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Actualité - 09.12.2021

La hausse de la prime à l'éleveur Un signal favorable pour l'élevage

Plusieurs annonces relatives à l'élevage figurent au compte rendu du dernier Conseil d'Administration de LeTROT, du 8 décembre. Parmi elles, le retour de la prime à l'éleveur à 12,5 %, son niveau d'avant sa baisse à 12 % en 2018. C'est une mesure qui a force d'engagement en direction des éleveurs. Peut-on parler d'une décision en faveur du pouvoir d'achat des acteurs de l'élevage, avec toutes les vertus possibles du ruissellement vers les composantes de leur activité, ou plutôt d'un signal de confiance ? Notre dossier.

Le volet élevage du trot a fait l'objet de deux annonces ce mercredi. D'une part, la confirmation de la tenue d'Assises de l'Elevage l'an prochain (lire en page suivante). D'autre part, le retour à 12,5 % du niveau de la prime à l'éleveur. C'est le chemin inverse que celui pris en 2018 et donc un retour au début des années 2010. Passer de 12 à 12,5 points, cela fait +4,17 % sur le taux nominal de la prime. Si l'on cumule cette augmentation à celle de l'assiette sur laquelle s'applique la prime, avec un montant d'allocations en hausse de 11 % par rapport à 2019, le budget distribué aux éleveurs en 2022 dépassera les 30 M€ en 2022, en hausse de 4 M€ sur 2021. Soit au global + 15 % aux éleveurs. Tous les acteurs de l'élevage que nous avons consultés se félicitent de cette annonce. Comme Albéric Valais, président du GAET (Groupement pour l’Amélioration de l’Elevage du Trotteur français) : « C’est une très bonne nouvelle. Bravo LeTROT. On ne peut pas faire grise mine devant une telle information. »
Le processus qui a conduit à cette décision
C'est la Commission de l'Elevage qui est à l'origine de la proposition ratifiée par le Conseil d'Administration mercredi à l'unanimité. Président de cette commission, Hughes Levesque nous en dit plus : « Au lendemain de l'annonce de l'augmentation des allocations, nous avions une réunion de la Commission de l'Élevage et j'ai souhaité mettre ce sujet sur la table. Il faut rappeler que les éleveurs avaient en effet été les premiers à subir les différentes baisses avant la baisse des allocations lors de la précédente mandature. D'ailleurs le demi-point, alors utilisé comme un argument de la relativisation, n'est pas un détail car cela équivaut sur une allocation totale à 4 à 5 %. J'ai donc demandé à ce qu'on revienne à 12,5 %. C'est une très bonne nouvelle bien sûr et un fort signal à l'égard des éleveurs. Je ne peux que m'en réjouir. C'est d'autant plus une bonne nouvelle que c'était inattendu, tout le monde tendant le dos plus qu'autre chose ces derniers mois. »

Une annonce inattendue
La dimension inattendue mise en avant par Hughes Levesque, comme une bonne surprise, est reprise par Albéric Valais : « C’est une nouvelle qui en plus nous surprend. Dans la précédente vague d’annonces, on avait bien reçu celle sur les allocations mais personnellement, je n’avais pas anticipé une telle annonce sur l’élevage. »

Plus un signal et un retour à 2017 qu'une augmentation du pouvoir d'achat des éleveurs
Personne dans nos interlocuteurs n'évoque une hausse de revenus possible dans le modèle économique qui est celui associé à l'éleveur. Dans l'univers de l'élevage, une telle annonce peut-elle impacter le marché des étalons par exemple ? Sous sa double casquette d'éleveur et de président du SEPT (Syndicat des Etalonniers Particuliers de Trotteurs), Jean-Yves Lhérété reste prudent avec l'idée que cette annonce permet un retour au niveau de 2017 des chiffres de l'élevage. Une sorte de rattrapage en quelque sorte : « C'est une bonne nouvelle forcément de savoir qu'il y aura une redistribution meilleure à l'égard des éleveurs l'an prochain. Mais je reste pragmatique : il s'agit d'un retour au niveau de 2017, or tout a augmenté depuis. Donc c'est surtout un retour pas un vrai plus. Enfin, on doit selon moi rester prudents sur l'évolution des paris à l'avenir. »
Même prudence dans la bouche de Jacques Berger, président de l'AETCE (Association des Eleveurs de Trot du Centre-Est) : « C’est une bonne nouvelle mais ce ne changera la difficulté de l’activité d’éleveur. Sur un budget, c’est epsilon. Même pour les meilleurs éleveurs de notre région, cela ne permettra pas, par exemple, de payer le transport d’une jument en Normandie. Mais c’est très bien que l’on pense aux éleveurs. »

La question du nombre de naissances en filigrane
Le premier indicateur de l'économie de l'élevage est le nombre de naissances [lire tableau ci-contre]. L'annonce de soutien aux éleveurs par un retour à 12,5 % de leur prime peut-elle avoir un effet sur le long terme ? Sur ce sujet, Albéric Valais nous explique : « Dans l’élevage, on voit qu’on perd des naissances chaque année. C’est un mal pour un bien dans le sens du contrôle du nombre de trotteurs. Mais on a une frange d’éleveurs qui se démotivent et cette annonce est un signal positif. On a vu des -3 % pendant de nombreuses années et on a eu l’année 2020 Covid qui a encore accéléré cette baisse. On espérait un rebond cette année qui n'a pas eu lieu. On est stable et même encore en baisse (N.D.L.R. : -0,68 % exactement). »

LES PREMIÈRES ASSISES DE L'ELEVAGE
Programmées lors du premier trimestre 2002, les premières Assises de l'élevage ont été présentées en ces termes par Jean-Pierre Barjon, président de LeTROT : « Notre ambition sera d’écouter et d’entendre les aspirations des éleveurs dans toute leur diversité, mais aussi de s’inspirer de la réussite et des témoignages des meilleurs d’entre nous. »
Le GAET, par la voix de son président, a des propositions de road-map pour ces Assises : « Il faudra un débat vraiment élargi à notre sens. Il y a notamment la dimension internationalisation du trot qui doit être étudié de près dans ses composantes élevage (ouvrir ou non le stud-book et de quelles manières ?), commerce (faut-il réduire l’offre d’élevage pour soutenir le marché ?) et organisation des courses (inventons un système qui permettent aux chevaux français de courir contre des trotteurs étrangers sans distorsion de concurrence générée par le paramètre des gains). »

Données IFCE du 02/12/2021

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