ventes aux Rouges Terres : Le changement dans la continuité
Mercredi, à Saint-Léonard-des-Parcs, à proximité de Sées et du Merlerault, dans l’Orne, se tient la cinquième édition de la vente du Haras des Rouges-Terres. Après avoir été organisé sous l’égide d’Osarus Trot, pendant quatre ans, ce rendez-vous est désormais confié aux soins d’Auctav, l’agence de vente en ligne que préside Louis Baudron, le maître des lieux, avec lequel nous faisons le point à quarante-huit heures de l’échéance.
Comment se présente la cinquième édition de votre vente annuelle, organisée pour la première fois en partenariat avec l’agence Auctav, que vous présidez ?
Je vais dire qu’elle se présente plutôt bien. Nous avons conservé la même formule, car elle fonctionne. Aussi, il n’y a pas de raison de changer. La vente se déroulera donc de la même façon que les étés précédents. Les chevaux seront présents sur place et tous visibles. Nous continuons de miser sur l’accueil et la convivialité en proposant une restauration de qualité. Les gens viennent investir, dépenser de l’argent. Dès lors, il est normal qu’ils soient bien accueillis. La vraie nouveauté est qu’il sera possible de mettre des enchères en ligne au cours de la vente. Il faut pour cela s'inscrire au préalable sur le site www.auctav.com
Les jeunes chevaux à l’entraînement : la marque de fabrique de la vente
Le catalogue est majoritairement dédié aux chevaux à l’entraînement et, parmi eux, aux jeunes sujets, de 2 et 3 ans (« J » et « I »). C’est un peu le parti pris et la marque de fabrique de cette vente, n’est-ce pas ?
Absolument. C’est une vente familiale et la politique de la famille est tournée vers les jeunes chevaux. Dans cette configuration, il est normal que cette vacation ait cette coloration. Nous présentons, à peu près, soixante-dix 2 ans et 3 ans. Tous seront présentés qualifiés –ceux qui ne le seraient pas ne participeront pas à la vente– ou (et) ayant commencé de se distinguer en compétition. Les 3 ans sont en devenir et en cours d’épanouissement, à juger en tant que tels, selon son budget et ce que l’on recherche. Les 2 ans arrivent qualifiés et, pour la plupart, inédits, même si certains ont pu, déjà, performer, à l’image de
Just for Life, une fille de
Goetmals Wood, qui vient de gagner, à Cabourg, pour le compte de mon cousin, Julien Dubois. Quant à moi et à mon frère, Jean, nous en présentons plusieurs récemment bien qualifiés, comme
Jungle York, une propre sœur de
Texas Style,
Joyeux Libertin, un fils de
Love You,
Jersey Style, un fils d’
Uriel Speed et
Texas Style, ou bien
Jungle Life, issue du croisement de
Goetmals Wood avec une fille de
Love You ; d’autres pourraient être cités. Ce sont des profils qui allient pedigree et promesses sportives.
Vous avez construit votre catalogue en présentant quelques chevaux d'âge en prélude aux 3 ans et aux 2 ans.
Oui et il y a des éléments intéressants. Je pense, par exemple, à
French Man, qui a plus de 200.000 euros de gains, ou à
Forain Jénilou, qui est un bon sujet sous la selle, spécialité dans laquelle il a déjà gagné à Vincennes et reste sur deux victoires, à Cabourg et à Mauquenchy.
Les yearlings font, en outre, leur retour dans le catalogue. Il s’agit de ceux de vos deux grands-pères, Roger Baudron et Jean-Pierre Dubois. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Mon grand-père paternel vend, c’est bien simple, toute sa production de yearlings, illustrant les belles souches de chez lui, tandis que mon grand-père maternel a inscrit quelques-uns des siens, dont une petite-fille de
Qualita Bourbon ou encore une autre issue d’une sœur de
Love You, avec, la plupart du temps, des mères classiques ou semi-classiques par elles-mêmes ou par leur production. La particularité, le concernant, est qu’il les vend débourrés et attelés. Les acheteurs pourront juger de leurs allures, sur deux cents ou trois cents mètres, dans un film mis à leur disposition. C’est une première. De la sorte, la vente se fait en toute transparence, les investisseurs ayant un maximum d’éléments en main.
Enfin quelles sont les juments mises en vente ?
On terminera la vacation avec une trentaine de poulinières pleines d’étalons en vue, comme
Bold Eagle,
Django Riff,
Eridan,
Fabulous Wood,
Face Time Bourbon,
Goetmals Wood,
Hohneck,
Prodigious,
Royal Dream ou
Village Mystic. Il y a également une pouliche foal, fille de
Charly du Noyer, présentée par l’Ecurie Hunter Valley. L’année dernière, rappelez-vous, celle-ci avait pareillement amené un foal, le premier de
Face Time Bourbon vu sur un ring, et le marteau était tombé à 110.000 euros.
Sur un plan pratique
Le début des visites des chevaux –près de 160 lots sont catalogués– est fixé à 9 heures et le commencement des enchères à 12 heures 30. Le pass sanitaire est exigé et le port du masque est obligatoire en intérieur. Le catalogue est à consulter et, éventuellement, à commander et consulter sur www.auctav.com
Une régulière montée en puissance
D’année en année, la vente est montée en puissance, avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 2,4 millions d’euros, ces deux dernières saisons, et un prix moyen dépassant les 37.000 euros, pour environ 55 % de lots vendus. Chaque été, le « top-price » de l’exercice précédent a été dépassé, le tenant du titre étant He and Me, adjugé 330.000 euros, l’an dernier, à Thierry Guibert, propriétaire de Michel Lenoir. Or, après s’être quelque peu cherché, le fils de Bird Parker a signé trois belles victoires, cet été, à Vincennes, Cagnes-sur-Mer, puis Enghien. Après quoi, le deuxième meilleur prix était pour Impressionist, vendu 180.000 euros à Langlais Bloodstock et aujourd’hui performer classique, deuxième du Prix Albert Viel et vainqueur du semi-classique Prix Kalmia. L’année d’avant, le pilier de la vente s’est révélé être Grand Art, vendu 220.000 euros à la Stall Rita et s’étant depuis affirmé à l’échelon classique, en Italie, où il est plusieurs fois placé de Groupe I, et en France, où il vient de bien se comporter dans le Critérium des 5 Ans, sans avoir le meilleur des parcours.
Ce sera une vente en présentiel et en distanciel
Louis Baudron