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Actualité - 23.01.2022

Flamme du Goutier le triomphe tant attendu

FLAMME DU GOUTIER MET LE FEU POUR UN TRIOMPHE TANT ATTENDU

Le sacre de Flamme du Goutier dans le Prix du Cornulier est celui d’un objectif préparé depuis un an. Un an, jour pour jour. Battue par Bahia Quesnot dans le championnat monté 2021, Flamme du Goutier avait fait naître une déception dans son camp. Autant dire que la pression était aussi au rendez-vous ce dimanche. La jument s’est imposée en championne en produisant une accélération finale imparable.

À l'heure de l'analyse et du bilan, certains entourages peuvent comme toujours émettre quelques regrets. C'est notamment le cas de ceux de Gladys des Plaines (Opus Viervil) et de Zarenne Fas (Varenne) - lire en page 5. Mais cela n'est vrai que pour quelques places. En aucun cas pour la victoire. La supériorité de Flamme du Goutier (Ready Cash) a en effet été totale et incontestable. Elle a été "magnifique" pour reprendre le qualificatif de son jockey Antoine Wiels, particulièrement ému pour son premier titre dans le Prix de Cornulier. La gagnante a produit une accélération finale exceptionnelle (1'09''9 en réduction kilométrique ses derniers 400 mètres, 1'08''3 ses derniers 200 mètres). Plus elle approchait du but et plus elle allait vite.

Une victoire 2022 construite sur la défaite de 2021
C'est clair et net et plusieurs fois exprimé par les acteurs de la course. L'an dernier, en demandant très tôt à sa partenaire son effort final tout en venant par l'extérieur, Antoine Wiels avait sa part de responsabilité dans la défaite - néanmoins récompensée de la deuxième place derrière Bahia Quesnot (Scipion du Goutier). Le jockey analyse sur ce point : "Dans le dernier tournant, j’avais le dos de Bahia Quesnot mais, quand elle a tiré en troisième épaisseur, je n’ai pas voulu faire le tour comme l’année dernière. J’ai préféré aller à l’intérieur avec Etoile de Bruyère. Je me suis faufilé dans un trou de souris et tout s’est déroulé comme dans un rêve. Quand je l’ai décalée du dos d’Etoile de Bruyère et baissé les œillères, elle a repris un départ. Elle a mis un coup de reins terrible. Magnifique. Pour moi, j’ai fait une erreur l’année dernière et je n’ai pas voulu la reproduire. Ils étaient tous à fond dans le dernier tournant et, moi, je n’avais ni déboucher les oreilles ni baisser les œillères. Je l’avais alors bien dans la main. Je n’étais pas inquiet. Elle est pratique. Elle a une vitesse de base incroyable."
Ce choix de la grande patience d'Antoine Wiels, qui a fait voyager Flamme du Goutier en queue de peloton pendant la première partie d'épreuve lancée sur des bases élevées par Feeling Cash (Ready Cash) et Freeman de Houelle (Vigove), a été déterminant avec une jument dotée d'une pointe de vitesse finale acérée. Thierry Duvaldestin salue aussi ce choix : "Je suis très, très content. J’ai pu regarder la course tranquillement mais j’ai très peur car je la trouvais très loin au début et je pensais que cela n’allait pas aller. Mais Antoine (Wiels) a monté une très belle et très grande course. J’ai aussi une pensée pour son patron Jean-Paul Marmion."

Photo de Une : © JL Lamaere - LeTROT


Le final : Flamme du Goutier se détache

© Aprh
Une victoire comme une revanche sur le sort pour Thierry Duvaldestin et Antoine Wiels
Treize ans après la victoire platonique de Prince Gédé (Sancho Pança), qui a perdu après enquête sa victoire au profit de Malakite, Thierry Duvaldestin connaît sa première consécration dans le Prix de Cornulier. Lors de la conférence de presse d'après-course, le professionnel déclare : "L'enquête avait duré 12 ou 13 minutes et, ensuite, tout s’était effondré. À l'époque, j'étais plus stressé. Cette victoire rattrape le coup en quelque sorte." Quant à Antoine Wiels, il signe aussi son premier titre dans le Cornulier. Après sa défaite longue à digérer de l'an dernier, il nous explique : "J’ai couru sept fois le Cornulier et ai eu la chance d’être deuxième, troisième, cinquième et septième. C’est un beau palmarès à mon niveau."

