Performer classique, vainqueur de l’étape du GNT cette semaine, sur l’hippodrome de Lisieux, Fakir du Lorault est le fils d’une jument qui trottait et qui, visiblement, produit, ne donnant pour l’heure que des gagnants. Il s’agit de Native du Lorault, l’objet de notre matrone de la semaine, au même titre que l’élevage manchois dont elle est issue et dont provient aussi son fils.
En s’imposant, mercredi, à Lisieux, Fakir du Lorault a signé la huitième victoire de sa carrière, commencée tôt, à 2 ans, âge auquel il a gagné deux fois, s’octroyant notamment l’important Prix Roger Massue à Graignes. Son succès du GNT est, par ailleurs, le quatrième obtenu dans un Groupe III, après ses distinctions, à Vincennes dans les Prix Atlas, de Château-Chinon et de Chenonceaux. Multiple placé semi-classique, il a aussi été à l’arrivée de deux classiques, comme quatrième du Critérium des 3 Ans (Groupe I) et comme récent troisième du Prix de l’Etoile (Groupe I), où il a signé son brillant record, sur le pied de 1’09’’7.
Telle compétitrice, telle reproductrice
Fakir du Lorault est le chef-d’œuvre de sa mère, Native du Lorault 1’15’’ m., une fille de Chef du Châtelet 1’15’’ qui remporta onze courses, dans les deux disciplines, y compris à Vincennes. La jument courut longtemps, jusqu’à l’âge de 10 ans, et amassa près de 150.000 euros. Elle était entraînée par Claude Jamet, le frère de son éleveur, Colette Esnault, qui fit naître également sa mère, Féerie du Lorault (Pérignon) et qui a pareillement élevé Fakir du Lorault, en association avec Alain Lebreton. Installée dans la Manche, à La Lucerne-d’Outremer, au lieu-dit Lhorault (avec un "h"), Colette Esnault raconte : « Mon mari et moi-même tenions une boucherie, à Pontorson. Parallèlement, nous nous intéressions aux chevaux et aux courses. C’est ainsi que, dans les années 1980, nous avions acheté une jument, Officine, une fille d’Ejakval, à un vétérinaire de la région, M. Quarante. Tout est parti de là.»
"J'ai failli vendre Native en fin de carrière"
« Officine nous a donné quatre vainqueurs, dont Enno du Lorault, un fils de Maître Atout qui a gagné huit courses et plus de 80.000 euros, à l’époque, en monnaie transformée, et Féerie du Lorault, qui compte deux victoires, dont une obtenue chez nous, dans la Manche, à Carentan, avec Jean-Claude Hallais à son sulky. Nous avons conservé « Féerie » pour l’élevage et elle nous a gâtés en nous procurant « Native ». Cela dit, j’ai failli vendre celle-ci au sortir de sa carrière de course, car je trouvais que nous étions trop âgés pour continuer à faire de l’élevage. Mais plusieurs personnes m’ont conseillé de garder la jument, du fait qu’elle avait montré de la qualité et qu’elle était par Chef du Châtelet, un bon étalon, fils de Kimberland et d’une descendante de Sa Bourbonnaise ; parmi ces personnes-là, M. Lebreton, avec lequel, en fin de compte, je me suis associé sur la production de « Native ». A quoi tiennent les choses ! »
Le premier produit de Native du Lorault sera Cyrus du Lorault (Nil du Rib), gagnant à Vincennes et ayant, à ce jour, 110.000 euros de gains. Vient ensuite une lauréate plus modeste, Encore du Lorault (Pagalor). Après quoi, cela sera Fakir du Lorault, né des œuvres de Vaillant Cash 1’10’’ m., en prélude à Gaya du Lorault (Quinoa du Gers), qui s’est imposée en province, l’an dernier. Les quatre premiers produits de Native du Lorault sont donc vainqueurs. Le cinquième, Hirièle du Lorault (Vittel de Brévol), est qualifié et vient de débuter. L’avenir lui appartient, tout comme à Iris du Lorault, une fille de Jag de Bellouet, âgée de 2 ans, et à la pouliche yearling Joyeuse du Lorault, propre sœur de « Fakir ». Cette année, Native du Lorault est suitée d’un mâle d’Offshore Dream -soit un trois quarts frère de Fakir du Lorault, sachant qu’Offshore Dream est le père de Vaillant Cash– et a été testée pleine de Drôle de Jet. Elle est restée la propriété de Colette Esnault, qui est désormais en partenariat avec sa fille, Marielle Gilmer, et ses petits-enfants, sur la progéniture de sa jument fétiche.
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