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Actualité - 30.01.2022

Pour eux, c'est une occasion en or

La 101e édition du Prix d’Amérique Legend Race (Gr.1) a connu dans ses ultimes développements le coup de théâtre le plus inattendu qui soit avec le forfait de son grandissime favori Face Time Bourbon. Une disparition du casting qui ouvre la ouvre la voie aux autres. Trois professionnels qui ont déjà échoué aux portes du titre se retrouvent dès lors en ballotage favorable pour l’emporter. Pour eux, c’est l’occasion en or.

La porte peut dorénavant s’ouvrir. Face Time Bourbon (Ready Cash) n’est plus dans l’encadrement. Des dix-huit candidats libérés de leurs chaînes, tous ne disposent évidemment pas du même capital espoir. Il en est trois qui marient des atouts de premier plan. Et qui sont présentés par des hommes qui ont déjà une histoire forte avec le Prix d’Amérique ZEturf Legend Race (Gr.1), sans néanmoins n’être parvenus à s’y imposer dans leur habit d’entraîneur. Trois ont en effet déjà frappé à la porte mais n’ont pas réussi à totalement la franchir. Dans l’ordre de l’histoire américaine, il s’agit de Philippe Allaire, Fabrice Souloy et Richard Westerink. Le premier nous emmène en 1993 avec Ukir de Jemma (Fakir du Vivier). Vingt-quatre ans plus tard, en 2007 donc, le deuxième a conclu deuxième avec Kool du Caux (Bijou du Bignon). Quant à Richard Westerink, il a écrit l’aventure Timoko (Imoko). Le couple a participé à six Prix d’Amérique obtenant une deuxième place en 2015.
Philippe Allaire, deux fois vainqueur mais…
Il est évidemment un cas à part. Philippe Allaire a déjà gagné le Prix d’Amérique. Par deux fois même, en 2011 et 2012 grâce à la pépite Ready Cash (Indy de Vive). Mais ces deux victoires ont été obtenues sous le seul statut de copropriétaire, et sous ses couleurs, mais pas dans la colonne des entraîneurs. On pourrait presque y voir une forme d’ingratitude pour un ovni des courses qu’il a lui-même conçu. La raison ignore quelquefois le cœur comme l’a si bien écrit un certain Pascal dans ses Pensées. La raison de Philippe Allaire a bien agi en envoyant la pépite chez Thierry Duvaldestin qui l’a refaçonnée pour lui faire porter un diadème à deux diamants, avec ses titres américains de 2011 et 2012. Le représentant 2022 de Philippe Allaire renvoie à un candidat au pur profil classique qui sied tant à l’homme du Haras de Bouttemont. Comme Ready Cash en quelque sorte. Hohneck (Royal Dream) défend le classicisme d’un bout à l’autre de son palmarès et sera le benjamin de l’épreuve dimanche. Ce n’est sans doute pas la moindre des satisfactions du professionnel. Hohneck possède touts les qualités requises cette année pour faire passer Philippe Allaire d’un homme de podium à un entraîneur au palmarès. Pour tout dire, il concentre même plus d’atouts qu’Ukir de Jemma (Fakir du Vivier), lequel était placé du Critérium des 4 Ans (Gr.1) mais était devenu très intermittent à l’âge de 7 ans, quand il a pris la deuxième place du Prix d’Amérique.


Fabrice Souloy, kool dans l’attente du titre
En 2007, Fabrice Souloy emmène Kool du Caux (Bijou du Bignon) au sommet du firmament trotteur. Deuxième du Prix d’Amérique derrière Offshore Dream (Rêve d’Udon), le 9 ans réussira un exploit qui fera date deux semaines plus tard dans le Prix de France Speed Race (Gr.1). Il s’imposera dans le chrono record d’1’09’’8, une référence qui tiendra longtemps, très longtemps même. Jusqu’à l’émergence d’un certain Face Time Bourbon qui fera tomber le chrono record en 2020 dans le Prix René Ballière en signant 1’09’’4. Avec un nouveau saut de quatre ans après Kool du Caux, en 2011, Fabrice Souloy obtiendra une troisième place cette fois par l’entremise d’Olga du Biwetz (Cézio Josselyn).
Gu d’Héripré (Coktail Jet) a de grandes ambitions dimanche. Le chemin de ce surdoué, titulaire d’un abattage peu commun, a été pavé de complications, concrétisé par une blessure au printemps. Troisième l’an dernier à l’âge de 5 ans de la Legend Race – le scénario exact dans lequel se lance cette année Hohneck –, il n’a peut-être (sans doute ?) pas encore retrouvé toute la plénitude de ses moyens même si sa dernière performance peut porter le sceau de la fameuse deuxième course après une bonne rentrée. Si le physique de Gu d’Héripré tient a minima dans les prochaines heures, l’édition 2022 peut être l’occasion ou jamais pour Fabrice Souloy.


