Le peloton de l’édition 2022 du Prix d’Amérique est constitué de chevaux issus de géniteurs dont les profils sont extrêmement variés. Aucun d’entre eux, d’ailleurs, n’a deux partants dans la course. Certaines lignées mâles, en revanche, demeurent dominantes, ce qui n’est que logique, mais sans qu’un étalon, issu de celles-ci, n’écrase véritablement les autres.
Dix-huit partants, dix huit pères différents
Ils sont dix-huit partants, nés de dix-huit pères différents. Ce n’est pas forcément la règle dans les très grandes courses et c’est à souligner. En la circonstance, cela prouve que le trot, y compris de haut niveau, sait préserver sa diversité, sa multiplicité. Cela montre également, si l’on entre un peu plus dans le détail, que, pour accéder au sommet, à une compétition du calibre du Prix d’Amérique, on n’est pas obligé d’avoir eu recours à un étalon champion, à un étalon tête de liste. A cet égard, le clan Bazire aligne quatre partants dans ce Prix d’Amérique, avec de vraies chances, et aucun d’entre eux ne se réclame d’un père dit « haut de gamme », qui déchaînerait les enchères sur un ring de ventes, à l’instar de Rédéo Josselyn, celui de Feydeau Seven, et de Pacha du Pont, celui de Davidson du Pont.
Quant à la paire étrangère alignée par « JMB », composée de Rebella Matters et de Zacon Gio, elle ne procède pas non plus d’étalons spécialement exposés aux feux de la rampe, en, respectivement, Explosive Matter et Ruty Grif. Cela étant, les quatre reproducteurs en question sont des sujets bien nés, se recommandant de fameuses lignées mâles et ayant montré de la qualité en course, même s’ils n’ont pas toujours pu l’exprimer pleinement.
Dans le même esprit, on citera aussi le protégé de Bertrand Le Beller, Diable de Vauvert, qui est par Prince d’Espace. Que l’on se réfère à ce dernier ou à Pacha du Pont et Rédéo Josselyn, ce sont des étalons dont les prix de saillie se situent présentement entre 1.000 et 2.500 euros. De quoi mettre du baume au cœur des petits et moyens éleveurs en leur rappelant que tout est possible en matière d’élevage, jusqu’à frapper, un jour, à la porte de l’ « Amérique ».
Sept lignées mâles représentées
Six lignées mâles trotteuses et une lignée ambleuse –celle de Power– sont de la partie, se partageant les dix-huit candidatures. Les « jeunes » lignées américaines dominent la situation, avec cinq représentants pour Star’s Pride, quatre pour Speedy Crown ou encore deux pour Noble Victory. Deux lignées traditionnelles s’immiscent dans le concert, celle de Carioca II, qui fait jeu égal avec celle de Speedy Crown, alignant quatre concurrents –précision étant faite que Carioca II est lui-même un petit-fils du « vieil » américain Sam Williams–, et celle de Kerjacques, forte du seul Feydeau Seven. C’est là l’exact reflet de la répartition globale du bagage génétique du trotting contemporain, à laquelle fait tout de même exception la faible représentation, ici, du pourtant influent Sharif di Iesolo, qui ne délègue qu’un candidat en Bahia Quesnot.
Des sous-groupes emmenés par Viking’s Way et Coktail Jet
Les sous-groupes que l’on peut établir, à partir de ces lignées mâles dominantes, sont pareillement révélateurs de l’ensemble de l’actuel paysage trotteur, ce qui n’a, au reste, rien de surprenant, le Prix d’Amérique Legend Race pouvant être considéré, en raccourci, comme la vitrine de nos courses et de notre élevage. Ainsi, au sein de la lignée de Star’s Pride, celui incarné par Viking’s Way et ses descendants est-il le plus consistant, rassemblant, dans l’ordre du programme, Chica de Joudes (Jag de Bellouet-Viking’s Way), Etonnant (Timoko-Imoko-Viking’s Way), Flamme du Goutier (Ready Cash-Indy de Vive-Viking’s Way) et Délia du Pommereux (Niky-Viking’s Way). Il est notable que ce quatuor descend de Viking’s Way par des étalons tous différents, aucun ne prenant le dessus sur l’autre. Quant à la lignée de Carioca II, elle est majoritairement imprégnée de Coktail Jet, par l’entremise de Galius (Love You-Coktail Jet), Hohneck (Royal Dream-Love You-Coktail Jet) et Gu d’Héripré (Coktail Jet). Seule Billie de Montfort (Jasmin de Flore-Vivier de Montfort-Kronos du Vivier-Sabi Pas-Carioca II) y déroge, tout comme seul Davidson du Pont (Pacha du Pont-Baccarat du Pont-Florestan-Star’s Pride) s’inscrit en marge de Viking’s Way dans les rangs des descendants de Star’s Pride. Moins significative, pour notre élevage, est la présence sur la ligne de départ de quatre descendants de Speedy Crown, car trois d’entre eux –Rebella Matters, Zacon Gio et Vivid Wise As– ne sont pas des trotteurs français. L’exception se nomme Diable de Vauvert (Prince d’Espace-Himo Josselyn-Cézio Josselyn-Armbro Goal-Speedy Crown), qui pourrait être celui, des quatre, qui tire le mieux son épingle du jeu dimanche.
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