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Actualité - 01.01.2022

Les champions de l'année

SULKY D'OR
Un 3ème titre taille XXL Éric Raffin

Pour la troisième année consécutive, Éric Raffin remporte le titre de meilleur driver de France, avec un total de 294 victoires. Ce n’est évidemment pas une surprise de le voir conserver son titre, quand bien même il disait ne pas en faire une obsession à la sortie du meeting d’hiver 2020-2021. « Pour moi, il y avait au moins le Sulky d’Or à aller chercher. S’il n’y a pas une carotte au bout, j’ai l’impression que l’on fait ça un peu dans le vide, confiait toutefois Éric Fournier, son agent, dans une interview à Province Courses l’Hebdo en novembre. (…) Maintenant quand Éric dit ça, cela lui enlève un peu de pression mais, sitôt qu’ils voient que ses poursuivants reviennent, il se reprend au jeu. » Un jeu dans lequel le Vendéen n’aura peut-être bien jamais été aussi bon que cette année, poussé aussi par Matthieu Abrivard et Yoann Lebourgeois, respectivement Sulky d’Argent (avec lui aussi un score jamais atteint même s’il a dû tirer un trait sur les dernières semaines de compétition) et de Bronze.

Au-delà de la force de l’habitude d’un troisième titre, sa saison 2021 est en effet à ranger au Panthéon de sa carrière, lui qui disait jeudi après avoir battu le record de victoires pour un pilote français avec 349 victoires (attelé et monté) : « Ce sera la plus belle année de ma carrière quoiqu’il arrive, même si je me souhaite de gagner le Prix d’Amérique, qui est le prochain objectif ». Il établit aussi son record personnel à l’attelé, soit 9 de mieux qu’en 2019 qui constituait jusque-là son année de référence, avec 285 succès. Pour rappel, seul Jean-Michel Bazire a réussi à gagner plus de courses dans la spécialité lors de l’obtention de ses Sulkys d’Or de 2006 (saison record avec 339 succès) à 2010, années au cours desquelles il avait systématiquement passé la barre des 300 gagnants.

Trois Sulkys d’Or consécutifs, cela vous pose son pilote d’autant que le garçon compte aussi cinq Étriers d’Or et s’empare cette année d’un sixième titre au Combiné ! Avant ses 40 ans qu’il a fêtés au cours du mois de novembre, le fils cadet de Jean Raffin s’était fixé comme objectif d’avoir gagné 4000 courses. Un cap qu’il a franchi allègrement en deux temps : d’abord aux Sables-d’Olonne, un hippodrome sur lequel il a grandi professionnellement avec les chevaux de l’écurie familiale, au mois de septembre en comptant ses victoires à l’étranger, ensuite à Vincennes, dont il est le pilote le plus performant depuis 2008 (attelé et monté confondus), quelques semaines plus tard en ne prenant en compte « que » ses succès français. Sa saison 2021 est d’autant plus remarquable que, s’il est celui qui a le plus drivé (plus de 1 463 fois), il affiche aussi le meilleur taux de réussite sur le podium, avec 44,2 % quand ses plus proches poursuivants au classement du Sulky d’Or sont à 40 % (Matthieu Abrivard) et 33 % (Yoann Lebourgeois).


Il faut constamment être concentré. C’est pourquoi les nerfs lâchent maintenant que c’est fait. Je suis soulagé.
Éric Raffin sur son année 2021

(© APRH)

ÉTRIER D’OR
Mathieu Mottier : bien plus qu’une confirmation

Comme Éric Raffin l’a fait chez les drivers, Mathieu Mottier n’a pas laissé planer le suspense sur l’issue de la course à l’Étrier d’Or 2021, dont il faisait logiquement partie des favoris en tant que tenant du titre. Ses adversaires ont en effet assez vite dû se rendre à l’évidence que le Mayennais ne serait pas facile à aller chercher. En tête dès la fin du mois de janvier, il n’a cessé ensuite de prendre ses distances sur ses poursuivants, lesquels se sont assez vite limités à deux, à savoir l’incontournable Éric Raffin et Alexandre Abrivard, dont le bon second semestre et une première moitié de meeting d’hiver particulièrement réussie ont permis de s’adjuger l’Étrier d’Argent aux dépens de son aîné. Mathieu Mottier était guidé par une volonté dont il ne s’est jamais défait comme il nous le déclarait au mois de novembre lors d’un pré-bilan de sa saison : « Je voulais absolument être de nouveau sur le podium cette année et de nouveau lutter pour l’Étrier d’Or. C’était important à mes yeux que 2020 ne soit pas juste un hasard ».