Un stress inhabituel chez Antoine Wiels et un régime sec
La défaite de 2021 a été analysée et a donc servi de catapulte au triomphe de cette année. Une situation qui a mis Antoine Wiels en situation particulière : "C’est la deuxième fois où je suis stressé avant une course. La première fois, c’était pour Matthieu Abrivard avec Nègre du Digeon dans le Prix Yvonnick Bodin. J’étais encore apprenti. Aujourd'hui aussi, j’avais une forte pression. Cela fait quinze jours que j’étais tendu. Thierry Duvaldestin avait visé cette course pour la jument depuis un an et il ne fallait se manquer. Maintenant, la pression va redescendre. Je suis aussi fier de moi car je me suis séché pendant les deux dernières semaines. J’avais pris trois kilos pendant une semaine de vacances et suis monté à 68,5 kg. Comme maintenant le poids de base est à 65 kilos, il fallait que je me sèche. J’ai fait du sport tous les soirs et j’ai monté aujourd’hui à 66." Sous l'émotion, le jockey ajoute encore : "Cette victoire est magnifique ! Que du bonheur."

Une histoire qui se prolonge avec Ready Cash pour Thierry Duvaldestin qui nous déclare : "Plus de dix ans après avoir eu la chance de croiser la route de Ready Cash, c’est une fille de Ready Cash qui m'offre le Prix de Cornulier. L'histoire continue comme une boucle avec Ready Cash."

Un incroyable palmarès monté
Sept courses pour cinq victoires et deux deuxièmes places. Voilà le bilan monté de Flamme du Goutier. Il faut encore ajouter que l'ensemble de ces performances a été réalisé au niveau Groupe 1. Dans l'ordre chronologique, les victoires de Flamme du Goutier ont été signées dans le Prix de Normandie, des Elites, de l'Île-de-France, des Centaures et de Cornulier. Un vrai palmarès de championne.



Une consécration pour l'élevage du Goutier, lancé il y a vingt-quatre ans
Jean Cottin, 87 ans, était présent pour assister à la consécration de sa représentante. Il nous rappelle "avoir acheté ses premières juments aux ventes il y a vingt-quatre ans à Deauville pour vivre de tels moments. Un tel titre pour un éleveur est quelque chose de très important". L'élevage des Bissons et l'Ecurie Saint Martin, les deux entités au trot de Jean Cottin, dont le label est "Goutier", comptaient déjà des titres de Groupe 1 (11 comme éleveur) mais jamais dans un des grands internationaux de l'hiver. L'homme parle sur le podium de sa "plus belle victoire" et nous évoque aussi, très ému, "ceux qui ne sont plus là dont mon épouse qui nous a quittés et qui avait monté cet élevage avec moi".

La suite ? Prix d'Amérique or not ?
Aucune décision n'est encore prise par Thierry Duvaldestin et Jean Cottin sur la prochaine sortie de Flamme du Goutier. Avec ses gains supérieurs au million d'euros, elle aura sa place au départ du Prix d'Amérique ZEturf dimanche prochain, si son entourage le souhaite. Lors de la conférence de presse, l'entraîneur commente : "Je vais déjà l'engager ce soir dans l'épreuve. Je vais voir comment elle va récupérer et je déciderai ensuite avec Monsieur Cottin."

Rendez-vous en 2023 : lors de la conférence de presse, Thierry Duvaldestin annonce que Flamme du Goutier restera l'entraînement pour le prochain meeting d'hiver et devrait donc défendre son titre en 2023.