Les représentants 2022 de Philippe Allaire (Hohneck) et Fabrice Souloy (Gu d'Héripré)

Richard Westerink, il n’y aurait rien d’étonnant
Avec Timoko (Imoko), Richard Westerink a connu les plus grandes joies auquel le Néerlandais arrivé en France pour vivre sa passion du trot très tôt pouvait rêver. Tombé amoureux du Sud-Ouest, l’homme a gravi tous les échelons avec son protégé pour finalement rayonner sur toute l’Europe. Deux fois au palmarès de l’Elitloppet (Gr.1), le monument suédois, Timoko a accumulé les titres les plus classiques dans l’Hexagone, accumulant onze victoires de Groupe 1. Il a participé six fois aux Prix d’Amérique (un record) avec comme bilan une deuxième (en 2015), deux quatrièmes et une cinquième place. Devenu le trotteur français le plus riche en compétition, un titre que lui a ravi depuis Bold Eagle, Timoko voit ses talents se perpétuer avec son fils Etonnant, lequel a pour mère une jument classique au monté en Migraine (Alligator). Avec lui, Richard Westerink possède un nouveau champion de dimension mondiale. Il a obtenu son premier titre de Groupe 1 lors du précédent meeting d’hiver, grâce à sa victoire dans le Prix de Paris – Marathon Race. Etonnant a acquis un autre titre de gloire en fin d’année en terrassant le crack Face Time Bourbon sur un parcours de longue haleine à Vincennes. Capable alors de boucler son parcours dans la réduction kilométrique d’1’11’’4, il détient une chance de premier ordre dans la Legend Race. C’est l’occasion ou jamais pour Richard Westerink de monter sur la plus haute marche du podium.


QUATRE ENTRAÎNEURS DÉJÀ AU PALMARÈS

■ La sortie de la distribution de Face Time Bourbon (Ready Cash) ne changera pas un point pour Sébastien Guarato (quatre Prix d’Amérique avec Bold Eagle et Face Time Bourbon). Il sera toujours sur la feuille de match et toujours avec le candidat le plus riche. Ceci grâce à Billie de Montfort (Jasmin de Flore). La jument de 11 ans est une véritable dame de fer. Elle a disputé plus de 130 courses pour 33 victoires un peu partout en Europe. En France, elle compte une victoire de Groupe 1 dans le Prix Comte Pierre de Montesson – Critérium des Jeunes. Elle n’aura qu’ statut d’outsider cette fois sur une distance de 2.700 mètres qu’elle trouve dorénavant un peu long à son goût.

■ Pour Jean-Michel Bazire, c’est un troisième sacre qui s’annonce possible. Il figure au palmarès américain avec Késaco Phédo (Caballio in Blue) et Bélina Josselyn (Love You). Il est à la tête d’un trio d’un genre atypique cette année. Il sera lui-même aux commandes de Feydeau Seven (Rédéo Josselyn) qui vient de décrocher son billet de participation en s’imposant dans la Qualif#6 – Prix de Belgique (Gr.2). C’est le seul membre français de la team Bazire. Feydeau Seven ne possède pas de vrais titres classiques mais est dans une condition optimale. Avec "JMB" aucx commandes, tout est possible. La jument norvégienne Rebella Matters (Explosive Matter), d’une irréprochable régularité, et l’Italien Zacon Gio (Ruty Grif), le seul trotteur au monde à avoir battu deux fois Face Time Bourbon, chez lui, dans la botte transalpine et sur courtes distances, seront confiés respectivement à Christophe Martens et Björn Goop. Ils ont plutôt le profil d'outsiders.

■ Thierry Duvaldestin figure lui aussi deux comme vainqueur du Prix d’Amérique, grâce au doublé de Ready Cash en 2011 et 2012. Sa représentante Flamme du Goutier boucle la boucle en tant que fille de… Ready Cash. C’est au monté qu’elle a acquis ses principaux titres dont le Prix de Cornulier (Gr.1), le graal de la discipline qu’elle a remporté dimanche dernier. Elle possède aussi de très importantes capacités à l'attelé où sa pointe de vitesse finale peut toujours faire mal à ses rivaux. Pilotée par Théo Duvaldestin, fils de l'entraîneur, 24 ans, elle se lance dans un doublé Cornulier/Amérique rarissime. Un challenge supplémentaire en quelque sorte.

■ L’association Erik Bondo / Cokstile (Quite Easy U.S.) est un condensé européen à elle seule. L’entraîneur est danois, exerce en Italie et possède une antenne en France. Le cheval est Norvégien et sera drivé par le plus français des Italiens du trot Gabriele Gelormini. Cokstile a remporté l’Elitloppet en 2020, la grande course de vitesse scandinave, mais possède suffisamment de tenue pour affronter les 2.700 mètres de la grande piste parisienne. De quoi permette à Erik Bondo de rêver à un deuxième sacre dans le Prix d’Amérique après celui d’Abano As (Dylan Lobell) en 2003.
Pour eux tous aussi, l’occasion est belle.

Etonnant et Richard Westerink

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