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Actualité - 20.09.2020

Des ventes faites par les éleveurs, pour les éleveurs

Organisées par des associations d’éleveurs, les ventes dites associatives diffèrent de celles mises en place par des structures aux capitaux privés, telles Arqana Trot et Osarus Trot. La notion de service y prévaut sur la finalité lucrative et la visée principale en est la promotion, à des tarifs accessibles, des productions ne trouvant pas forcément leur place dans les autres créneaux, tout en pouvant prétendre au meilleur sur l’hippodrome. Les ventes de Caen, en Normandie, et celles du Marault, dans le Centre-Est, qui s’apprêtent à donner leur édition annuelle, répondent à ces critères.

L’exercice 2020 est particulièrement faste pour les chevaux issus des ventes associatives. Ainsi Go On Boy (Password), le vainqueur du Critérium des 4 Ans (Gr.1), et Guide Moi Forgan (Neutron du Cébé), dauphin de Gladys des Plaines (Opus Viervil) dans le Prix du Président de la République (Gr.1), proviennent-ils du ring de Caen, à l’instar de leur aîné, le champion hongre Cleangame (Ouragan de Celland) ou encore de leur talentueuse cadette classique Hytte du Terroir (Boccador de Simm).
Pendant ce temps, du côté du Marault, on peut s’enorgueillir du succès de Hopla des Louanges (Gazouillis) dans le Saint-Léger des Trotteurs (Gr.1) ou des réussites actuelles et répétées d’Echo de Chanlecy (Quinoa du Gers), par exemple.
Le trait commun à ces différents sujets est leur ancrage régional – que ce soit en Normandie, pour les uns, ou dans le Centre, pour les autres – et leur profil abordable, c’est-à-dire abordable à produire pour l’éleveur et à acheter pour le propriétaire. Voilà, en résumé, tout l’esprit de ces ventes et de la démarche associative.

L'AGENDA
Ventes de Caen : les mardi 22, mercredi 23 et jeudi 24 septembre, à partir de 13h30 ; les mardi 6, mercredi 7 et jeudi 8 octobre, à partir de 13h30 ; le mardi 13 octobre, à partir de 13h.
Vente du Marault : le lundi 5 octobre, à partir de 14h.

Mémoire des ventes de Caen, à l’aventure desquelles elle participe depuis les origines, Monette Lemelletier confirme : « La création des ventes de Caen remonte à 1986. Elle est advenue dans une optique de service. L’idée était d’Albert Viel. C’était un homme exceptionnel, qui avait une grande vision de l’élevage. Le but était d’aider les éleveurs normands à vendre leur production, même de petite valeur, sachant que les ventes à Paris ne leur étaient alors guère accessibles et que l’Agence Française du Trot (NDLR : future Arqana Trot), à Deauville, en était, à l’époque, à ses balbutiements et ne pouvait pas, de toute façon, écouler, dans de bonnes conditions, tous les produits concernés. C’est ainsi que, sous l’égide de la Société du Cheval Anglo-Normand, présidée par Albert Viel, l’Association des Eleveurs Normands, dont Maurice de Folleville, a pris la direction, avec le concours de Philippe Henry et Thierry Andrieu, a initié les ventes de Caen, ouvertes aux yearlings, mais aussi aux foals, un registre dans lequel nous avons été les seuls à nous positionner dans la durée, avec la même volonté de rendre service aux éleveurs, de leur proposer ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs. Au reste, la première année, c’est un foal qui s’est avéré, d’emblée, notre meilleur ambassadeur, à savoir Ursulo de Crouay, vendu pour l’équivalent de 900 euros et devenu plus que millionnaire ! »