Le fils des époux Mottier peut être rassuré si besoin en était : le hasard n’a absolument pas sa place dans ses résultats. Comme Éric Raffin, il s’est en effet donné les moyens d’atteindre son but, ne ménageant pas ses efforts, multipliant les déplacements. « Pour gagner, il ne faut pas rester dans son canapé et je fais évidemment des kilomètres. Je n’ai pas le choix de rouler et de monter et d’essayer d’être associé à de bons chevaux pour que cela marche. Cela a fonctionné l’an dernier et je mets tout en œuvre pour que cela se répète cette année », confiait-il encore dès le mois de mars alors qu’il venait de remporter le 1000ème succès de sa carrière sur l’hippodrome de Caen.

C’est bien connu l’appétit vient en mangeant. Enfin presque pour un jockey… Toujours est-il que Mathieu Mottier, qui avait déjà pris une très sérieuse option sur un deuxième Étrier d’Or dès l’été, s’est découvert de nouveaux horizons. Sous les traits des 100 victoires dans l’année. Un authentique exploit quand on sait que, depuis Philippe Masschaele, au début des années 2000 avec 119 (en 2004) et 118 (en 2005), seul Yoann Lebourgeois s’en était approché en 2018 avec 94 victoires. Sans parvenir à atteindre ce chiffre symbolique dans une saison où il aura gagné un nouveau Groupe 1 dans l’Étrier Finale 5 Ans – Prix de Normandie avec Gladys des Plaines (Opus Viervil), Mathieu Mottier pourra se consoler avec les propos tenus à son sujet par Philippe Masschaele : « Il domine vraiment. Je trouve que sa position à cheval a évolué, il est magnifique à voir notamment quand il est en selle sur Gladys des Plaines. C’est le véritable passager clandestin ». Avoir l’adoubement de celui qui a révolutionné la spécialité est aussi un trophée qui se savoure.


C’était important à mes yeux que 2020 ne soit pas juste un hasard.
Mathieu Mottier à propos de sa saison 2021

(© APRH)

ENTRAÎNEURS
Thierry Duvaldestin : une intuition pour un record


L’intuition de Thierry Duvaldestin en début d’année 2021 que son écurie était à l’aube d’une grosse saison s’est non seulement révélée juste mais elle a surtout été à l’origine d’une saison qui lui permet de faire son entrée dans le livre des records. Du 1er janvier au 31 décembre, les « Duvaldestin » ont en effet passé le poteau en tête à 239 reprises ! Jamais, un entraîneur n’avait remporté autant de courses dans une année. Thierry Duvaldestin savait pourtant parfaitement l’ampleur de la tâche qui était celle de son écurie quand il s’est lancé dans ce projet dans lequel il a pleinement impliqué ses deux fils, Clément et Théo, et l’ensemble des membres de son écurie. « Un matin de février à l’entraînement, alors que je sortais des lots avec Clément et Théo, je leur ai dit : « Les gars, on va gagner 200 courses cette année ». Ils m’ont regardé avec des grands yeux, se demandant si j’avais perdu la tête (rires). Je sentais bien l’affaire », racontait-il dans les colonnes de 24 Heures au Trot au mois de septembre alors qu’il venait de remporter sa 3000ème victoire d’entraîneur.

