Avant cet automne, Eclat de Gloire 1’10’’ ne s’était encore jamais imposé au niveau des Groupes 2. Or, voilà qu’en l’espace d’un mois, il s’en adjuge deux, dans le cadre du Tour Européen du Trotteur Français, à savoir le Grand Prix des Baléares, en Espagne, puis le Grand Prix de la Toussaint, en Belgique. Du même coup, il s’octroie le Tour au classement général. Une fort belle réussite d’ensemble à mettre à l’actif de cet élève de Jean-Pierre Dubois et des siens (Ecurie D).
Mais de quelle matrone historique de l'élevage français descend Eclat de Gloire (Tiégo d’Etang) ? Tout simplement de Sa Bourbonnaise.
Commençons par le début de l'histoire. Dans les années 1990, Jean-Pierre Dubois s’est rendu chez Bertrand Deloison, au Haras du Buisson, et lui a acheté plusieurs chevaux. Le meilleur de ceux-ci a été Hermès du Buisson 1’14’’, un fils de Buvetier d’Aunou 1’14’’ et de la classique Neuilly 1’16’’ (Amyot), avec lequel il a remporté le Critérium Continental. Parmi eux, il y avait aussi Féerie du Buisson 1’19’’, la grand-mère d’Eclat de Gloire. Laissons l’intéressé évoquer cette dernière : « Elle « trottait », mais elle n’est pas parvenue à gagner, devant se contenter d’une dizaine de places en assez bonne compagnie. Elle était par Istraéki et Utopie du Buisson, une sœur, par Ura, d’Hermès du Buisson. »
Jean-Pierre Dubois continue encore au sujet de Féerie du Buisson : « Au haras, elle a été prolifique, ayant eu dix-sept produits (N.D.L.R. : dont douze se sont qualifiés et dix ont gagné). Le plus talentueux d’entre eux sera Olitro, un très bon fils de Ganymède, ayant un record de 1’11’’, avec lequel j’ai été deuxième du Critérium des 4 Ans et du Prix Albert Viel. Et encore connaissait-il des problèmes de gorge, qui le handicapaient, surtout pour finir ses courses. Je l’ai vendu pour faire un étalon, mais il n’a pas tracé, n’étant peut-être pas non plus confronté à la jumenterie adéquate. Avec Défi d’Aunou, Féerie du Buisson a également eu La Fée, une pouliche de classe, aux performances semi-classiques. »
« C’est une famille de chevaux plutôt tardifs, qu’il faut savoir attendre, si l’on veut leur donner leur chance », Jean-Pierre Dubois
C’est d’une autre fille de Féerie du Buisson qu’est né Eclat de Gloire, en l’espèce Vive Fée, une « Love You » restée inédite, mais prenant, visiblement, son rôle de reproductrice très à cœur, puisqu’elle est non seulement la mère d’Eclat de Gloire, mais celle de l’excellente Féerie Wood 1’10’’ (Rockfeller Center), lauréate, en 2020, du Championnat Européen des 5 Ans (Groupe 1) et du Prix Ténor de Baune (Groupe 2). Et Jean-Pierre Dubois de poursuivre : « D’une manière générale, c’est une famille de chevaux plutôt tardifs, qu’il faut savoir attendre si l’on veut leur donner leur chance. Féerie Wood est arrivée à maturité à 5 ans et Eclat de Gloire ne fait que se bonifier en vieillissant. A cet égard, ils sont tous les deux bien exploités, la jument par les Abrivard et le hongre par Loris Garcia. »
Une famille particulièrement appréciée du « chef »
Si Jean-Pierre Dubois s’est intéressé, en particulier, à cette famille, c’est, comme souvent avec lui, parce qu’il lui a été donné, par le passé, d’en apprécier la qualité des membres, soit qu’ils les ait affrontés, soit qu’il ait eu l’occasion de les driver. C’est ainsi qu’il raconte : « Neuilly, la mère d’Hermès du Buisson et la grand-mère, donc, de Féerie du Buisson, était toute bonne. Elle avait gagné le Critérium Continental, devant sa cousine, Natacha du Buisson, après s’être classée deuxième de Noble Atout dans le Critérium des 3 Ans. Nous courions contre elle avec Nesmile, la future mère de Buvetier d’Aunou et Défi d’Aunou, et nous l’aurions peut-être devancée, pour la deuxième place, dans le Critérium des 3 Ans, si la mienne n’avait pas commis une faute. Il y a plus longtemps, j’avais mené Sandra, une grand-tante de Neuilly, pour M. Van Rillas, à Cagnes-sur-Mer, et elle m’avait impressionné, même si nous n’avions pas gagné ensemble. J’avais été deux fois deuxième. Elle avait beaucoup de classe. Il est vrai que c’était une fille du crack Jamin et de la fameuse championne et matrone, Sa Bourbonnaise. »
Sandra m’avait impressionné, même si nous n’avions pas gagné ensemble. Elle avait beaucoup de classe. Il est vrai que c’était une fille du crack Jamin et de la fameuse championne et matrone, Sa Bourbonnaise.
Jean-Pierre Dubois
Féerie Wood, soeur d'Eclat de Gloire
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