit d’avoir des exigences, quand on sait les prix de saillies qu’ils ont consentis. En 2019, année de la conception des présents yearlings, le tarif de Ready Cash était déjà privé, mais il se dit qu’il tournait autour de 50.000 euros, tandis que ses fils parmi les plus estimés se situaient dans une fourchette allant de 10.000 à 20.000 euros. Dans l’idéal, leur production devra s’écouler en proportion. Mais elle est nombreuse, très nombreuse, à ces ventes – augmentée par la mise sur le marché de toute la production femelle de l’Écurie des Charmes, dont 7 filles de Ready Cash, ou encore par un contingent de Jean-Pierre Dubois – et il faudra que la demande correspondante soit au rendez-vous. Le sera-t-elle pleinement ? C’est l’enjeu de ces vacations, sachant que, lors de la vente d’Osarus Trot, la semaine dernière, à Argentan, sorte d’entrée en matière de la saison des yearlings, le marché est apparu particulièrement tendu et sélectif. Abondance de biens ne nuit pas, certes, mais encore faut-il qu’elle suscite l’adhésion requise.

Le programme
■ Mercredi 1er septembre, étalons confirmés, vente à 17 heures, numéros 1 à 150.
■ Jeudi 2 septembre, marché intermédiaire, vente à 12 heures, numéros 151 à 380.
■ Vendredi 3 septembre, jeunes étalons, vente à 12 heures, numéros 381 à 556.
N.B. : le pass sanitaire est exigé à l’entrée de l’établissement des ventes – où l’on peut se faire tester le cas échéant –, mais il n’est pas nécessaire de s’inscrire préalablement pour accéder à l’enceinte. Il faut, en revanche, se faire enregistrer, sur www.arqana-trot.com, si l’on souhaite enchérir à distance, via Internet.

La montée en puissance du deuxième jour et l’arsenal des jeunes étalons
Cela étant, la qualité est porteuse, par essence, et ces trois journées de ventes en sont emplies, y compris la deuxième, qui monte en puissance d’année en année et qui voit, cet été en particulier, des yearlings au profil du premier jour y prendre part, dont plusieurs frères de vainqueurs de Groupe 1. C’est le choix de certains vendeurs, en accord avec les organisateurs, qui pensent leurs produits ainsi mieux à même de se singulariser, dans un contexte très professionnel, en cette vacation dite des entraîneurs, moins concurrentiel que celui de la veille. Autre point fort du catalogue, ayant trait, cette fois, au troisième jour : le caractère particulièrement attractif de la promotion des jeunes étalons, déléguant leurs premiers yearlings, Face Time Bourbon en tête, bien sûr, mais favorablement épaulé par les Fabulous Wood, Feeling Cash, Follow You, Earl Simon, Enino du Pommereux, Express Jet, Davidson du Pont et autres. On ne dispose pas tous les ans d’un tel arsenal et il est logique d’escompter que celui-ci puisse générer un feu nourri !

En dix chiffres clés
■ 556 : le nombre d’inscrits.
■ 91 : le nombre de vendeurs différents.
■ 49 : le nombre de représentants de l’Élevage Madrik, vendeur le plus important du catalogue.
■ 84 : le nombre d’étalons différents pères des yearlings.
■ 27 : le nombre de produits de Ready Cash, l’étalon le plus représenté.
■ 241 : le nombre de yearlings issus de Ready Cash et de ses fils.
■ 4 : le nombre de yearlings nés d’un étalon étranger.
■ 9 : le nombre de yearlings étrangers.
■ 21 : le nombre de yearlings, soit frère ou sœur d’un gagnant de Groupe 1, soit issus d’une mère lauréate de Gr.1.
■ 10.407.000 : en euros, le chiffre d’affaires record de la vente, enregistré en 2018.


Les étalons représentés par dix produits et plus
Ready Cash : 27.
Face Time Bourbon : 26.
Charly du Noyer : 24.
Bold Eagle : 23.
Eridan : 21.
Carat Williams : 20.
Fabulous Wood : 18.
Booster Winner : 17.
Cash And Go : 17.
Bird Parker : 16.
Django Riff : 16.
Brillantissime : 15.
Feeling Cash : 15.
Goetmals Wood : 15.
Enino du Pommereux : 14.
Follow You : 13.
Earl Simon : 12.
Express Jet : 11.
Love You : 11.
Niky : 10.


NOTRE RÉPERTOIRE EXCLUSIF DES PRIX DE SAILLIE EN 2019 DES ÉTALONS REPRÉSENTÉS AUX VENTES - PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE


556 yearlings inscrits présentés par 91 vendeurs différents.

© Ch. Lepescheux
© Ch. Lepescheux
L'interview de Hugues Rousseau
Directeur Général Arqana Trot

Quel est votre état d'esprit à quelques heures du lancement des ventes ?
On est déjà satisfaits d'avoir pu réunir un catalogue de haute facture comme d'aucuns s'accordent à le reconnaître. On continue également de faire face aux contraintes sanitaires en mettant en place un protocole adéquat. On espère que les trois vacations seront, dans leurs registres, des succès. Les consigners me remontent une belle activité au niveau des visites. En résumé, je dirais qu'on est confiants sans un optimisme exacerbé.

