Face Time Bourbon n'est plus maudit en Italie si, toutefois, il l'avait été. Lui dont les deux premiers déplacements sur les terres de son propriétaire principal, Antonio Somma, s'étaient soldés par deux deuxièmes places dont une au goût toujours amer un an après dans cette même épreuve napolitaine, a remporté dimanche la 72ème édition du Grand Prix de la Loterie (Groupe 1) dans le temps record de 1'10''2.
Depuis le deuxième Prix d'Amérique de Face Time Bourbon en janvier, Antonio Somma, le propriétaire principal du fils de Ready Cash, avait donné une mission à Sébastien Guarato : gagner le Grand Prix de la Loterie, chez lui à Naples. Nul autre résultat qu’une victoire n'était possible ! C’est le message qu’Antonio Somma n’a cessé de passer depuis des mois et des mois à toute l'équipe autour du champion. « Pour un Napolitain, la Loterie de Naples est comme le Grand Prix d’Amérique pour un Français. C’est donc quelque chose d’extraordinaire pour moi », a-t-il souvent répété et même insisté avec toute la détermination dont il sait faire preuve quand il se fixe un but à atteindre. Enfant, il venait aux courses sur l'hippodrome d'Agnano. Adulte, il ne pouvait pas concevoir ne pas remporter le Grand Prix de la Loterie, se donnant les moyens qu'il fallait pour concrétiser son rêve d'enfance. Avec l'acquisition d'un cheval comme Face Time Bourbon, le Napolitain était convaincu que cette épreuve ne pouvait se dérober devant lui plus longtemps.
Un scénario inverse à 2020
L'an dernier, Face Time Bourbon avait esquissé quelques foulées de galop quand l'autostart avait accéléré avant de réaliser une véritable démonstration dans sa batterie (1'11''8) mais de trouver plus fort que lui dans la finale avec Zacon Gio (Ruty Grif), dans laquelle son entourage avait reconnu avoir fait une « fixette » sur Vernissage Grif (Varenne). Douze mois plus tard, on attendait de lui pareille autorité dans une batterie B qui semblait sur le papier largement à sa portée, quand bien même il devait s'élancer avec le numéro 5 derrière la voiture et qu'il était seulement déferré des postérieurs (plaqué des antérieurs). Alors le voir battu par Alrajah One (Maharajah) a donné un coup sur la tête à son entourage et a quelque peu plombé l'ambiance. Mais au final n'est-ce pas ce qui a permis à Face Time Bourbon de s'imposer dans la finale ? Explications. D'abord, la défaite était toute relative dans la mesure où cette batterie s'est disputée dans un temps record (1'10''3) et qu'il a fini tout près de son rival après avoir constamment voyagé le nez au vent. « J'avais demandé à Éric de ne pas trop démarrer mais être deux nez au vent sur une piste de mille mètres est dur, il ne faut pas croire », réagissait à chaud Sébastien Guarato sur Equidia (compte twitter). Ensuite, cela a servi en quelque sorte de leçon afin de ne pas aborder la finale avec trop de confiance et surtout l'aborder avec un plan tactique en tête pour ne pas répéter ce qui venait de se passer. « J'ai un peu douté après la batterie même s'il avait eu un parcours très compliqué et qu'il n'était pas d'une grande souplesse, a reconnu Éric Raffin sur le podium. Mais c'est un champion. Dans la finale, je ne voulais pas me retrouver encore une fois à deux le nez au vent en sachant que Alrajah One est exceptionnel sur ce genre de piste quand il est tête et corde et qu'il est trop compliqué de faire le tour de lui à deux. »
Au bon endroit, au bon moment
Dans une finale où Alessandro Gocciadoro avait réussi à qualifier six de ses sept partants des batteries et avait donc à lui tout seul deux tiers du peloton, Face Time Bourbon avec son numéro 4, alors que Drôle de Jet (Coktail Jet) a vite perdu toutes chances avec le n°8, n'avait pas le droit à l'erreur avec trois « Gocciadoro » à son intérieur ! La pression était forte sur les épaules d'Éric Raffin même si, cette fois, son partenaire était déferré et muni d’œillères descendantes. Le pilote vendéen qui avait pleinement confiance en son cheval (« j'ai fait un bout vite devant les tribunes au heat et il était parfait », confiera-t-il à Clelia Moncorgé d'Equidia) n'a pas tremblé, se retrouvant dans le sillage de Vivid Wise As (Yankee Glide) qui allait l'emmener "à deux au carré".
J'ai un peu douté après la batterie mais c'est un champion.
éric raffin
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