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Actualité - 31.12.2021

Les internationaux entrent dans la danse !

Le Prix de Bourgogne, Prix d’Amérique Races Zeturf Q#5, est une course un peu à part dans la filière qui mène au Prix d’Amérique, en ce sens qu’elle se dispute sur la courte distance et est assortie, depuis vingt ans, d’un départ à l’autostart. Depuis la même date, ou à peu près, les trotteurs étrangers y ont accès, en vertu du caractère international de la course. Cela leur donne souvent l’occasion, dans un exercice qu’ils affectionnent, d’entrer de plain-pied dans le meeting d’hiver, en vue, certes, du Prix d’Amérique, mais aussi du Prix de France, couru, un peu plus tard, sur le même tracé de vitesse. C’est encore le cas cette année, avec la présence, entre autres –en l’absence, remarquée, des actuels leaders français Face Time Bourbon, Etonnant et Ganay de Banville–, des deux tenants du titre dans l’Elitloppet, Don Fanucci Zet et Cokstile, du champion italien Vivid Wise As ou encore de Missle Hill, talentueux compagnon de couleurs et d’entraînement de Don Fanucci Zet.

Pour commencer, un peu d’histoire. Le Prix de Bourgogne a été pendant un temps, assez long, l’ultime course préparatoire au Prix d’Amérique, se courant en lieu et place du Prix de Belgique, lequel, alors, n’existait pas. Cela signifie que les derniers réglages avant le grand jour s’effectuaient dans un contexte différent de celui d’aujourd’hui, sur plus court et, si l’on nous autorise l’expression, sur moins
rude. La politique de la S.E.C.F., mère de LeTrot, a, du reste, été longtemps celle-là : on préparait les Critériums sur 2.175 mètres, 2.250 mètres ou 2.300 mètres, selon les poteaux de départ du moment –alors que les distances affichées le jour J étaient de 2.600 mètres, 2.700 mètres ou 3.000 mètres–, et il en était de même pour le Prix d’Amérique.
Il n’en va plus ainsi désormais, même si un vestige de cette organisation et de cette façon de faire demeure sous la selle, avec, par exemple, un Prix Raoul Ballière disputé sur 2.175 mètres, en prélude à un Prix de Vincennes où les 2.700 mètres sont de rigueur. D’ailleurs, soit dit au passage, le Prix de l’Ile-de-France fut, de longues années durant, sur le parcours court, le dernier test avant le Prix de Cornulier, sur le tracé long.
Autres temps, autres mœurs, qu’importe, en vérité. Il reste qu’il faut analyser et constater que le Prix de Bourgogne, d’hier à aujourd’hui, n’a pas si souvent que cela préparé idéalement au Prix d’Amérique Legend Race : depuis un demi-siècle, dix chevaux, seulement, ont réussi la passe de deux. De Lurabo, en 1984, à Face Time Bourbon, en 2021, en passant par Ourasi, en 1987 et 1988, Abo Volo, en 1997, Moni Maker, en 1999, Késaco Phédo, en 2004, Jag de Bellouet, en 2005, Meaulnes du Corta, en 2009, Ready Cash, en 2011 et en 2012, et Bold Eagle, en 2017.
Est-ce à penser que cette relative faible proportion –moins d’un doublé sur quatre, en cinquante ans–est à attribuer au fait qu’une course de vitesse ne prélude pas comme il convient au sommet de tenue et d’aguerrissement qu’est le Prix d’Amérique ? Peut-être et cela pourrait expliquer –pourquoi pas ?– que, cette année, les trois principaux favoris français du Prix d’Amérique, à savoir Face Time Bourbon (Ready Cash), Etonnant (Timoko) et Ganay de Banville (Jasmin de Flore), fassent abstraction de cette avant-dernière course-tremplin au profil atypique.

Un quatuor italo-scandinave : deux "Redén", un "Gocciadoro" et un "Bondo"

A l’inverse, ce tour quelque peu insolite, favorise, du fait des aptitudes requises, l’entrée en matière dans le meeting d’hiver des prétendants internationaux. Au Prix d’Amérique Legend Race, bien sûr, mais, peut-être, plus encore, au Prix de France Speed Race, disputé sur le parcours même de ce "Bourgogne" au bouquet décidément fort exotique. Le passé nous enseigne que Moni Maker y préluda victorieusement à son Prix d’Amérique et à son Prix de France, en 1999, que Gigant Neo s’y classa troisième, en 2006, puis fut proclamé vainqueur dans le Prix d’Amérique, qu’Exploit Caf, pareillement troisième, en 2008, enleva ensuite le Prix de France et que Readly Express, deuxième de Bold Eagle, en 2019, transforma également l’essai du Prix de France, pour ne s’en tenir qu’à un quatuor du plus grand renom.