La deuxième journée semble particulièrement dense : est-ce une volonté délibérée ?
Il y a sûrement l'effet de report compte tenu de la très forte sollicitation qui a été celle des éleveurs avec les étalons confirmés lors de la première soirée. On voit donc de très bons lots en effet l'après-midi du jeudi, lors d'une vacation qui avait affiché d'excellents résultats l'an dernier, avec un marché intermédiaire particulièrement dynamique.

La vacation des jeunes étalons est également très attendue.
Il y a des raisons d'être enthousiastes. On a des étalons stars, de Face Time Bourbon à Feeling Cash en passant par Follow You, le tout avec des lignées maternelles de qualité.

Comment a été abordé l'arrivée du Repository (voir notre édition du mardi 23 août ici) ?
Le trot n'avait, d'aucune façon, de raison d'être le parent pauvre des ventes, en termes de méthode et de transparence quand on voit ce qui est pratiqué au galop chez Arqana dans le cadre des ventes de yearlings. La technologie et ses outils appropriés pour faciliter l'information vétérinaire à l'égard des acheteurs potentiels étant disponible, il me paraissait capital de le proposer aussi à la clientèle trotteurs. Les problèmes post-ventes ayant tendance à se développer, la situation devenait anxiogène et cette solution est apte à régler beaucoup de situations désagréables pour tous, et comme je le disais précédemment en premier lieu pour les acheteurs eux-mêmes frustrés de ne pas mener à terme un achat. Cette méthode est donc utilisée pour la première fois cette année et à force de pédagogie et d'explications on arrivera, je l'espère, à convaincre tous les acteurs que les examens apportent aussi beaucoup de sérénité. On a tous à y gagner. Pour le moment, on a environ un tiers des lots avec un dossier vétérinaire sous le principe Repository et j'espère bien que cela progressera à l'avenir.






Vous présenterez cette année plusieurs chevaux inscrits à un stud-book étranger. Avec quel objectif ?
Nous avons accepté et non pas prospecté des chevaux étrangers dans le catalogue car Arqana Trot ne peut pas refuser son rôle de prestataire de service quand des éleveurs lui demandent de commercialiser leurs chevaux, en l'occurrence nés et élevés en Normandie. Aucun membre de mon équipe n'est allé chercher un cheval à l'étranger, les quelques trotteurs présents étant nés, je le répète, en Normandie. Ce n'est pas notre rôle de créer un marché de chevaux étrangers mais nous avons le rôle et le devoir en qualité de société commerciale de répondre à une demande tout en respectant notre règle concernant la provenance des yearlings : ils sont nés dans nos prés.


On espère que les trois vacations seront, dans leurs registres, des succès
Hugues Rousseau - Directeur d'Arqana Trot

Florilège
En tant que frères et sœurs de gagnants de Groupe 1 ou étant issus d’une lauréate de Groupe 1, ils sont les lots saillants du catalogue, même s’il y en a d’autres, à d’autres titres. En voici la liste :
■ numéro 19, la propre sœur d’Uza Josselyn (Haras de Sassy)
■ numéro 32, le frère de Darling de Reux, par Bold Eagle (Haras de l’Etre)
■ numéro 40, le propre frère de Green Grass (Elevage des Trois Rivières)
■ numéro 50, le frère de Booster Winner, par Royal Dream (Haras d’Ecouché)
numéro 69, le frère de Cyprien des Bordes, par Password (Elevage des Bordes)
■ numéro 84, le frère de Bilibili, par Django Riff (Haras d’Ecouché)
■ numéro 85, le premier produit, un mâle, d’Athéna de Vandel, par Ready Cash (Elevage de la Tour de Vandel)
■ numéro 146, la sœur de Dijon, par Brillantissime (Haras du Ril)
■ numéro 288, le frère de Talina Madrik, par Boléro Love (Elevage Madrik)
numéro 348, le frère d’Eveil du Châtelet, par Boccador de Simm (Elevage du Châtelet)
■ numéro 364, le frère d’Arca des Jacquets, par Royal Dream (Haras de l’Etre)
■ numéro 373, le frère de Durzie, par Django Riff (Elevage des Trois Rivières)
■ numéro 381, la sœur d’Ecu Pierji, par Fabulous Wood (Haras de Marancourt)
■ numéro 423, la trois quarts sœur de Feliciano, par Face Time Bourbon (Ecurie des Charmes)
■ numéro 449, la sœur de Gangster du Wallon, par Eros du Chêne (Haras d’Atalante)
■ numéro 456, le deuxième produit, un mâle, de la suédoise Vincennes, par Fabulous Wood (Elevage Madrik)
■ numéro 469, le frère d’Athéna de Vandel, par Fabulous Wood (Elevage de la Tour de Vandel)
■ numéro 477, la sœur de Gladys des Plaines, par Express Jet (Haras des Chardonnets)
■ numéro 486, le frère d’Hélitlopet, par Eros du Chêne (Haras de la Gravelle)
■ numéro 510, la trois quarts sœur d’Axelle Dark, par Face Time Bourbon (Haras d’Ecouché)
■ numéro 552, la sœur de The Best Madrik, par Face Time Bourbon (Elevage Madrik)