En 2009 déjà, le professionnel normand avait en effet franchi pour la première fois la barre des 200 gagnants annuels, portant alors sa marque personnelle à 210, avec un ratio exceptionnel de 2,3 victoires par cheval. Entretemps, Yannick-Alain Briand avait établi la nouvelle référence nationale avec 227 gagnants en 2014. En 2021, derrière le chiffre des 239 courses gagnées, c’est aussi le taux de réussite qu'il convient de mettre en avant. Soit, l’écurie Dulvadestin s’est appuyée sur un effectif plus conséquent qu’onze ans plus tôt (128 chevaux contre 88 pour 882 partants contre 830) pour établir ce nouveau record, mais la méthode « Duvaldestin » de valorisation de chaque élément via des engagements au plus juste a constitué un fil rouge tout au long de l’année, la qualité passant toujours avant la quantité, avec trois les Groupes 1 à la clé de Flamme du Goutier (Ready Cash) et In The Money (Cristal Money). Avec 47 % de réussite sur le podium, soit presque un partant sur deux dans les trois premiers, les « Duvaldestin » ont été terriblement efficaces quand bien même ils se sont beaucoup déplacés, avec toutefois pour la première fois une antenne estivale dans le Sud-Ouest, un « choix d’opportunité » selon Thierry Duvaldestin. Une efficacité dont Philippe Allaire est le seul à s’approcher (44 %) dans le top 15 des entraîneurs au nombre de victoires dont Laurent Abrivard et Sébastien Guarato complètent le trio gagnant de 2021, alors que Jean-Michel Bazire reste le numéro un aux gains, avec près de 5,5 M€.

Pour Thierry Duvaldestin, la saison 2021 était aussi l’occasion de réaliser avec ses deux fils une performance et une aventure dont ils se rappelleront toujours. « C’est la jeunesse qui me pousse et nous pousse tous ensemble, disait-il. Carrément. Si Clément et Théo n’étaient pas dans la cour, je n’aurais pas remis ce coup de collier. Je dirais que c’est la jeunesse qui pousse naturellement à obtenir de tels résultats. Et on est plus forts à trois. »


Les gars, on va gagner 200 courses cette année.
L'annonce de Thierry Duvaldestin à ses fils en début d'année

(© APRH)

PROPRIÉTAIRES
Un deuxième titre pour Philippe Allaire
Après avoir terminé au pied du podium lors des deux précédents exercices, Philippe Allaire achève l’exercice 2021 sur la plus haute marche du classement des propriétaires par les gains, avec 2,2 M€. L’homme du Haras de Bouttemont, qui avait déjà été titré en 2016, devance l’Écurie Jean-Paul Marmion (1,5 M€), numéro deux pour la troisième année consécutive et numéro un en termes de victoires (93) comme depuis 2016, et l’Écurie des Charmes (1,4 M€), qui abandonne donc le leadership qui était le sien depuis 2018. Les chevaux de Philippe Allaire font afficher un gain moyen remarquable de près 70 000 €.

ÉLEVEURS
Jean-Philippe Dubois reprend la main
Au classement des éleveurs (par les primes), les trois premiers de 2021 l’étaient aussi douze mois plus tôt. Mais l’ordre entre eux n’est plus le même. Jean-Philippe Dubois (353 198 €), qui totalise par ailleurs 180 victoires de chevaux de son élevage, reprend en effet la main après trois exercices durant lesquelles l’Écurie des Charmes (212 768 €) s’était montrée dominatrice. Avec un nombre de chevaux sensiblement moindre que les deux structures pré-citées, Rémi Boucret (179 985 €) confirme son premier podium de l’an dernier.

APPRENTIS
Antonin André au monté, Nicolas Brossard à l'attelé
Les classements 2021 des challenges réservés aux apprentis ont été respectivement remportés par Antonin André au monté qui a confirmé une année 2020 au cours de laquelle il avait commencé à se faire un prénom, et Nicolas Brossard à l'attelé auteur d'une excellente première moitié de saison. Au Combiné, le titre revient à Enzo Lelièvre à l'issue d'une année où il est passé professionnel.

ÉTALONS
Le grand sept de Ready Cash
Sans surprise bien sûr, Ready Cash obtient son septième titre de rang chez les étalons avec dix générations sur les pistes, porté notamment par les succès au plus haut niveau de Face Time Bourbon, Flamme du Goutier et autres Italiano Véro. Avec plus de 7 M€ glanés par ses produits, il devance Prodigious, son dauphin habituel.

AMATEURS
L’année Pascal Garreau
Comme nous nous en sommes fait l’écho jeudi, Pascal Garreau est sacré pour la première fois champion de France. Au monté, Floribert Wartel décroche aussi un premier titre.

PÈRES DE MÈRES
Coktail Jet incontournable
Comme l’est Ready Cash chez les étalons, Cocktail Jet, disparu il y a maintenant trois ans, demeure incontournable dans la catégorie des pères de mères où il devance Goetmals Wood et Love You.

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