Or, c’est à quatre visiteurs que les nôtres sont confrontés, en ce millésime 2022 du Bourgogne-Qualif #5. Deux d’entre eux font, tout bonnement, leurs débuts sur le sol français. Il s’agit des pensionnaires du redoutable Daniel Redén, Don Fanucci Zet (Hard Livin) et Missle Hill (Muscle Hill). Don Fanucci Zet, c’est le tenant du titre dans l’Elitloppet, où il a défait Vivid Wise As et signé son record, sur le pied de 1’10’’2. Sa forme est sûre, puisqu’il reste sur trois victoires récentes en Suède. Confié à Örjan Kihlström, qui a déclaré à nos confrères suédois qu’il pensait que son cheval s’adapterait facilement au tracé de Vincennes, il s’élancera au couloir 4, entre Davidson du Pont (Pacha du Pont) et Bahia Quesnot (Scipion du Goutier). Difficile de rêver d'une meilleure rampe de lancement pour une découverte de la cendrée parisienne.



Moni Maker a fait le doublé Bourgogne-Amérique en son temps

©Facebook Moni Maker
Un "Redén" pouvant fort bien en cacher un autre, il faudra aussi se méfier de Missle Hill, dont les gains ne l’autorisent pas à s’élancer en première ligne –c’est le moins riche du lot, à 536.851 euros–, mais qui cherchera à se faire ramener, du couloir 17, et à rappeler qu’il est le lauréat de l’édition 2020 du Jubileumspokalen (Groupe 1), à Solvalla, une course toujours convoitée, qui a vu, cette année, la victoire d’Aetos Kronos, aux dépens de… Don Fanucci Zet.
Se recommandant du même record de 1’10’’2 que ce dernier, Missle Hill n’affiche cependant pas, à première vue, le même état de forme, restant sur des performances en demi-teinte. Mais si son mentor fait le déplacement, mandatant, de surcroît, Björn Goop au sulky…

Les deux autres prétendants venus de l’étranger connaissent, pour leur part, la France et l’hippodrome de Vincennes. Vivid Wise As (Yankee Glide), en particulier, qui y a déjà remporté sept courses de Groupe 1 ou de Groupe 2, notamment sur le parcours de ce Prix de Bourgogne, à la faveur du Prix Marcel Laurent, en 2019. Au reste, Vivid Wise As a disputé l’arrivée des deux dernières éditions du Prix de Bourgogne, terminant troisième de Billie de Montfort et Bahia Quesnot il y a deux ans, puis deuxième, entre Face Time Bourbon et Délia du Pommereux, l’an passé. Trois, deux, un, serait-on tenté d’ajouter : pourquoi pas la première marche du podium, cette fois…

Une chose est sûre : la bonne condition du pensionnaire d’Alessandro Gocciadoro ne se dément pas, puisqu’il demeure sur un succès de Groupe 1, dans le Grand Prix des Nations, à Milan, lui qui, rappelons-le, détient le record de France au trot attelé, signé en 2019, en 1’08’’6, sur le mile de Cagnes-sur-Mer. Il effectue toutefois, ici, une petite rentrée et n’a pas tiré le meilleur des numéros derrière l’autostart (N.D.L.R. : le 7). Mais il est associé à un certain Eric Raffin et paré des mêmes couleurs qu’un certain Face Time Bourbon. De quoi lui donner la baraka, dimanche ! Quant au protégé d’Erik Bondo, Cokstile (Quite Easy U.S.), bien qu’il soit un vainqueur de l’Elitloppet –sur distancement de Propulsion, en 2020–, il n’a pas la même aura chez nous, où il n’a paru que trois fois, d’ailleurs, notamment tout récemment comme quatrième du groupe 3 Prix de Châteaudun-Jean Dumouch, sur la longue distance, en rendant vingt-cinq mètres. Il sera plus à son affaire sur le parcours de ce week-end –même s’il y a échoué, pour sa seule participation, en 2017, dans le Critérium Continental– et aura Gabriele Gelormini au sulky, qui l’a préféré à Billie de Montfort (Jasmin de Flore). Comptant parmi les huit concurrents dont les gains dépassent le million d’euros, il a hérité du numéro 2 derrière l’autostart.