Les hommes du triomphe : Antoine Wiels, Thierry Duvaldestin et Jean Cottin

© Aprh
Une arrivée historique composée de cinq juments
Jamais une telle configuration ne s'était produite à l'arrivée du Prix de Cornulier. Les cinq premières places sont occupées par cinq juments. La grille de départ de l'édition 2022 était il est vrai à l'avantage des juments (10 contre 5 mâles) mais le résultat reste proprement historique. Le premier mâle à l'arrivée est Bilibili (Niky) sixième.

Des battus heureux de leur sort
C'est Granvillaise Bleue (Jag de Bellouet) qui a la première pris l'avantage dans la ligne d'arrivée et ce qui pouvait sembler être une option déterminante pour la victoire. C'était avant que Flamme du Goutier ne serve sa pointe de vitesse finale. Pierre Levesque est satisfait de la prestation de sa pensionnaire, nous déclarant : "On y a cru. On redoutait Flamme du Goutier. Elle a plus de vitesse de base et nous bat sur une pointe. Antoine Wiels lui a donné une très bonne course. Il avait perdu l’an dernier et là il gagne. Granvillaise n’a que 6 ans et a été excellente." Même reconnaissance de supériorité dans la bouche de Camille Levesque, qui obtient son troisième accessit dans le Prix de Cornulier après ceux décrochés avec Quarry Bay (2e en 2013) et Dexter Fromentro (3e en 2019) : "La jument a été exceptionnelle. J’y ai cru à l’entrée de la ligne d’arrivée. Je me suis dit, ça y est, cette année, c’est pour moi. Mais non en fait ! Flamme du Goutier a fini plus vite. Rendez-vous l’année prochaine."

Etoile de Bruyère monte pour la troisième fois sur le podium du Cornulier et fait dire à Charles Dreux : "C’est une super troisième place. Adrien (Lamy) a monté une course de rêve. On y a cru l’entrée de la ligne d’arrivée. Elle a mis son cœur sur la piste. Elle répond présent dans chaque Groupe 1 et je n’ai vraiment aucun regret. Elle n’a ni la classe d’attelage et la vitesse de Flamme du Goutier ni la jeunesse de Granvillaise Bleue."
4e | PRIX DE CORNULIER
M - 2700 m - Groupe 1 - 700 000 €
FLAMME DU GOUTIER 1'11"9
Ready Cash x Utopie du Goutier (Kaisy Dream)
Jockey : A. Wiels - Entraîneur : Th. Duvaldestin
Propriétaire : Ec. Saint Martin - Eleveur : S.C.E.A. des Bissons
2e Granvillaise Bleue 1'12"1 Jag de Bellouet x Lady de Brevol
3e Etoile de Bruyere 1'12"1 Kenor de Cosse x Reinette du Tijas
4e : Bahia Quesnot - 5e : Gladys des Plaines - 6e : Bilibili - 7e : Zarenne Fas

D'où vient-elle ?

Propriété de son éleveur, Jean Cottin (Ecurie SaintMartin), Flamme du Goutier est une fille de Ready Cash 1'10'' et de la semi-classique Utopie du Goutier 1'13'' (156.700 €), placée des Groupes II Prix Paul Leguerney et Ariste Hémard. Cette fille de Kaisy Dream 1'12'' est la trois quarts soeur du classique Quido du Goutier 1'12'' (Extreme Dream), deuxième du Critérium des Jeunes et du Prix de l'Etoile ou encore troisième du Prix Albert Viel. Elle est la mère de trois autres gagnants, Eros du Goutier 1'17'' (Prodigious), Galiléo du Goutier 1'15'' (Bold Eagle), et Jazz du Goutier (Ready Cash) 1'15''. Le 3 ans Kairos du Goutier (Carat Williams) a été qualifié au mois de septembre à Caen en 1'20''9 par Thierry Duvaldestin.