Une pensée spéciale pour les vendeurs
A la veille de ces ventes, décisives pour eux, il faut, enfin, avoir une pensée pour les vendeurs, qui ne les voient pas arriver sans une certaine angoisse – le mot n’est pas trop fort –, qu’ils soient éleveurs de leurs produits ou les présentent pour le compte de clients et propriétaires. Pour tous, c’est le fruit d’une année, la moisson de la saison. Or, cela se joue sur le ring, en une poignée de minutes. C’est beaucoup de stress, il ne faut pas s’y tromper. Interrogée dans le cadre de notre rubrique « Histoires de Ventes », Anne-Laure de Bourbon-Busset, qui vend des yearlings qu’elle élève et qu’elle prépare en partie elle-même, nous le disait : « C’est beaucoup d’émotion, de pression, d’angoisse, même, et de tristesse, aussi, car l’on voit partir des chevaux que l’on a conçus, fait naître, élevés, préparés. On les aime tous, on les trouve tous beaux ! D’un autre côté, on en vit, c’est notre gagne-pain, alors, il faut vendre et bien vendre, si possible, à un bon acheteur. » Co-animatrice, avec Nicolas Menand, du Haras d’Ecouché, haras consigneur parmi les plus réputés, présent avec une quarantaine de yearlings, cette semaine, à Deauville, Marie Tourainne insiste sur l’aspect relationnel de son activité : « Au-delà de la préparation et de la présentation, il faut beaucoup dialoguer avec les gens qui nous confient leurs chevaux, avant et pendant les ventes. C’est un travail qui nécessite une confiance mutuelle, notamment quant à l’évaluation du prix du yearling. Nous sommes là pour vendre les chevaux, non pour les ramener à la maison. Il faut donc en parler avec les propriétaires, les conseiller au mieux en fonction du contexte et s’accorder avec eux. Pour eux, comme pour nous, c’est là la meilleure façon de parachever tout le travail accompli en amont. »

Les vendeurs les plus présents
Parmi les 91 vendeurs du catalogue, les plus représentés sont l’Elevage Madrik (49 inscrits), le Haras d’Ecouché (43), le Haras de l’Etre (37), le Haras de Sassy (24), le Haras d’Atalante (21), Clare Kelly (18), le Haras de la Paumardière (18), le Haras des Chardonnets (17), l’Ecurie des Charmes (17), Lionel Lebourgeois (17), Gaby Pension Equine (15) et l’Elevage du Noyer (15).

Les raisons de la présence de quelques yearlings étrangers
Pour la première fois, une dizaine de yearlings étrangers seront sur le ring, ce qui n’a pas été sans surprendre certains vendeurs. Hugues Rousseau, Directeur Général d’Arqana Trot, rassure : « C’est, pour nous, assez anecdotique. Ce sont des yearlings français, en vérité, en ce sens qu’ils ont été fabriqués en France, en Normandie en l’espèce. Nous répondons simplement à la sollicitation de leurs éleveurs, désireux de les négocier. Notre priorité reste, bien sûr, de commercialiser des chevaux aux origines à proprement parler françaises. »

A voir aussi :
...
Lluna des Bosc valide son potentiel parisien

Un match était attendu dans le premier rendez-vous du jour à Mauquenchy entre deux pouliches âgées de 3 ans : Lluna des Bosc (Falcao de Laurma) et Lily Margot (Royal Dream). Le match a bien eu et la victoire est revenue (aisé...

Lire la suite
...
L'occasion est belle dans le Trophée Vert pour Iron Jet

On peut parler du début d'une belle histoire entre Iron Jet (Charly du Noyer) et le Trophée Vert. Le représentant de l'Ecurie Hunter Valley s'est produit dans trois étapes du circuit sur herbe cette année pour ...

Lire la suite
...
Nicolas Ensch fait coup double mercredi à Cagnes

Lors de la réunion disputée en nocturne, ce mercredi sur l'hippodrome de Cagnes-sur-Mer, Nicolas Ensch s'est offert un doublé tant comme driver que comme entraîneur. Il a mené au succès Jazzissime (Brillantissime), pour son entraînement, ...

Lire la suite
...
Åby World Grand Prix :
Horsy Dream, seul Français ?

Le champion Horsy Dream (Scipion du Goutier) sera au départ le samedi 10 août prochain de l'Åby World Grand Prix en Suède. La nouvelle formule de cette course emblématique et surtout son allocation record ont de ...

Lire la suite