Don Fanucci Zet : un ambleur qui trotte !
Mentor du fils de Hard Livin 1’10’’ (S.J.’S Caviar), Daniel Redén a ramené sa mère ambleuse, Kissed by the West (Western Terror), des Etats-Unis, afin d’en faire une poulinière et d’en obtenir une fille qui produirait des trotteurs. Tels les Olry-Roederer qui, jadis, eurent la même démarche avec la grand-mère, pur-sang, de leur crack, Jamin. Mais l’ambleuse américaine Kissed by the West est allée plus vite en besogne que la pur-sang française Gladys, procurant, dès la première génération, un champion trotteur. Voilà qui confirme l’attrait représenté par les ambleurs au sein de l’élevage suédois, auquel ressortit aussi Power 1’11’’, lauréat de l’édition 2020 du Grand Prix de l’U.E.T. et récent quatrième du Prix Ténor de Baune - Qualif#4 ; un Power dont le père, Googoo Gaagaa, est, en effet, par l’étalon ambleur Cam’s Rocket.

S J's Caviar S J's Photo
Hard Livin Spawning
Affinity Victory Dream
DON FANUCCI ZET Nicegirlsdont
Western Terror Western Hanover
Kissed By The West Arterra
Kissed By A Fool Jenna's Beach Boy
I'M No Fool
Les français, majoritaires en nombre, n’ont pas dit leur dernier mot

Trois autres chevaux d’origine étrangère sont de la partie, mais ils sont entraînés en France :
Zacon Gio (Ruty Grif) vient de se classer plaisant quatrième du Prix d'Amérique Races ZEturf - Qualif #2 - Prix du Bourbonnais, pour Jean-Michel Bazire
Alcoy (Ready Cash) rentre, pour les frères Martens, n’ayant pas été revu depuis l’été et un honorable meeting cagnois
Violetto Jet (From Above), enfin, a été disqualifié dans le Prix du Bourbonnais, après une quatrième place dans le Prix de Bretagne, pour l’entraînement Souloy.

Pour les deux derniers nommés, comme pour un Missle Hill ou un Cokstile, le Prix du Luxembourg et les petits internationaux de la fin du meeting sont peut-être davantage la perspective que le Prix d’Amérique ou le Prix de France.

Les chevaux français n’en sont pas moins majoritaires au départ, avec onze candidatures. Dans l’ordre du programme, on détachera celles de Délia du Pommereux (Niky), de Davidson du Pont et de la gagnante de l’édition 2020, Billie de Montfort, en première ligne, ou encore de Chica de Joudes (Jag de Bellouet), de Gu d’Héripré (Coktail Jet) et de Feliciano (Ready Cash), en seconde ligne.
Gu d’Héripré, aidé dans sa tâche par Franck Nivard, devrait, en particulier, se montrer redoutable, quoique faisant sa rentrée, après huit mois et demi d’absence, car il est annoncé en excellente forme par son entraîneur, Fabrice Souloy, et parce qu’il a tout intérêt à monter sur le podium d’entrée de jeu, s’il veut assurer sa qualification pour le Prix d’Amérique.

Une majorité de concurrents à ce Prix de Bourgogne sont déferrés, au moins pour partie, seuls un Davidson du Pont, plaqué des antérieurs, une Bahia Quesnot, un Feeling Cash (Ready Cash), plaqué des antérieurs, un Alcoy et une Chica de Joudes faisant exception. Avant le coup, en résumé, avantage aux visiteurs, tout de même, mais rien n’est joué, surtout si l’on rappelle que, depuis une vingtaine d’années qu’il est ouvert à la concurrence internationale, le Prix de Bourgogne n’a été gagné que deux fois par des candidats étrangers, Moni Maker, en 1999, et Solvato, en 2014. Un Solvato dont le driver n’était autre qu’Örjan Kihlström, partenaire, en l’espèce, de Don Fanucci Zet… Bis repetita ?