Indy de Vive 1'11''9 Viking's Way 1'15''6
Ready Cash 1'10''3 Tekiflore 1'19''8
Kidea 1'18''2 Extreme Dream 1'14''7
FLAMME DU GOUTIER Doceanide du Lilas 1'16''8
Kaisy Dream 1'12''3 Extreme Dream 1'14''7
Utopie du Goutier 1'13''2 Daisy Chain 1'15''0
Idole de Tugeras 1'13''7 Coktail Jet 1'11''2
Uka des Champs 1'15''1
© AprhUn entourage nombreux fête le titre de Flamme du Goutier
Le dernier Cornulier de Bilibili et une possible fin de carrière
La décision n'est pas encore définitivement actée mais il est possible que Bilibili (Niky) ait disputé ce dimanche sa dernière sortie. Sixième, il a produit un bon effort dans le dernier tournant qu'il n'a pu prolonger sur le même tempo que les trois premières à la fin. Son entraîneur Laurent Abrivard analyse cette performance et nous parle de la suite : "Il court bien je trouve. Il a été deux ans sans courir au monté et la dernière fois, pour son retour sous la selle, il était à la rue, il lui en manquait beaucoup. Cette fois il est venu dans le dernier tournant et il n’a pas pu prolonger car il lui manque des courses dans les jambes. Normalement, il n’aurait pas dû lâcher le morceau mais le manque de compétition s’est fait sentir. Il est souple, est bien rentré mais était raccourci après le poteau. Il est possible que c’était sa dernière course. Je vais voir demain matin comment il sera. Dans le Prix de l’Île-de-France, il ne sera pas sur sa distance et on ne veut pas lui faire de mal." L’option "Île-de-France" reste néanmoins ouverte. De son côté, son fidèle jockey Alexandre Abrivard nous a dit : "Pour un cheval vieillissant, il a essayé, il lui a manqué la petite étincelle."
La tenante du titre, Bahia Quesnot (Scipion du Goutier), également atteinte par la limite d'âge en France dans les prochaines semaines a une nouvelle fois livré une belle prestation pour prendre la quatrième place. Matthieu Abrivard a utilisé ses facultés à franchir la montée de Vincennes pour la porter alors tout près des premiers. Ensuite, elle n'a jamais abdiqué. Il s'agissait de l'avant-dernière compétition montée pour le jockey qui a annoncé participer à sa dernière course dans la discipline demain (lire lundi). Lire en page suivante notre focus sur sa carrière au monté.

La prestation par à-coups de Gladys des Plaines
Cinquième, Gladys des Plaines (Opus Viervil) a livré une prestation en dents de scie. Mal partie, rapprochée dans la descente, elle a semblé "s'arrêter" dans le dernier tournant (chronométrée au tracking en... 1'20'' sur cette portion) avant de se relancer et de finir presque aussi vite que Flamme du Goutier. Gilles Curens nous a partagé ses interrogations : "On a des regrets car elle finit fort. On perd la course au départ car elle se retrouve loin et fait un gros effort en descendant. Dans le dernier tournant, quand Feeling Cash se décale, elle se reprend et a freiné d’elle-même pendant 300 à 400 mètres. Mathieu (Mottier) se retourne même pour ne gêner personne et c’est presque fini avant qu’elle ne ré-enclenche et vienne finir comme une balle. Cela laisse des regrets. Elle a fait preuve de caractère aujourd’hui. Déjà au départ, elle ne voulait pas monter en haut des raquettes de départ. À chaud, j’ai du mal à analyser."

Zarenne Fas, une fin de course contrariée
Septième avec Zarenne Fas (Varenne), Guillaume Martin nous debriefe : "On a une bonne course mais, dans le dernier tournant, Gladys des Plaines nous a gênés et lui a coupé les jambes. Il revient finir ensuite. Avec une course plus fluide, il aurait pu être quatrième ou cinquième. On peut avoir quelques regrets. Sa performance est très bonne."

1'11''9 : le troisième meilleur temps de l'épreuve
Avec une réduction kilométrique finale d'1'11''9, Flamme du Goutier signe la troisième meilleure performance chronométrique pour un vainqueur du Groupe 1 après les 1'11''2 de Bilibili en 2019 et les 1'11''3 de Traders (Ready Cash) en 2018.

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