La 101e édition du Prix d’Amérique Legend Race (Gr.1) a connu dans ses ultimes développements le coup de théâtre le plus inattendu qui soit avec le forfait de son grandissime favori Face Time Bourbon. Une disparition du casting qui ouvre la ouvre la voie aux autres. Trois professionnels qui ont déjà échoué aux portes du titre se retrouvent dès lors en ballotage favorable pour l’emporter. Pour eux, c’est l’occasion en or.
La porte peut dorénavant s’ouvrir. Face Time Bourbon (Ready Cash) n’est plus dans l’encadrement. Des dix-huit candidats libérés de leurs chaînes, tous ne disposent évidemment pas du même capital espoir. Il en est trois qui marient des atouts de premier plan. Et qui sont présentés par des hommes qui ont déjà une histoire forte avec le Prix d’Amérique ZEturf Legend Race (Gr.1), sans néanmoins n’être parvenus à s’y imposer dans leur habit d’entraîneur. Trois ont en effet déjà frappé à la porte mais n’ont pas réussi à totalement la franchir. Dans l’ordre de l’histoire américaine, il s’agit de Philippe Allaire, Fabrice Souloy et Richard Westerink. Le premier nous emmène en 1993 avec Ukir de Jemma (Fakir du Vivier). Vingt-quatre ans plus tard, en 2007 donc, le deuxième a conclu deuxième avec Kool du Caux (Bijou du Bignon). Quant à Richard Westerink, il a écrit l’aventure Timoko (Imoko). Le couple a participé à six Prix d’Amérique obtenant une deuxième place en 2015.
Philippe Allaire, deux fois vainqueur mais…
Il est évidemment un cas à part. Philippe Allaire a déjà gagné le Prix d’Amérique. Par deux fois même, en 2011 et 2012 grâce à la pépite Ready Cash (Indy de Vive). Mais ces deux victoires ont été obtenues sous le seul statut de copropriétaire, et sous ses couleurs, mais pas dans la colonne des entraîneurs. On pourrait presque y voir une forme d’ingratitude pour un ovni des courses qu’il a lui-même conçu. La raison ignore quelquefois le cœur comme l’a si bien écrit un certain Pascal dans ses Pensées. La raison de Philippe Allaire a bien agi en envoyant la pépite chez Thierry Duvaldestin qui l’a refaçonnée pour lui faire porter un diadème à deux diamants, avec ses titres américains de 2011 et 2012. Le représentant 2022 de Philippe Allaire renvoie à un candidat au pur profil classique qui sied tant à l’homme du Haras de Bouttemont. Comme Ready Cash en quelque sorte. Hohneck (Royal Dream) défend le classicisme d’un bout à l’autre de son palmarès et sera le benjamin de l’épreuve dimanche. Ce n’est sans doute pas la moindre des satisfactions du professionnel. Hohneck possède touts les qualités requises cette année pour faire passer Philippe Allaire d’un homme de podium à un entraîneur au palmarès. Pour tout dire, il concentre même plus d’atouts qu’Ukir de Jemma (Fakir du Vivier), lequel était placé du Critérium des 4 Ans (Gr.1) mais était devenu très intermittent à l’âge de 7 ans, quand il a pris la deuxième place du Prix d’Amérique.
Fabrice Souloy, kool dans l’attente du titre
En 2007, Fabrice Souloy emmène Kool du Caux (Bijou du Bignon) au sommet du firmament trotteur. Deuxième du Prix d’Amérique derrière Offshore Dream (Rêve d’Udon), le 9 ans réussira un exploit qui fera date deux semaines plus tard dans le Prix de France Speed Race (Gr.1). Il s’imposera dans le chrono record d’1’09’’8, une référence qui tiendra longtemps, très longtemps même. Jusqu’à l’émergence d’un certain Face Time Bourbon qui fera tomber le chrono record en 2020 dans le Prix René Ballière en signant 1’09’’4. Avec un nouveau saut de quatre ans après Kool du Caux, en 2011, Fabrice Souloy obtiendra une troisième place cette fois par l’entremise d’Olga du Biwetz (Cézio Josselyn).
Gu d’Héripré (Coktail Jet) a de grandes ambitions dimanche. Le chemin de ce surdoué, titulaire d’un abattage peu commun, a été pavé de complications, concrétisé par une blessure au printemps. Troisième l’an dernier à l’âge de 5 ans de la Legend Race – le scénario exact dans lequel se lance cette année Hohneck –, il n’a peut-être (sans doute ?) pas encore retrouvé toute la plénitude de ses moyens même si sa dernière performance peut porter le sceau de la fameuse deuxième course après une bonne rentrée. Si le physique de Gu d’Héripré tient a minima dans les prochaines heures, l’édition 2022 peut être l’occasion ou jamais pour Fabrice Souloy.
Les représentants 2022 de Philippe Allaire (Hohneck) et Fabrice Souloy (Gu d'Héripré)
Richard Westerink, il n’y aurait rien d’étonnantEtonnant et Richard Westerink
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