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Actualité - 23.01.2022

Matthieu Abrivard tourne la page du monté

C’est une page qui se tourne dans la carrière de Matthieu Abrivard (36 ans) à l’issue de ce Prix de Cornulier où il se classe quatrième en selle sur Bahia Quesnot (Scipion du Goutier). Alors qu’il a disputé sans interruption les vingt dernières éditions, s’y imposant à cinq reprises, ce qui en fait le jockey le plus titré du 21ème siècle, il va falloir s’habituer à ne plus le voir en selle, lui qui a disputé plus de 6 640 courses dans la spécialité depuis ses débuts à l’âge de 16 ans et a gagné à 835 reprises. "Il faut savoir tourner la page. Je monte une dernière fois demain (N.D.L.R. : son pensionnaire Blue Eyes Bar lundi à Vincennes) et j'arrête", a-t-il annoncé.
L’an dernier déjà, à l’issue de sa victoire avec Bahia Quesnot, il avait confié : "Si je gagne dimanche le Cornulier, après je vends mes bottes". Mais mon beau-frère (Yannick Henry) a un bon cheval à monter mardi et m’a dit : "Garde tes bottes jusqu’à mardi"". Il n'a jamais aussi peu monté ensuite. Sa chute à l’attelé du 17 décembre aurait très bien pu sonner le glas de sa carrière de jockey s’il n’y avait pas eu la perspective et la motivation d'un dernier Prix de Cornulier. Si, depuis sa première apparition dans les pelotons un jour de mai 2001 sur l’hippodrome de Lieux, l’ancien apprenti de Joël Hallais s’est forgé un palmarès taille XXL avec, notamment, douze victoires de Groupe I au monté, n’a pas été épargné par les coups durs. On pense bien sûr à son accident en mai 2013 à Chartres qui va l’éloigner cinq mois durant des hippodromes.
Au début des années 2000, Matthieu Abrivard est une étoile filante qui, non content d’être très passé dans les rangs des professionnels dès l’âge de 17 ans, découvre le haut niveau à peine deux ans après ses débuts. En 2003, il croise la route de Jag de Bellouet (Viking’s Way) que Christophe Gallier lui confie pour la première fois en septembre. Quatre mois plus tard, il remporte le premier Prix de Cornulier de sa carrière, un titre qu’il conservera les deux années suivantes avec "Le Cannibale". L’époque est encore à l’ancienne monte mais le jeune homme sera aussi l’un des plus performants jockeys quand la monte en avant s’impose dans les pelotons. Les saisons s’enchaînent et il se fait de plus en plus sa place au sein des pelotons, au point de décrocher trois années de suite l’Étrier d’Or, de 2008 à 2010. Durant ces années-là, il remporte de nouveaux Groupes 1 pour l’Écurie Jean Luck, avec Surabaya Jiel (Goetmals Wood) (Saint-Léger des Trotteurs) et Rombaldi (Lulo Josselyn) (Prix du Président de la République et Normandie).
Son accident de 2013 est évidemment un brutal coup de frein, notamment pour sa carrière de jockey. Mais l’Angevin se fait un point d’honneur à revenir au plus haut niveau, ce qu’il fait notamment avec la jument de l’entraînement familial (dans lequel il s’investit de plus en plus), Bellissima France. Cette fille de Blue Dream lui offre une quatrième victoire dans le Prix de Cornulier en 2017. Quatre ans après, alors qu’il monte de moins en moins, Junior Guelpa fait appel à lui pour être le partenaire de Bahia Quesnot dans la grande épreuve. "Tu peux gagner toutes les courses que tu veux dans une année mais passer le poteau en tête dans le Cornulier, c’est toujours une saveur différente", lâche-t-il après mené au succès la jument de Tahar Ait-Hamouda.

Matthieu Abrivard au monté
■ 1ère course : le 6 mai 2001 à Lisieux Idéal de Periers (9ème)
■ 1ère victoire : le 3 juin 2001 à Caen Ina du Beauvoisin
■ 5 victoires dans le Cornulier : Jag de Bellouet (2004-2005-2066), Bellissima France (2017) et Bahia Quesnot (2021)
■ Autres victoires de Groupe 1 au monté : Prix des Centaures avec Mon Jeu Diam (2004) et Athéna de Vandel (2016) / Prix de Normandie avec Rombaldi (2010) et Bellissima France (2016) / Prix du Président de la République avec Rombaldi (2009), Saint-Léger des Trotteurs avec Surabaya Jiel (2009) / Prix d’Essai avec Carlos des Baux (2015)

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