Les ventes de Caen trouveront vite leur clientèle, des deux côtés du ring. S’il y eut moins de 100 inscrits au catalogue en 1986, celui-ci augmenta régulièrement en volume les années suivantes, jusqu’à culminer à quelque 960 lots en 2018 et à en rassembler encore 836 cet automne : « Au fil du temps, la qualité de la présentation des chevaux s’est améliorée, poursuit Monette Lemelletier, ainsi, par la force des choses, que celle des pedigrees. Les éleveurs ont fait un vrai travail de sélection et en ont été récompensés. Nos résultats sur les pistes, qui vont crescendo avec les années (NDLR : voir, à ce sujet, la double page de présentation consacrée à l’édition 2020 des ventes de Caen dans « Province Courses L’Hebdo »), parlent tant pour eux que pour nous. Notre réussite est mutuelle et partagée, bien sûr, avec les acheteurs. Tout comme les éleveurs accèdent à nos ventes à des tarifs raisonnables, les propriétaires savent qu’ils peuvent acheter, chez nous, de bons chevaux à des prix jamais exorbitants. Dès lors, notre mission de service est remplie. »

Tout comme les éleveurs accèdent à nos ventes à des tarifs raisonnables, les propriétaires savent pouvoir y acheter de bons chevaux à des prix jamais exorbitants.
Monette Lemelletier, secrétaire des ventes de Caen

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L’A.E.T.C.E. (Association des Eleveurs de Trot du Centre-Est) est l’équivalent, en Bourgogne, de l’Association des Eleveurs Normands, et elle promeut, elle aussi, une vente – au lieu-dit Le Marault, à Magny-Cours, dans la Nièvre – maintenant historiquement bien en place, puisque ce sera, au début du mois prochain, sa cinquante-deuxième édition. L’esprit est le même qu’à Caen, comme s’en explique Jacques Berger, le président de l’association : « Au travers de ce rendez-vous annuel, nous voulons mettre en valeur notre région d’élevage, nos éleveurs. C’est une vente de service, à leur intention. Pour autant, entendons-nous, ce n’est pas une braderie. Nous avons un élevage de qualité, qui produit des chevaux de qualité, auxquels le marché des yearlings de Deauville n’est cependant pas forcément accessible, y compris au sens propre, éloignement à l’appui. Du coup, nous œuvrons sur place, par nous-mêmes. Il nous fallait réussir à faire venir un nombre grandissant d’investisseurs et, avec le temps, nous y sommes parvenus. Grâce, aussi, au travail des éleveurs, qui ont régulièrement amélioré leur production. Les catalogues d’aujourd’hui, au Marault, sont moins fournis, en nombre, que par le passé (NDLR : le présent volume compte 71 inscrits), mais la quantité a fait place à la qualité. Le contenu en est, à la fois, meilleur et plus homogène. Il est propre, de la sorte, à attirer davantage de monde. Nous éditons plus de deux mille catalogues et, actuellement, des clients potentiellement nouveaux nous en demandent quatre ou cinq exemplaires par jour. C’est plutôt de bon augure, en dépit d’un contexte sanitaire et économique incertain. »

Qualité de l'accueil et convivialité, des atouts aux couleurs régionales

Jacques Berger et son équipe misent également beaucoup sur l’accueil, la convivialité, autres caractéristiques de ces ventes au tissu régional. C’est aussi le parti pris des organisateurs caennais. Louis Baudron et les animateurs d’Osarus Trot s’inscrivent d’ailleurs dans cette lignée, soit dit au passage, lors de la vente annuelle du Haras des Rouges-Terres, et le succès est au rendez-vous. Aux yeux de Jacques Berger, Le Marault ne peut faire l’économie de ce qui fait le charme de ce type de vente : « Nous offrons un apéritif à tout le monde et, lors du déjeuner, il y a une bonne pièce de bœuf charolais dans les assiettes ! Les consignes sanitaires seront respectées, que tout le monde soit rassuré, mais nous ne dérogerons pas à ce moment de plaisir et de convivialité, sans lequel notre vente ne serait pas tout à fait la même. Une vente réussie, c’est aussi un contexte, une ambiance, et il faut savoir en donner le la. »


RAPPEL DE L'AGENDA
Ventes de Caen : les mardi 22, mercredi 23 et jeudi 24 septembre, à partir de 13h30 ; les mardi 6, mercredi 7 et jeudi 8 octobre, à partir de 13h30 ; le mardi 13 octobre, à partir de 13h.
Vente du Marault : le lundi 5 octobre, à partir de 14h.

Une vente réussie, c’est aussi un contexte, une ambiance, et il faut savoir en donner le la.
Jacques Berger, président de l’A.E.T.C.E.

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