Cokstile : petit-fils de Coktail Jet

Cokstile est un sujet norvégien, aux origines cependant très mélangées, avec pour père l’américain Quite Easy U.S. 1’11’’ (Andover Hall) et pour père de mère le français Coktail Jet 1’10’’. Ce croisement lui procure un bel inbreeding sur Super Bowl (6x5x4), sachant que d’autres intéressantes consanguinités se font jour, sur Speedy Crown (5x6x5x4) et Bonefish (5x4), l’aïeul de notre Viking’s Way. Joystile 1’21’’, la mère de Cokstile, est, en outre, la propre sœur de Jetstile 1’11’’, qui fut un champion en Norvège, vainqueur, entre autres, du Norskt Trav Kriterium, du Norskt Trav Derby et du Forus Open. A noter qu’en 2006, à l’âge de 5 ans, Jetstile prit part au Prix de Bourgogne et qu’il s’y défendit bien, concluant au septième rang, à distance du vainqueur, Késaco Phédo, mais dans le tout proche sillage de Kool du Caux ou encore Niky.

Andover Hall (US) Garland Lobell
Quite Easy Us (US) Amour Angus
Marita's Victory (US) Valley Victory
COKSTILE Miss Marita
Coktail Jet Quouky Williams
Joystile (NO) Armbro Glamour
Classical Stile (SE) Crown Sweep
Geraldine Broline
Missle Hill : le sceau de la Hanover Shoe Farm

Missle Hill est un pur trotteur américain. Comme son nom l’indique, il est par l’étalon phénomène Muscle Hill 1’08’’ (Muscles Yankee). Sa mère, India Hall 1’13’’ (Garland Lobell), a des références classiques aux Etats-Unis, par elle-même, au premier chef en tant que lauréate de l’American-National, à 2 ans, et par sa fratrie, au sein de laquelle on détache sa propre sœur, Light My Candle 1’13’’, gagnante de la Colonial Lady, et son propre frère, Petit Saint Vincent 1’14’’, deuxième de l’International Stallion Stake et troisième de la Walnut Hall Cup, ou encore sa demi-sœur, Patsy’s Point 1’13’’ (Striking Sahbra), deuxième des Ontario Sire Stakes et troisième des Champlain Stakes Filly. C’est là une très grande famille américaine de la Hanover Shoe Farm. L’ensemble du pedigree est marqué par la concentration du sang de Speedy Crown (cinq courants de sang) et de son père, Speedy Scot (six mentions), ainsi que par l’inbreeding sur Noble Victory (6x5x4).

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Vivid Wise As quand il devançait Etonnant et Delia du Pommereux dans le Prix de l'Atlantique.
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1. DELIA DU POMMEREUXD. Thomain
2. COKSTILEG. Gelormini
3. DAVIDSON DU PONTN. Bazire
4. DON FANUCCI ZETO. Kihlstrom
5. BAHIA QUESNOTJ. Guelpa
6. FEELING CASHF. Lagadeuc
7. VIVID WISE ASE. Raffin
8. ZACON GIOA. Abrivard
9. BILLIE DE MONTFORTP. Y. Verva
10. FLAMME DU GOUTIERT. Duvaldestin
11. DETROIT CASTELETSF. Ouvrie
12. ALCOYCh. Martens
13. CHICA DE JOUDESA. Laurent
14. GU D'HERIPREF. Nivard
15. VIOLETTO JETY. Lebourgeois
16. FELICIANOA. Guzzinati
17. MISSLE HILLB. Goop
18. FRISBEE D'AMA. Barrier

Vivid Wise As : inbred sur Valley Victory

Vivid Wise As est issu de l’élevage italien, mais son pedigree est américain. Son père, Yankee Glide 1’11’’, fut un performer classique aux Etats-Unis et a pour auteur le grand étalon Valley Victory 1’11’’, l’un des représentants majeurs de la lignée de Speedy Somolli et de Speedy Crown ; un Valley Victory qui est d’ailleurs doublement présent (2x5) dans le papier de Vivid Wise As. Ajoutons que ce dernier a pour sœur cadette All Wise As 1’11’’, une fille de Varenne que l’on a vue bien faire, l’hiver dernier, à Vincennes, dans les deux spécialités qui plus est, comme sixième du Critérium Continental (Groupe 1), puis comme deuxième du Prix Emile Riotteau (Groupe 2).

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